La focalisation interne
Mais enfin, pour apprécier - dans son sens fort - un texte, avons-nous besoin de parler de focalisation ??? La littérature n'a rien à voir avec l'écriture filmique, n'est-ce pas ?
Il se trouve que les fabricants de sujets pour les EAF sont friands de focalisation. Cette année même, l'un des exercices d'écriture d'invention portait sur la réécriture d'un récit à la première personne du point de vue d'un autre personnage. D'après leurs réactions, il me semble que bien des candidats n'ont pas cherché à savoir ce qu'avait vu et compris le personnage à qui ils devaient donner la parole...
Mais enfin, justifier par les sujets d'examen c'est une pétition de principe !
Pour analyser un texte romanesque, mettre en évidence ce qui fait son intérêt on a besoin de la focalisation, entre autres. Comment parler de Waterloo dans la Chartreuse sans démêler l'alternance de focalisation externe (la vision de Fabrice qui n'y comprend rien), de focalisation interne (les réactions de Fabrice) et de focalisation zéro (le regard surplombant de Stendhal) ?
Comment caractériser l'art de Stendhal sans mentionner que ce va-et-vient est systématique chez lui ?