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Bac technologique 2022 : contraction de texte (Martine Reid)

Bac de français 2022

Baccalauréat technologique

Corrigé de la contraction de texte

C – Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Parcours : écrire et combattre pour l’égalité.

Texte de Martine Reid, « George Sand : le combat d’une romancière féministe », revue Textes et documents pour la classe, 15 septembre 2014.

Contraction de texte

Vous résumerez ce texte en 196 mots. Une tolérance de +/- 10 % est admise : votre travail comptera au moins 176 mots et au plus 216 mots.
Vous placerez un repère dans votre travail tous les 50 mots et indiquerez, à la fin de votre contraction, le nombre total de mots utilisés.

Toute sa vie, George Sand s’est montrée très attentive à la condition des femmes de son temps. On en trouve d’innombrables preuves dans sa correspondance, mais aussi dans ses romans, dans sa monumentale Histoire de ma vie et dans les nombreux articles et brochures qu’elle a publiés.
George Sand s’intéresse particulièrement aux questions qui regardent la vie privée des femmes : le droit à la libre disposition de soi et de ses biens, le mariage et la maternité. Elle réclame inlassablement l’obtention des droits civils, dont le divorce (supprimé en 1816 et rétabli en 1884), qui feront des femmes les égales des hommes. Parce qu’à l’heure où elle écrit, celles-ci sont considérées comme « mineures », dépendantes de leur père puis de leur mari, comme le prévoit le Code civil en vigueur depuis 1804. George Sand juge qu’il est trop tôt pour réclamer pour les femmes des droits politiques, qui leur permettraient de voter et de se présenter aux élections. Si elle réclame le divorce, elle juge toutefois que celui-ci ne doit être obtenu que pour pouvoir se remarier dans de meilleures conditions. Le « contrat social » qui lie un homme et une femme lui paraît absolument nécessaire. Le mariage assure à la femme un nom, un toit, du pain ; il assure aussi à ses enfants un devenir et un avenir stable. Quant aux femmes, elles doivent trouver dans cette structure l’équilibre qui convient au plein exercice de leur « nature », qui leur fait trouver le bonheur dans la maternité et l’éducation de leurs enfants. Ce combat relève avant tout pour George Sand de l’égalité, égalité des droits devant la loi, des époux dans le mariage, l’un ne pouvant disposer de l’autre comme de sa chose, notamment dans le domaine sexuel. Cette égalité va de pair à ses yeux avec l’égalité des conditions, la « cause de la femme et celle du peuple » offrant « une similitude frappante ».
Toutes les femmes attentives à ces questions ne sont pas du même avis. Les représentantes du saint-simonisme (mouvement d’inspiration socialiste) jugent bon de réclamer les droits politiques en même temps que les droits civils, et invitent par ailleurs, loin du mariage, à une certaine liberté dans le domaine sexuel. En février 1848, George Sand écrit régulièrement dans l’organe officiel du Gouvernement provisoire, le Bulletin de la République, et participe à la diffusion des idées socialistes ; les saint-simoniennes souhaitent que l’écrivaine se présente à la députation1. Parce qu’elle ne dispose pas des droits civils, et qu’elle considère qu’ils sont la condition de l’exercice des droits politiques, George Sand refuse. […]
En matière de « féminisme », George Sand n’est pas la plus audacieuse. Elle défend le mariage et la famille et voit dans leur refus une « déplorable fantaisie ». Elle distingue manifestement ce qu’elle a pu obtenir pour elle-même (une séparation légale), ce qu’elle a choisi de vivre (liberté affective, indépendance de ton et de conduite) de ce qu’elle souhaite pour les femmes des villes et celles de la campagne, auxquelles elle s’intéresse particulièrement.
Si elle n’est pas la plus audacieuse, elle est la plus efficace, et, de loin, la plus connue. Comme Hugo, Lamartine ou plus tard Zola, George Sand met au service de ses idées un talent exceptionnel et une matière romanesque considérable. Après avoir contesté le mariage dans ses premiers romans, elle élabore des scénarios dans lesquels les protagonistes finissent par se marier, mais non sans avoir travaillé d’abord, chacun à sa manière, à se trouver l’égal de son ou de sa partenaire. Tout oppose, par exemple, la petite Fadette, sauvageonne misérable, au fils de paysans fortunés amoureux d’elle, Landry Barbeau. Le roman de 1851 montre comment l’héroïne devient pourtant peu à peu l’égale de celui qu’elle finira par épouser, égale en savoir et en intelligence, mais aussi financièrement. Cette égalité passe notamment aux yeux de George Sand par une valorisation des savoirs traditionnels et des savoirs ménagers, pour lesquels elle imagine une rémunération dans Nanon (1872). Extrêmement attentive au quotidien des femmes, George Sand milite sans relâche pour l’égalité, « beau rêve, dit-elle, dont je ne verrai pas la réalisation ». Elle le fait en créant une revue, puis un journal d’opposition ; elle le fait en intervenant dans le débat public sous la forme de « lettres ouvertes » et de brochures ; elle le fait enfin par la création d’héroïnes pourvues « des meilleures qualités des deux sexes », courageuses, intelligentes et débrouillardes, amoureuses sans renoncer à leur indépendance, fières de ce qu’elles savent, de ce qu’elles font et de ce qu’elles aiment — féministes, incontestablement.

