Oui vous avez raison , ce n’est pas une question de syllabes, mais plus une question de sonorité et de fluidité. Et c'est vrai, je veux que ça se termine par «tout» et idéalement par «de tout»! Laissez-moi vous expliquer mon dilemme à travers mon cheminement.
Dans ma chanson au départ(il y a plusieurs mois), ces vers apparaissaient dans les deux premiers refrains et j'utilisais «s’être approprier de tout»(à tort) et j’utilisais aussi le verbe s’emparer au présent au troisième couplet pour ponctuer et augmenter l’intensité(comme si ça continuait encore aujourd’hui…). Et ça sonnait bien musicalement. J’avais réussi à faire passer le mot approprier sans qu’il n’y paraisse trop lourd! Bien sûr, le rythme et la mélodie y sont pour beaucoup! Mais «De s'être approprié de tout» ne passait pas!
1
Ô Terre pardonne-nous
De s’être approprié de tout (erreur)
Des forets des rivières, des arbres et des ruisseaux
Du ciel et de l’hiver, des continents des mers, et des oiseaux
…
2
Ô Terre pardonne-nous
De s’être approprié de tout (erreur)
Des maitres et des sages, des grands manitous
Des neiges éternelles, des océans des fleuves et des roseaux
…
3
Ô Terre pardonne-nous
De nous emparer de tout
De tout ce qui nous supporte sans quoi l’on s’écroule…
…
Suite à ces premières corrections reçues, j’ai changé pour « De nous être approprié tout» (même si certains disaient que l’utilisation du DE dans « s’approprier De tout» commençait à être utilisé au Canada et très peu en Europe). Par contre, avec « De nous être approprié tout» je n’aimais plus la sonorité, la beauté du phrasé. Cela brisait la fluidité et alourdissait la chanson d’entrée de jeu. J’ai donc changé le texte de ma chanson en récupérant le verbe s’emparer (de) du troisième refrain à la place «d’approprier» et je l'ai placé partout, en gardant les deux premiers à l’infinitif passé et le troisième au présent :
1
Ô Terre pardonne-nous
De nous être emparé de tout
Des forets des rivières, des arbres et des ruisseaux
Du ciel et de l’hiver, des continents des mers, et des oiseaux
…
2
Ô Terre pardonne-nous
De nous être emparé de tout
Des maitres et des sages, des grands manitous
Des neiges éternelles, des océans, des fleuves et des roseaux
...
3
Ô Terre pardonne-nous
De nous emparer de tout
Tout ce qui nous supporte sans quoi l’on s’écroule…
…
Cette deuxième version, je viens de l’enregistrer en studio. En l’écoutant, je ressens moins la montée escomptée au troisième refrain, comparativement à la version j’utilisais le mot approprier puis emparer…. Je trouve qu’il manque quelque chose, j’aimais l’audace du mot «approprier» au début ! Aujourd’hui, je tente de replacer ce verbe «approprier» au troisième refrain pour conserver la variante de départ, et tenter de préserver cette montée d’intensité.
1
Ô Terre pardonne-nous
De nous être emparé de tout
Des forets des rivières, des arbres et des ruisseaux
Du ciel et de l’hiver, des continents des mers, et des oiseaux
…
2
Ô Terre pardonne-nous
De nous être emparé de tout
Des maitres et des sages, des grands manitous
Des neiges éternelles, des océans, des fleuves et des roseaux
…
3
Ô Terre pardonne-nous
De nous approprier tout
Tout ce qui nous supporte sans quoi l’on s’écroule…
Mais je ne parviens pas à préserver cette montée…. Le mot approprier au troisième refrain est plus faible que s’emparer(violent, s'emparer de force...). J'ai cherché nombres de synonymes...Aujourd'hui, je constate que j'aimais bien le mot approprier au début(cette notion de propriété). J’ai donc eu envie aujourd’hui de revenir à ma version originale et tenter de vérifier auprès de vous, grâce votre expertise dans la connaissance du français, sa validité pour en avoir le cœur net.