Emploi du conditionnel après "si"

dans Langue française
Bonjour,
Je me demande ce qu'il en est de l'utilisation du conditionnel dans une phase comme : " Je ne sais pas si je pourrais/ ou si je voudras..." ou encore je ne sais pas si j'aurais pu ..." ? Est-c correct ? est-ce la seule exception à l'utilisation du cond. après Si ?
Merci de vos réponses éclairées.
Je me demande ce qu'il en est de l'utilisation du conditionnel dans une phase comme : " Je ne sais pas si je pourrais/ ou si je voudras..." ou encore je ne sais pas si j'aurais pu ..." ? Est-c correct ? est-ce la seule exception à l'utilisation du cond. après Si ?
Merci de vos réponses éclairées.
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Réponses
la perplexité où te plonge ta question vient d'une confusion : ici, ce n'est pas le conditionnel qui est utilisé, mais l'indicatif, parce que le "si" utilisé ici marque une simple subordination et non une condition.
On trouvera donc les formes suivantes :
=> Je ne sais pas si je pourrai / si tu pourras : indicatif futur.
=> Je ne sais pas si je voudrai / si tu voudras : indicatif futur.
=> Je ne sais pas si j'aurais pu / si tu aurais pu : conditionel passé 1ère forme, mais avec une valeur de futur dans le passé (n'exprime pas une condition).
Si j'avais su, je ne serais pas venue
Et la célèbre réplique de la Guerre des boutons en donne une utilisation fautive
Oh ben merde alors, si j'aurais su, j'aurais pas v'nu
Si + conditionnel est une tournure archaïque et sortie d'usage, mais non fautive : on la rencontre chez les classiques, et notamment dans la célèbre pensée de Pascal : « Le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus court, la face du monde en eût été changée. »
On ne trouve presque jamais le subjonctif en Anglais moderne. Mais il existe toujours dans une expression de la condition comme :-
« S’il faisait beau demain nous irions nous promener dans la forêt. »
« If it WERE to be fine tomorrow, we would go walking in the forest. »
Subjonctif conditionnel
Il exprime une condition qui a peu de possibilité de se remplir
J’ai été étonné quand j’ai rencontré les expression pour exprimer la condition après SI en Français – il n’y a pas de subjonctif.
Sauf dans la littérature oú on trouve souvent « le plus parfait du subjonctif »
« Si le nez de Cléopatre eût été plus court, la face du monde
(Plus parfait du subjonctif)
en eût été changée. »
(Plus parfait du subjonctif)
au lieu de
« Si le nez de Cléopatre avait été plus court, la face du monde
en aurait été changée. »
« Quel homme qu’eût été Balzac s’il eût su écrire. » (Flaubert).
Wyn
* Je me demande SI je pourrais...
Effectivement, comme l'a dit Pierrot, ce n'est pas une subordonnée conditionnelle (ou hypothétique). Le conditionnel n'est donc pas fautif a priori.
Je tiens seulement à préciser qu'il s'agit d'une interrogation indirecte : une subordonnée introduite par SI ou par un mot interrogatif (qui, comment, pourquoi, où, quand...) et qui dépend d'une principale possédant une signification interrogative explicite ou implicite.
Le support lui-même peut être une interrogation directe. (Il y en a ci-dessous.)
Je reviendrai peut-être un jour sur la théorie.
Ce qui m'énerve, c'est d'entendre à la télévision et à la radio des phrases comme :
* Je me demande qu'est-ce qui va arriver. → CE QUI va arriver.
PETIT CADEAU POUR CE DIMANCHE (illustrant ce que je viens de dire)
* On n'est vraiment guéri d'une femme que lorsqu'on n'est même plus curieux de savoir AVEC QUI elle vous oublie. (Bourget)
* Si tu n'a pas de grand-père juif, dis-moi A QUOI ça sert d'être juif. (Audiard)
* Je ne sais plus COMMENT on fait l'amour ; j'aurais dû le noter. (Marc Jolivet)
* Je vais donc vivre seul, et déjà je me demande AVEC QUI. (Guitry)
* Il reste à savoir SI le mariage est un des sept sacrements ou un des péchés capitaux. (Dryden)
* Savez-vous POURQUOI les jeunes Portugais se laissent pousser la moustache ? C'est pour ressembler à leur mère. (Anonyme)
* Savez-vous QUI est mort ? - Je ne sais pas. Je crois que c'est celui qui est dans la première voiture. (Renard)
* Les amours sont comme les champignons. On ne sait S'ils appartiennent à la bonne ou à la mauvaise espèce que lorsqu'il est trop tard. (Alphonse Allais)
* Quand un homme et une femme sont mariés, ils ne font plus qu'un. La première difficulté est de savoir LEQUEL. (Bernard Shaw)
* Les rois sont avec les ministres comme les cocus avec leurs femmes : ils ne savent jamais CE QUI se passe. (Voltaire)
Ce sont des exemples extraits de mon "projet" de grammaire.
Si + conditionnel est actuellement une tournure fautive à éviter. Elle est fréquente par exemple dans le français populaire d'Alsace en raison de l'influence du dialecte.
