Le II est à proscrire car vous sortez du domaine littéraire et cette recherche ne peut mener à rien.
Avez-vous lu tout le recueil avant de songer à un "plan" ?
Si vous considérez Zone, vous avez déjà pas mal à dire. Observez comment le thème de l'amour s'insinue périodiquement dans l'évocation de la ville :
Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d'autobus mugissants près de toi roulent
L'angoisse de l'amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé[…]
Entouré de flammes ferventes Notre-Dame m'a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré-Cœur m'a inondé à Montmartre
Je suis malade d'ouïr les paroles bienheureuses
L'amour dont je souffre est une maladie honteuse […]
Tu es la nuit dans un grand restaurant
Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant […]
J'humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche […]
Amour passion, exprimé avec des mots crus ("gosier").
Amour souffrance (pour le moi comme pour les autres).
Amour honte et malédiction.
Amour déchéance : prostitution.
A compléter et à nuancer avec d'autres poèmes (le Pont Mirabeau, la Chanson du Mal-Aimé, Aubade, les deux sections sans titre, les Colchiques, Annie, La maison des morts, Clotilde, Marie, l'Adieu, Rosemonde, les Cloches, la Loreley, Signe, 1909, Hôtels... ).
Certains de ces textes sont hermétiques : isolez ce qui concerne l'amour, cela suffira.
Attention au "je" et au" tu" : chez Apollinaire, le "je" est multiforme, parfois instable, et le "tu" peut désigner l'autre aussi bien que le moi (sorte de "double" distancié du je). Donc, ne pas dire "Apollinaire éprouve ceci ou cela", mais "le locuteur... ou le "je". Il y a une différence profonde entre le "moi" réel et la voix poétique qui s'exprime dans ce "je" : seule compte cette dernière, seule celle-ci est sincère.
Et le "je" peut aussi être témoin (la maison des morts) ou "narrateur" (la Loreley).