Pierre-Benoît a écrit :En fait, je me demande réellement ce qui se passe dans la tête d'un lecteur.
S'ils savaient ce qui se passe dans la tête du lecteur, les auteurs trouveraient ainsi les recettes infaillibles du succès.
Il me semble qu'il n'y a pas deux lecteurs qui ressentent ou réagissent strictement de la même façon lors de leur lecture; je crois même que ça peut aller jusqu'à une différence d'interprétation, voire de compréhension.
Tu demandes un ressenti personnel. Pour les paysages, les descriptions, je visualise forcément un peu, mais seulement dans les grandes lignes, je ne rentre pas dans le détail, comme si la mise au point sur l'image était très sélective, laissant dans le flou ce qui entoure le point de convergence de mon imagination. Cela me suffit et me convient d'ailleurs très bien.
J'aime bien une description elle-même partielle et significative (quelques objets qui plantent le décor, un élément vestimentaire, deux ou trois caractéristiques physiques...). A contrario, trop de détails ne m'aident pas à préciser l'idée que je me fais du personnage.
Sur les caractères, c'est plus difficile. Là aussi, chacun renvoie à sa propre expérience ce qu'il ressent, par rapport à son vécu ou à ses autres lectures. Il est impossible de ne pas établir de parallèle. Mais, comme dans la vie, il faut se montrer ouvert et attendre le plus longtemps possible pour se faire une réelle opinion, c'est à dire ne pas être victime d'un a priori. Pour ma part ça ne me pose pas trop de problèmes de rester neutre et ouvert si je change d'auteur. En revanche, lorsque je lis à la suite plusieurs ouvrages d'un même auteur, je ne peux m'empêcher d'établir très (trop ?) rapidement des parallèles entre les personnages à description et situation comparables.