Aller au contenu
Fiches de méthode 🏷️ Figures de style et termes littéraires

Vocabulaire de la poésie : le sonnet

Sonnet

Un sonnet est une forme poétique popularisée au XVIe siècle par les poètes de la Pléiade. D’abord écrit en décasyllabes, puis en alexandrins, le sonnet comprend quatorze vers : deux quatrains (qui forment un huitain) et deux tercets (sizain). Le dernier vers d’un sonnet est souvent appelé « chute ».

Ronsard, Les Amours, « Sur la Mort de Marie », V

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa premiere fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais, battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.

Rimes : ABBA / ABBA / CCD / EED

Les types de sonnet

  • Sonnet « italien » : ABBA ABBA CCD EED
  • Sonnet « français » : ABBA ABBA CCD EDE
  • Sonnet madrigalesque (madrigal) : sonnet de plus de quatorze vers

Citations

Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense. Tout va bien au sonnet : la bouffonnerie, la galanterie, la passion, la rêverie, la méditation philosophique. Il y a, là, la beauté du métal et du minéral bien travaillés.

Lettre de Baudelaire à Armand Fraisse (1860).

Il y a deux types de sonnet régulier. À côté du sonnet italien […], on parle de sonnet français quand les deux quatrains à rimes embrassées sur deux rimes sont suivis d’un sizain formé d’un distique et d’un quatrain à rimes croisées (CCDEDE, c’est-à-dire CCD EDE : les tercets ne présentent alors aucun parallélisme). Telles sont les formes canoniques du sonnet, mais au cours de son histoire, et dès le début, les variations ont été très nombreuses. […]

M. Aquien, La versification appliquée aux textes, 2e édition, A. Colin, page 115.

Voir aussi