Histoire
Proposition de lectures en histoire pour la classe de lettres supérieures
En lettres supérieures, vous étudierez des questions prises dans au moins trois des quatre périodes de l’histoire (ancienne, médiévale, moderne et contemporaine) ; les questions à préparer pour les concours des ENS (Ulm et LyonLSH) ainsi que pour les autres concours (ECS, Chartes B, ESM Saint-Cyr, etc.) changent quant à elles chaque année. Il s’agira donc de vous préparer à découvrir, en LS, ce qu’est une approche à la fois universitaire et scientifique de l’histoire. Cette approche, vous pourrez vous y préparer en découvrant, pendant ces vacances, quelques œuvres fondatrices ouvrant sur des aspects multiples de cette discipline. On trouvera à la fois des témoignages, des réflexions et quelque manuels : il n’est évidemment pas question de tout lire mais simplement de susciter des curiosités.
Marc Bloch, L’étrange défaite, régulièrement réédité chez Folio (une analyse magnifique et fondatrice sur 1940 et, en même temps, sur ce qu’est le regard d’historien)
Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, Paris, Flammarion 2008 (un ouvrage de référence sur ce qui nous unit)
Marc Ferro, Histoire de France, Paris Odile Jacob poche, 2004 par un des grands historiens contemporains, une synthèse de l’histoire de France qui ne se contente pas d’aligner des faits, mais problématise et engage à la réflexion.
Sachant que c’est le plus souvent étudié en hypokhâgne, on pourra lire particulièrement ce qui concerne les XVIIIe, XIXe et XXe siècle,
Jacques le Goff, La civilisation de l’Occident médiéval, Paris Flammarion 1997 (ouverture large et passionnée sur cette période méconnue)
Pierre Nora (dir), Les lieux de Mémoire, 3 tomes, Paris, Gallimard, 1984-1992 (entrée passionnante dans l’histoire politique par le biais des symboles et des rites ; il s’agit d’une série d’articles pouvant être lus indépendemment)
Michel Vovelle, La mort et l’Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard 1984 (une étude sur la perception et sur les pratiques de la mort dans leur continuité)
Paul Veyne, Les Grecs ont-il cru à leurs mythes, Paris, Le seuil, Coll point, 1992. Cet historien regarde de manière subtile et provocante la mythologie et le rapport qu’entretenaient les Grecs avec elle, et nous offre une vision neuve de l’antiquité gréco-romaine.
Parmi les manuels ou les utilitaires, signalons l’Atlas d’histoire universelle publié chez stick et régulièrement réédité (cartes et chronologies en regard), c’est un outil précieux ; très utiles également, les chronologies d’histoire de France comme celle publiée par les presses Universitaires de France.
Les séries « nouvelle histoire de … » de la collection « point seuil » qui constituent souvent les manuels de base pour nombre de questions : « de l’antiquité », « de la France médiévale » , « de la France moderne », « de la France contemporaine » (seule cette dernière étant complète aujourd’hui) ; il existe, l’une chez Fayard, l’autre chez Hachette,de très bonnes synthèses en quatre volumes sur l’Histoire de France. Lire les articles du magazine l’Histoire, au hasard des intérêts, est une très bonne idée : faits par des universitaires, ils sont destinés à un grand public cultivé.
Cependant, plus agréable peut-être sera la lecture de romans (Balzac ou Zola, évidemment ; mais aussi Gracq, Merle, Eco …), de grands classiques à lire ou à voir au théâtre, ou à écouter (Chrétien de Troyes, Rabelais, Molière, Janequin, Rameau, Beethoven…). La visite de musées, la curiosité gourmande du passé est, en fait, la préparation la plus importante au travail qui sera exigé de vous à partir de la rentrée.