C'était juste un bobo de Paris, qui avait son ticket pour les hautes sphères du gratin littéraire de l'époque. Un parvenu, qui s'est lui-même perdu dans une(des) dénonciation(s) qu'il ne pouvait porter à l'état de vision(s) vérace(s), celles d'une réalité qu'il était difficile (trop difficile) d'atteindre. Elle se cachait, au fond des ruelles le soir, espérant chaque fois de ne pas tomber sur les représentants d'une société d'exclusion. Celle-là, entretenant la peur du tout-pouvoir et mettant en lumière les méandres d'un monde qui était bien sombre et dont les rangs courbaient les échines en face de ce vieux Victor, même si cela aurait été fait inconsciemment; les écrivains eux, pendant ce temps, restaient aveugles sans repères dans leur propre obscurité, se contentant d'écrire de leur imagination poussiéreuse, remplie des clichés les plus ridicules qui soient. Tout ça... ces bien-nés, n’existaient que pour entretenir cette sorte de fascination envers autrui, sans pour autant tenir compte du fait que, comme-eux, ils étaient aussi un sujet et pas seulement un objet d'une littérature oisive, décentrée et repoussante qui s'avérait totalement inutile.
Il n'a jamais faite cette expérience, celle de la misère qui prend dans sa brume très dense et qui fait disparaître jusqu'au souvenir même de l'existence de ceux qui étaient à cette heure les piliers de la France du futur. Ceux qui, faute d'avoir un foyer confortable, s’enfonçaient dans la stagnation lactesante d'une humide clameur, pour conquérir avec leur front leur liberté. On entendait alors le bruit étouffé d'un lieu égaré dans une sorte d'autre espace-temps insondable, rempart à notre champ de perception, qui était là pour empêcher aux vrais penseurs d'atteindre l'objectif qui se trouvait accroché à un mur, celui de l'indifférence, qui devenait, à force de s'en rapprocher, la plus grande forteresse qu'il soit possible d'assiéger, et qui se trouvait au fond de cette accumulation opaque. Les normaux, de toute leur force continuaient l’ascension vers la cime qui caressait l'air homogène pour essayer de vivre heureux, simplement et pour améliorer les conditions de notre partition, l'humanité en faisant s'écraser à Terre le symbole du malheur. La mort était de bonne compagnie, entretenue par le glas funeste, qui résonne lorsque l'on entend qu'un visage vient rencontrer, pour épouser dans un dernier élan, le sol, l'embrassant comme on embrasse son amour pour la dernière fois. Pendant c'temps la, lui, se baladant avec la canne de la honte, symbole d'un rang qu'il était malaisé d'atteindre, si c'n'est qu'il fût été possible de l'atteindre à un seul instant pour ces chiens galeux qu'on appelle le peuple dans un élan d'égocentrisme et de mépris total de l'être-humain, il vagabondait, les poches remplies d'argent à dépenser en absinthe à la première occasion, prétextant pris sur le fait, l'envie irréprésible de faire s'écrouler ce mur au fond de cette saleté d'air.
Malgré tout, Oui, ces chiens, c'était nous, même les plus riches, même les plus pauvres, tous malades, d'un mal qui tue des enfants et les exploite, d'un mal qui fait que nous ne sommes plus en mesure de rendre la dignité à un homme et une femme qui met sa puissance de vie au service d'une société ingrate et qui n'a que peu d'intérêt pour les conditions d'un autre lambda dans l'équation qui régit toutes nos dynamiques d'échanges.
On a fait de l'être un moyen de production pour une société sans coeur. Et j'ai honte... Comme ce gentilhomme qui se cachait dans son appartement parisien, regardant le peuple d'en-bas se battre et verser son sang pour entretenir la tempête de son encrier. Il a gaspillée l'essence précieuse de l'âme du monde pour immortaliser un patchwork de références qui fait joli dans le style mais qui loupe le coeur, ces fibres centrales du filigrane, l'état transcendant de l'esprit et qui élève aussi celui de tous.
On aura vite fait de dire que la littérature n'est que littérature, mais non, ce serait trop facile. On classe, on crée des murs pour séparer nos esprits, c'est désolant, mais c'est dans la logique de ce système qu'essaie de nous imposer la belle élite depuis la nuit des temps.
Adieu mouvement, on entre dans l'inertie intellectuelle, redite éternelle des idées d'autrefois pour entretenir le corps d'un texte sans âme, exsangue bousculé par les haleurs des ondes invisibles du tabassage médiatique, qui finiront un jour par pénétrer et contrôler nos pensées.