784 mots

1 Députation : fonction de député.

Proposition de corrigé (rédigée par Jean-Luc)

Analyse préalable selon la méthode du tableau à trois colonnes

Idées Générales

Idées Principales

Idées Secondaires

 

Toute l’œuvre de George Sand s’intéresse à la condition féminine.

Correspondance, romans, autobiographie, articles et brochures

 

L’auteur s’occupe de leur vie privée

le droit à la libre disposition de soi et de ses biens, le mariage et la maternité

 

Elle revendique la reconnaissance des droits civils

dont le divorce (supprimé en 1816 et rétabli en 1884)

 

pour l’égalité des femmes avec les hommes.

 
 

En effet, les femmes sont alors jugées « mineures »,

soumises à leur père puis à leur époux,

  

comme le prévoit le Code civil en vigueur depuis 1804.

 

Sand n’exige pas de droits politiques

Voter et se présenter aux élections.

 

Car c’est prématuré.

 
 

Elle restreint ses revendications pour le divorce

seulement pour pouvoir se remarier dans de meilleures conditions.

 

Elle milite pour le mariage qui donne un statut aux femmes,

un nom, un toit, du pain

 

un avenir à leurs enfants,

 
 

une stabilité personnelle comme mère et éducatrice.

 
 

Elle agit au nom de l’égalité des droits dans le mariage,

pour éviter l’asservissement particulièrement dans la sexualité

  

Cette démarche ressemble à la recherche politique d’égalité des conditions sociales.

 

Elle se distingue des représentantes du saint-simonisme

(mouvement d’inspiration socialiste)

 

qui veulent aussi des droits politiques

 
 

et souhaitent s’émanciper sexuellement hors du mariage.

En 1848, elle diffuse des idées socialistes dans le Bulletin de la République

  

Mais elle décline le souhait des saint-simoniennes de la voir se présenter comme députée, au motif qu’elle n’a pas des droits civils préalables à l’exercice des droits politiques.

 

Elle n’est pas une féministe provocante.

 
 

Elle défend le mariage et la famille.

voit dans leur refus une « déplorable fantaisie ».

  

contrairement à ses choix personnels : séparation légale, et vie affective libre.

 

Elle est efficace en diffusant ses croyances dans des romans appréciés.

Comme Hugo, Lamartine ou plus tard Zola

 

Ses personnages se marient seulement après avoir rétabli l’égalité avec leur conjoint.

comme pour la petite Fadette, pauvresse, qui devient petit à petit l’égale de son riche amoureux en savoir, en intelligence et en biens.

 

Elle revalorise les savoirs traditionnels et ménagers,

qu’elle souhaite monnayer dans Nanon (1872).

 

Elle crée une revue, puis un journal d’opposition, écrit des articles et des brochures.

 
 

Elle invente surtout des héroïnes douées, ardentes, engagées et attachantes.

 

Rédaction du résumé

Toute l’œuvre de George Sand s’intéresse à la condition féminine.
L’auteur s’occupe de la vie privée : la liberté pour soi et ses biens, le mariage et la maternité. Elle revendique la reconnaissance des droits civils, dont le divorce, pour l’égalité des femmes avec les hommes. En effet, les femmes (50 mots) sont alors jugées « mineures », soumises à leur père puis à leur époux. Sand n’exige pas de droits politiques : voter et se présenter aux élections. Elle restreint ses revendications pour le divorce. Elle milite pour le mariage qui donne un statut aux femmes, un avenir à leurs enfants, (100 mots) une stabilité personnelle comme mère et éducatrice. Elle y agit au nom de l’égalité des droits pour éviter l’asservissement particulièrement dans la sexualité.
Elle se distingue des saint-simoniennes qui veulent aussi des droits politiques et souhaitent s’émanciper sexuellement hors du mariage.
Elle n’est pas une féministe provocante. Elle défend (150 mots) le mariage et la famille.
Elle est efficace en diffusant ses croyances dans des romans appréciés. Ses personnages féminins se marient seulement après avoir rétabli l’égalité avec leur conjoint. Elle revalorise les savoirs traditionnels et ménagers. Elle crée une revue, puis un journal d’opposition, écrit des articles et des brochures. Elle (200 mots) invente surtout des héroïnes douées, ardentes, engagées et attachantes. (209 mots)

Voir aussi