Kiriasse
Répondant à
En ce jour d'anniversaire pour moi (et aussi en celui de Rimbaud
Voyez donc la phrase suivante :
"Parfois je me demande si elle ne serait pas timbrée !"
et voici la suivante :
"Je compte vous tenir au courant si jamais la situation m'empêcherait de me rendre aux prochains cours."
On sent tout de suite que le conditionnel ne passe pas ici, mais pourquoi dans l'une phrase et pas dans l'autre ?
Merci d'avance
Dans ton premier exemple, il s'agit d'une interrogation indirecte.
Lis le message d'Edy (juste au-dessus).
Muriel
En cela, je ne comprends pas bien la remarque de Pierrot sur la phrase de Pascal qui n'est pas au conditionnel mais au plus que parfait du subjonctif.
Je ne comprends donc pas en quoi cela étaie son exemple du "si + conditionnel".
Et je ne sais, pour le coup, si ma deuxième phrase est fausse... ou pas.
Sans vouloir être indiscret... combien de bougies ?
Pour te répondre sur les phrases :
Parfois je me demande si elle ne serait pas timbrée...
Si d'interrogation indirecte. Est-ce qu'elle ne serait pas timbrée ? Conditionnel admis. Valeur d'atténuation, d'information à confirmer. Non, aux dernières nouvelles, elle ne serait pas timbrée.
"Je compte vous tenir au courant si jamais la situation m'empêchait de me rendre aux prochains cours."
Si est ici suivi d'une condition non réalisée : l'imparfait de l'indicatif est considéré comme seul correct. Le conditionnel se rencontre parfois dans la langue populaire : "Si j'aurais su, j'aurais pas venu."
Merci Jehan ; cela fera 23 bougies. (comment ça je faisais plus jeune ?
La phrase était la suivante :
- "Ma fille m'a demandé si elle pourrait voir ce film ce week-end."
Qui peut m'aider?
Kath
Réponse identique à celle de Jehan ci-dessus : ce si n'introduit pas une conditionnelle, mais une interrogation indirecte.
La phrase est donc correcte.
Et cette interrogative indirecte obéit aux règles de la concordance des temps.
Principale au présent (avec « tu », c'est plus audible) : Ma fille me demande (présent) si tu pourras (futur) voir ce film ce week-end.
Principale au passé : Ma fille m'a demandé (passé composé) si tu pourrais (conditionnel présent) voir ce film ce week-end.
Voir cet extrait de fiche du site : Muriel
Si tu pouvais, tu viendrais (à condition que tu puisses...)
Je me demandais si tu pourrais... (est-ce que tu pourrais ?)
"J'aimerais savoir si tu serais prêt à m'aider" ?
Grammaticalement, je pense que la phrase est convenable, mais le fait que deux conditionnel se succèdent me dérange. Je m'en remets à vous !
Cordialement,
Mylène
Voici la phrase d'un ami : "je dis oui si on ne nous aurait pas menti !"
Je lui ai souligné que les scies n'aimaient pas les raies
Il me prétend qu'il y a une règle de grammaire qui dit qu'au conditionnel, les interrogations indirectes peuvent comporter un "si".
Après vérification, cette règle existe bel et bien (même si on ne nous l'apprend pas forcément à l'école)
Pouvez-vous me dire si sa phrase est correcte et si son affirmation l'est également ?
Merci
Le problème pour votre ami, c'est qu'ici, il ne s'agit pas d'une interrogative indirecte ("Je me demande si on ne nous aurait pas menti." ) mais bien d'une subordonnée exprimant l'hypothèse (si = dans le cas où ). Et dans ce genre de subordonnée, après "si", le conditionnel est bien exclu.
D'autre part, en vertu de la concordance des temps, la phrase correcte complète est :
"Je dis oui si on ne nous a pas menti."
Ou encore :
"Je dirais oui si on ne nous avait pas menti."
Mais si votre ami tient absolument au conditionnel :
"Je dis oui dans le cas où on ne nous aurait pas menti."
Vous me dites que dans sa phrase, le "si" = "dans le cas où" et que le conditionnel est bien exclu dans ce cas là.
Par contre, en dernière phrase, vous me dites :
Mais si votre ami tient absolument au conditionnel :
"Je dis oui dans le cas où on ne nous aurait pas menti."
Et vous utilisez "dans le cas où"
Un petit éclaircissement peut-être?
Merci
Il se trouve que si a un sens proche de "dans le cas où", mais cela ne veut pas dire que les deux expressions se construisent avec le même mode.
"Si" ne permet pas le conditionnel.
"Dans le cas où" le permet.
Mode des subordonnées conjonctives de condition :
Introduites par si , suivant que, selon que, dans la mesure où : indicatif.
si je viens, si je venais, dans la mesure où je viens...
Introduites par à supposer que, à moins que, en admettant que, pour peu que, pourvu que, : subjonctif.
en admettant qu'il vienne, pour peu qu'il vienne...
Introduites par à (la) condition que : indicatif ou subjonctif.
à la condition que vous dînerez (ou que vous dîniez)
Introduites par au cas où, dans le cas où, pour le cas où, dans l'hypothèse où, des fois que, quand bien même : conditionnel.
dans le cas où vous viendriez, quand bien même vous viendriez...