Bonjour à tous,
Je crois pouvoir apporter des éléments concrets à certaines questions, pour avoir été en prépa littéraire et en école d'interprétation de conférence.
Tout d'abord, je concorde sur tout ce que dit Anne-Lise. Surtout sur un point : les études d'interprète de conférence sont extrêmement exigeantes. Par contre, la rémunération espérée est de très loin supérieure à celle d'un traducteur.
Entrer à L'Esit est déjà difficile. Il faut effectivement avoir passé au moins 6 mois dans les pays de ses langues. Mais pour être réaliste, 6 mois est un temps qui paraît ridicule au regard du niveau et de l'aisance qui est demandée.
Je recommande chaudement à qui que ce soit de faire des études dans sa deuxième langue, appelée langue B. Ceci car le registre de langue manié en interprétation de conférence est toujours soutenu. Or l'aisance ne s'acquiert qu'avec la pratique, et la pratique du registre soutenu se fait à l'université ou éventuellement en milieu professionnel bien précis (diplomatie, journalisme, etc.).
Gardons aussi en tête qu'un orateur (celui que vous interpréterez) peut à tout moment évoquer une directive européenne ou se lancer dans une métaphore avec la Rome antique. En termes concrets, cela signifie une aisance de vocabulaire sur une gamme aussi étendue de sujets que possible... ce qui prend des années à construire. D'où le fait que presque tous les étudiants de cette filière aient la trentaine en moyenne et aient déjà travaillé.
Plusieurs étudiants ont d'ailleurs fait des études de traduction avant de se tourner vers l'interprétation. Mais le travail est très différent et les qualités requises ne sont pas les mêmes. Personnellement, je ne recommande à personne, quel que soit son niveau de langue, de se lancer dans la consécutive sans entrainement. La mémoire demandée et la responsabilité des propos d'un autre font que c'est un travail sans doute plus difficile que la simultanée.
Une prépa est une bonne formation pour y arriver. Tout simplement car la somme de travail exigée correspond à ce qui est demandé en prépa et les habitudes acquises seront utiles.
LLCE ou LEA sont de bons choix également. La différence se fera sur l'appétit intellectuel, ce que vous amasserez par vos propres lectures et écoute (la radio est votre meilleure amie, car elle ajoute la prononciation et il ne faut pas confondre style oral et style écrit).
Une fois de plus, je vous recommande de vous inscire pour ces mêmes études dans une universitaire étrangère. Ce n'est pas seulement une expérience lingüistique inégalable mais aussi une expérience culturelle précieuse pour la traduction / interprétation.
Pour revenir aux écoles, l'Esit et l'Isit ont toutes deux très bonne réputation. Plusieurs professeurs enseignent d'ailleurs dans les deux. L'Esit reste toutefois la référence, et cela même au niveau international. L'Eti à Genève a aussi très bonne réputation, ainsi que Westminster à Londres.
Pour ce qui est de la traduction littéraire, c'est un chemin différent. Il faut connaître les personnes qui pourront vous mettre en contact avec des éditeurs. Je ne connais pas directement ce milieu, mais je ne vois pas comment cela serait possible ailleurs qu'à Paris malheureusement. Il semble que le master 2 de la fac Paris 7 - Diderot soit la meilleure option, celle qui offre la plus forte probabilité d'obtenir un stage qui portera ses fruits.
Théoriquement, on ne fait pas de traduction littéraire en plusieurs langues : ce sera depuis la langue B (maîtrise parfaite) vers la langue A (maternelle), inconditionnellement.
Je ne vois pas comment faire de telles études sans une solide connaissance de nombre d'oeuvres dans les deux langues. Pensez aux références culturelles et littéraires, parfois subtiles, qu'il vous faudra repérer.
C'est dans les deux cas un long chemin pour lequel il faut être passionné.
Courage.