Bonjour. Ta problématique me paraît valable, en revanche je trouve que ton plan saute une étape: avant de voir les vertus et limites de l'imitation/ de la réécriture, il faudrait peut-être commencer par définir ton sujet: imitation et réécriture, ce n'est pas la même chose. Où est la frontière? Où finit la réécriture (à partir d'un mythe commun par exemple), où commence le plagiat? Et, tout bêtement, commence par suivre l'énoncé, à savoir: discuter l'affirmation "tout le monde imite", ce que tu ne fais pas. On attend de toi que tu cherches déjà à savoir si cette affirmation se vérifie ou non dans tes lectures personnelles: n'existe-t-il pas des oeuvres originales? Et même si l'on peut citer des oeuvres a priori uniques, ne finit-on pas par se rendre compte que mêmes celles-ci ne sortent pas d'un chapeau, mais ont une part d'imitation? (ce qui correspond à la fin de ta 2e partie, mais j'aurais plutôt commencé par là... tout dépend du sens général que tu veux donner à ta dissertation)
En gros je ferais une première partie sur "tout le monde imite?" (de qui est-ce, d'ailleurs? ça peut aider)
1) Reviens sur la définition (que tu as naturellement ébauchée en intro) de l'imitation (par rapport à la réécriture et au plagiat, donc), en rappelant peut-être que ce n'est que depuis le 17e-18e siècle que l'imitation est vue en mauvaise part (et encore): de l'antiquité jusqu'à la Renaissance, les poètes se vantaient d'imiter, de faire du neuf avec du vieux, on traduisait (librement, ouhla, trèèèès librement) les Anciens en signant de son propre nom, et tout le monde trouvait ça normal. Une oeuvre n'ayant pas le label "imitation certifiée" était à peine vue comme de la littérature.
Transition: mais cette affirmation est discutable puisqu'a priori on peut trouver des exemples d'oeuvres dont l'originalité ne fait pas de difficulté (du moins à première vue). Donc la tu cites tes exemples.
2) Mais en effet une oeuvre innovante ne l'est finalement que par rapport à l'oeuvre de référence, à partir de/en opposition avec laquelle elle se construit (exemples de réécritures modernes d'oeuvres anciennes: les Classiques réécrivant l'Antiquité, Anouilh ou Cocteau réécrivant Sophocle, Ulysse de James Joyce, Frears adaptant Laclos, que sais-je encore...) Ca peut aussi être bien si tu reviens sur les exemples cités en transition, pour montrer que JUSTEMENT en creusant un peu plus elles vérifient ce que tu viens de dire.
3) Cela s'explique, en définitive, par le fait que toute oeuvre a une part d'imitation, pas forcément consciente (background culturel de l'auteur, qui a intériorisé ses propres lectures, cf. André Malraux: toute narration est plus proche des narrations antérieures que du monde qui nous entoure")
Ensuite je passerais à ce qui était ta 2e partie: quand l'imitation devient plagiat, avec la "facilité" qu'il y a à reprendre des idées en les modifiant, la dénaturation (et pas autre chose) de l'histoire, etc... l'imitation est souvent moins bonne que l'original...
Et en dernier (mais c'est un choix personnel, cela dépend de la note sur laquelle tu veux finir: "oui, mais non", ou "non, mais oui") ta première partie: la réécriture peut permettre une création pertinente; Je terminerais cette partie en proposant la réécriture comme principe de création et d'évolution de la littérature: la plupart des grands mouvements littéraires, des grandes oeuvres de notre panthéon culturel, se sont construits grâce à ce jeu constant entre imitation et rejet de la tradition. (tu peux citer en exemple à peu près n'importe quel courant littéraire... j'aurais un faible pour le réalisme par rapport au romantisme, ou le naturalisme par rapport au réalisme... mais le choix est vaste)
Sinon, tu peux aussi partir d'une tout autre piste: celle de l'art (littérature comme les autres) comme imitation de la nature, alors là c'est l'autoroute: principe de la mimésis aristotélicienne, Stendhal ("un roman est un miroir qu'on promène le long d'une route"), les théories du roman réaliste, le miroir de concentration dans les théories dramatiques de Victor Hugo... mais attention, il faut tout de même penser rapidement à retomber sur ton sujet, à savoir l'imitation littéraire, la réécriture... donc idée intéressante, mais présentant le risque du hors-sujet. éventuellement à garder pour l'introduction (mais passe rapidement)
Voilà, c'est un peu fouillis, je sais, mais j'espère t'avoir aidé, ne serait-ce qu'en te donnant une perspective un peu plus large sur le sujet.