Cher Jehan.
Je vais essayer de vous répondre sur tous les points qui ne me paraissent pas insignifiants, d'autant que Zadek semble le souhaiter.
Il faut revenir au point de départ. Lorsque je commençai à rédiger ma "contribution à la grammaire et à l'orthographe", j'avais comme seule ambition que mes fils, alors âgés de 12 et 9 ans, eussent plus tard une certaine maîtrise de l'ORTHOGRAPHE. Je voulais n'introduire de considérations grammaticales que dans la mesure où elles pouvaient influer sur l'ORTHOGRAPHE.
En dépit de l'excellente opinion que j'avais du "Bon Usage du français", ainsi que des autres ouvrages de M. Grevisse, je ne pouvais l'utiliser, car il était trop volumineux et trop complet pour le but que je me proposais. J'avais, de même, la plus haute opinion du "Cours supérieur d'orthographe" de E. et O. Bled, mais, cette fois, j'avais remarqué que sur un très petit nombre de sujets, comme l'accord des participes passés dans les formes pronominales, il était incomplet. C'est pourquoi ma contribution a été rédigée telle qu'elle est. Je me demande parfois s'il n'eût pas mieux valu m'en tenir tout simplement au "Bled" car, ainsi que l'a observé Catherine 75, j'ai certainement perdu en simplicité ce que j'ai gagné en précision, particulièrement dans les sections relatives aux tournures pronominales et au subjonctif. Quoi qu'il en soit, je me suis dit que certaines parties au moins pourraient s'avérer utiles à d'autres que mes enfants, et j'ai donc proposé à notre webmestre de mettre cette contribution sur le forum.
La question maintenant est de savoir si l'on pouvait faire beaucoup mieux. En ce qui concerne l'accord du participe passé, vous me citez la méthode Wilmet.
Je lis ce qui suit sur Internet, dans "L'Accord du participe passé en cinq minutes" et dans "La Règle pratique d'accord du participe passé".
"Le principe de la méthode Wilmet est de se demander, au moment où l'on écrit le participe passé, si l'on a déjà écrit CE QUI EST+[PARTICIPE PASSÉ]. Cela fonctionne aussi avec les verbes pronominaux en se demandant CE QUI S'EST+[PARTICIPE PASSÉ]."
Pour autant que je comprenne, il s'agit de trouver L'OBJET auquel s'applique l'action, objet que M. Wilmet appelle "le support".
"Ce support
a) est constitué d'un mot (ou de plusieurs mots formant groupe) pourvu des marques du genre et du nombre […];
b) est constitué d'un mot non pourvu des marques du genre et du nombre (ou de plusieurs mots éventuellement pourvus de ces marques mais appartenant à deux groupes différents);
c) est introuvable par la procédure indiquée.
Dans le cas a) le participe passé prend en principe —sauf blocage— les marques de son support. Dans les cas b) et c) le participe passé prend par défaut la marque du masculin singulier."
Apparemment, il ressort d'une citation ci-dessus que, pour qu'il y ait accord autrement qu'au masculin singulier, il faut que le support soit antérieur au participe.
Viennent ensuite, dans "La Règle pratique d'accord du participe passé", plusieurs situations de "blocage", dans lesquelles la règle ne semble pas s'appliquer, ou devoir être appliquée avec précaution. Mémoriser ces situations de "blocage" revient, si je ne m'abuse, à mémoriser tous les cas particuliers traités par M. Grevisse et d'autres, en ayant simplement banni la notion de complément d'objet direct.
Il paraîtrait que la "méthode" s'applique à des phrases telles que "Ils se sont succédé" car, "Quand j'écris "succédé", la question "qu'est-ce qui s'est succédé" n'a pas de sens CAR l'un succède à l'autre, il n'est pas succédé". Je ne suis pas certain que cette analyse soit des plus simples.
On n'est pas dispensé, par ailleurs, de savoir ce qu'est une tournure pronominale de sens passif, comme le remarque Anne 345, pour justifier la phrase "J'avais oublié ce berceau de vigne à l'ombre duquel s'était décidée ma vie".
Au bout du compte, j'espère que le lecteur aura compris pourquoi on écrit usuellement "Les impôts ont augmenté", "L'annonce a paru", "On avait brodé cela sur quelque métier de palissandre, meuble mignon où s'étaient penchées les boucles molles de la travailleuse pensive".
Bien sûr, cher Jehan, VOUS, et d'autres sur le forum, savez accorder les participes passés comme le font les grands auteurs, mais j'espère qu'il en sera toujours de même pour les utilisateurs de la méthode Wilmet
Je vous assure de ma cordiale considération.