Aller au contenu

Synecdoque

Une synecdoque est une variété de métonymie qui consiste à donner à un mot un sens plus large ou plus restreint qu’il ne comporte habituellement.

Exemples :

  • Dire « Il y a environ deux cents têtes dans ce théâtre » pour « Il y a environ deux cents individus dans ce théâtre ». Il s’agit ici de « prendre une partie du tout [têtes] pour le tout lui-même [individus] »a.
  • Dire « Il parut cent voiles à l’embouchure de la rivière »a pour « Il parut cent bateaux à voiles à l’embouchure de la rivière ».

Avec le nom d’une ville, écrit Fontanier, la figure est double (synecdoque et métonymie) :

  • « La défense du français comme langue de travail de l’Union européenne est l’un des objectifs prioritaires de Paris pour défendre la langue française dans le monde. » (Dépêche AFP du 19 juillet 2007)
  • Ici, Paris désigne le pays (la France) : il y a synecdoque car le tout (le pays) est évoqué par une de ses parties (sa capitale, siège du gouvernement).
  • « Enfermé dans mon sépulcre blanc, j’ignore où vous en êtes, si vous allez trouver votre amie à la campagne, si la personne que vous me disiez devoir être nommée et déclarée, si les avocats se sont remis à plaider, si le Châtelet continue à faire ses fonctions, si l’Opéra-Comique attire toujours tout Paris. » (Voltaire, Lettre à Madame la marquise du Deffand, 11 février 1771)
  • Ici, Paris désigne les habitants de Paris (« Tout devant un nom […] de ville […] exprime […] l’ensemble des habitants. »b) : il y a métonymie.

a Fontanier, Les Figures du discours, Flammarion.
b Voir l’article « Tout » du Littré.

Citation sur la différence entre synecdoque et métonymie

La synecdoque est donc une espèce de métonymie, par laquelle on donne une signification particulière à un mot (qui dans le sens propre a une signification plus générale ou plus particulière). En un mot, dans la métonymie, je prends un nom pour un autre, au lieu que dans la synecdoque, je prends le plus pour le moins, ou le moins pour le plus.

Du Marsais (1676-1756), Des tropes (1730), II, La synecdoque.

Voir aussi