Points communs entre le personnage d'Emma Bovary et de Don Quichotte
Bonjour !
Il s'agit de deux question sur un corpus constitué de deux extraits de
textes de Flaubert et Cervantès.
1- Quels points communs pouvez-vous relever entre les personnages
représentés par Cervantès et Flaubert ?
2- Quel jugement le narrateur semble-t-il porter sur les romans que lisent les deux personnages ? Justifiez votre réponse.
Pour la première question , il faut donc que je fasse une introduction en présentant les auteurs , titres , registres , époque , reformuler la problématique mais faut-il que fasse un court résumé des deux livres ?
_Madame Bovary est l'un des plus célèbres chef-d'oeuvre et exemple de l'école du réalisme mais peut-on dire que c'est une oeuvre prothéiforme puisqu'il
contient des élements de registre tragique , lyrique ? Ou suis-je sur une fausse piste ?
_Don Quichotte est une parodie de roman de chevalerie
La aussi peut-on en dire autant ? Car en effet il y a bien de la tragédie , du lyrisme , de la drôlerie non ?
_ Emma et Don quichotte ont en commun la rêverie , la passion pour les romans
Cervantès utilise le champs lexical du moyen-âge : ménestrels , salle des gardes ,châtelaines , cela fait un autre point commun entre les 2 personnages.
Texte1
Au début de ce son roman , Cervantès fait le portrait d'un vieux gentilhomme campagnard.Or , il faut savoir que ce gentilhomme passait ses heures d'oisiveté , c'est-à-dire le plus clair de son temps , plongé avec ravissement dans la
lecture des romans de chevalerie , au point qu'il en oublia presque l'exercice de la chasse et l'administration de son bien. Pour satisfaire
cette avidité extravagante , il finit même par vendre plusieurs arpents de bonne terre et s'acheta autant de romans qu'il en put trouver.[…]
Notre gentilhomme se donnait avec un tel acharnement à ses lectures qu'il y passait ses nuits et ses jours , du soir jusqu'au matin et du matin jusqu'au soir. Il dormait si peu et lisait tellement que son cerveau se dessécha et qu'il finit par perdre la raison . Il avait la tête pleine de tout ce qu'il trouvait dans ses livres : enchantements , querelles , batailles , défis , blessures , galanteries , amours , tourments , aventures impossibles.
Et il cru si fort à ce tissu d'inventions et d'extravagances que , pour lui , il n 'y avait pas d'histoire plus véridique au monde.Cervantès , Don Quichotte (1605)
Texte 2
La jeune Emme Rouault est pensionnaire dans un couvent où elle a été placée pour recevoir une bonne éducation.Il y avait au couvent , une vieille fille qui venait tous les mois , pendant huit jours , travailler à la lingerie . [...]Elle savait par coeur des chansons galantes du siècle passé , qu'elle chantait à demi-voix , tout en poussant son aiguille.Elle contait des histoires , vous apprenait des
nouvelles , faisant en ville vos commissions , et prêtait aux grandes , en cachette , quelque roman qu'elle avait toujours dans les poches de son tablier , et dont la bonne demoiselle avalait elle-même de longs chapitres , dans les intervalles de sa besogne . Ce n'était qu'amours , amants , amantes , dames persécutées s'évanouissant dans des pavillons solitaires , postillons qu'on tue à tous les relais , chevaux qu'on crève à toutes les pages , fôrets sombres , troubles du coeurs , serments , sanglots , larmes et baisers , nacelles au clair de lune , rossignols dans les bosquets , messieurs braves comme des lions , doux comme des agneaux , vertueux comme on ne l'est pas , toujours bien mis , et qui pleurent commes des urnes . Pendant six mois , à quinze ans , Emma se graissa donc les mains à cette poussière des vieux cabinets de lecture. Avec Walter Scott , plus tard elle s'éprit des choses historiques , rêva bahuts , salles des gardes et ménestrels .
Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir , comme ces châtelaines au long corsage , qui , sous le trèfle des ogives , passaient leurs jours , le coude sur la pierre et le menton dans la main , à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir.Gustave Flaubert , Madame Bovary (1857)