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Eugène Ionesco (1909-1994)

Eugène Ionesco Eugène Ionesco est né en novembre 1909 en Roumanie (son père était roumain et sa mère française).
Ses parents s’installent en France peu après sa naissance. En 1925, c’est le retour en Roumanie jusqu’en 1938, année où Ionesco revient en France (à Paris) et travaille sur une thèse sur la poésie française, thèse qui n’a été « ni finie ni commencée ».
La Cantatrice chauve, première pièce (ou plutôt « anti-pièce ») de Ionesco, est créée en 1950. Le succès n’est pas immédiat. En 1951, Ionesco écrit La Leçon, suivie des Chaises l’année suivante. À partir de 1960, Ionesco, avec Rhinocéros, connaît le succès.
En 1970, il est élu à l’Académie française.
Il meurt en mars 1994 à Paris.

Œuvres principales

  • La Cantatrice chauve (1950)
  • La Leçon (1951)
  • Le roi se meurt (1962)
  • Les Chaises (1952)
  • Notes et contre-notes (1962)
  • Rhinocéros (1959)
  • Macbett (1972)

Sur La Cantatrice chauve

Dans Notes et contre-notes, Eugène Ionesco évoque sa première pièce :

En écrivant cette pièce (car cela était devenu une sorte de pièce ou une anti-pièce, c’est-à-dire une vraie parodie de pièce, une comédie de la comédie), j’étais pris d’un véritable malaise, de vertige, de nausées. De temps à autre, j’étais obligé de m’interrompre et, tout en me demandant quel diable me forçait de continuer d’écrire, j’allais m’allonger sur le canapé avec la crainte de le voir sombrer dans le néant ; et moi avec. Lorsque j’eus terminé ce travail, j’en fus tout de même très fier. Je m’imaginai avoir écrit quelque chose comme la tragédie du langage !… Quand on la joua, je fus presque étonné d’entendre rire les spectateurs qui prirent (et prennent toujours) cela gaiement, considérant que c’était bien une comédie, voire un canular. Quelques-uns ne s’y trompèrent pas (Jean Pouillon entre autres) qui sentirent le malaise. D’autres encore s’aperçurent qu’on se moquait là du théâtre de Bernstein et de ses acteurs : les comédiens de Nicolas Bataille s’en étaient aperçus avant, en jouant la pièce (surtout aux premières représentations) comme un mélodrame.
Plus tard, et analysant cette œuvre, des critiques sérieux et savants l’interprétèrent uniquement comme une critique de la société petite bourgeoise liée à telle ou telle société. Il s’agit surtout d’une sorte de petite bourgeoisie universelle, le petit bourgeois étant l’homme des idées reçues, des slogans, le conformiste de partout : ce conformisme, bien sûr, c’est son langage automatique qui le révèle.


Ionesco, Notes et contre-notes (1962), © éditions Gallimard.
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