Grammaire française Participe passé
dans Langue française
Bonsoir à tous.
La définition de la grammaire, c'est "ensemble des règles pour écrire et parler une langue". Si c'est bien l'ensemble des règles, donc la grammaire rassemble aussi la conjugaison ? Si non, quelle est la différence entre les deux ? Merci.
La définition de la grammaire, c'est "ensemble des règles pour écrire et parler une langue". Si c'est bien l'ensemble des règles, donc la grammaire rassemble aussi la conjugaison ? Si non, quelle est la différence entre les deux ? Merci.
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Réponses
Je fais remonter cette discussion car j'aurais encore quelques éclaircissement à vous demander.
Vous m'avez appris il y a quelques jours que les terminaisons du futur-simple de l'indicatif étaient les mêmes que celles du verbe "avoir" conjugué au présent de l'indicatif, et ce pour des questions d'étymologie (amare + habeo). Je constate aujourd'hui, après observation du passé-simple au premier groupe, qu'on retrouve ce même verbe "avoir" à l'œuvre dans la conjugaison de ses trois premières personnes (j'aimai, tu aimas, il aima). Je me suis par conséquent naturellement demandé si il y avait là aussi une explication d'ordre étymologique ou si c'était le fruit du hasard.
J'ai aussi remarqué la présence dans les terminaisons du pluriel des ressemblances avec le verbe "être" :
nous sommes ==> âmes ; vous êtes ==> "âtes". Qu'en pensez-vous ?
Finalement, la personne la plus difficile à retenir, c'est bien la sixième personne qui semble ne sortir de nulle part puique n'est issu d'aucun des deux verbes sus-cités et n'intègre pas la voyelle dominante du "a".
Pourquoi créer un nouveau fil ?
Je pense que celui-là fera l'affaire.
Encore que d'autres fils sur tel ou tel mode ou tel ou tel temps, il n'en manque pas.
Pour répondre à tes questions sur le passé simple...
Seuls le futur et le conditionnel sont issus d'une périphrase latine en deux mots (infinitif + avoir) Toutes les autres formes modales ou temporelles sont issues de formes latines en un seul mot.
Les terminaisons du passé simple, malgré les similitudes que tu as décelées, n'ont a priori pas de rapport avec le verbe habere (avoir).
amavi > aimai
amavisti > aimas
amavit > aima
amavimus > aimâmes
amavistis > aimâtes
amaverunt > aimèrent.
Je laisserai à d'autres personnes plus compétentes le soin de t'expliquer la transformation progressive et détaillée au cours des âges. Je ne suis pas spécialiste en phonétique historique.
Quant au verbe être au présent...
sum > suis
es > es
est > est
sumus > sommes
estis > êtes
sunt > sont
Tout à fait. J'ai cherché récemment les conversations récentes sur la conjugaison et j'ai eu quelque difficulté à les retrouver car elles sont éparpillées un peu partout. Les rassembler m'avait semblé intéressant.
D'accord. Et concernant le conditionnel, quelle est la combinaison ?
On a dit que pour le futur c'était amare + habeo. Pour le conditionnel c'est amare + ?? (perfectum de avoir ?)
D'accord. Je doute néanmoins que retrouver à ce point le verbe "avoir" au passé simple puisse ne pas avoir d'explication historique ou morphologique. Cela reviendrait à dire que c'est le fruit du hasard, ce qui me semble peu probable.
Merci beaucoup pour ta réponse
amare habebat (il avait à aimer ) > aimerait
Tu remarques bien que les fins de terminaison du conditionnel sont toutes identiques à celles de l'imparfait de l'indicatif, pour tous les verbes.
Comment cela, "à ce point" ? Il n'y a que ai as a.... Donc seulement les trois premières personnes et seulement pour les verbes du 1er groupe. Si le passé simple était lui aussi issu d'une combinaison infinitif + présent du verbe avoir, on ne voit pas pourquoi ça se limiterait au 1er groupe et aux personnes du singulier, ni comment cette combinaison aurait pu donner à la fois le passé simple et le futur simple...
Tout à fait, ce qui en fait, il me semble, l'un des temps les plus faciles à conjuguer/orthographier.
Je trouvais que c'était beaucoup déjà les trois premières personnes du singulier — c'est quand même la moitié des personnes —, même s'il est vrai que cela ne concerne que le premier groupe.
Pour le reste, je suis comme toi, je ne vois pas non plus pourquoi ça aurait pu se produire comme tu le décris, mais comme je vais de surprise en surprise depuis que je suis ici, je m'attends à tout avec cette langue maintenant.
Après, je n'ai pas parlé de l'infinitif. C'est-à-dire qu'on pourrait peut-être expliquer cette présence du verbe "avoir" au passé-simple autrement que par une combinaison "infinitif + habeo", avec je-ne-sais-quoi à la place de l'infinitif.
Donc en fait, en latin, si je comprends bien, les temps futur et conditionnel n'existent pas vraiment, ce sont plutôt des périphrases verbales, non ?
Exemple pour le verbe amare, aimer.
Futur simple: amabo, amabis, amabit, amabimus, amabitis, amabunt.
Futur antérieur : amavero, amaveris, amaverit, amaverimus, amaveritis, amaverint.
Ces deux conjugaisons ne sont à l'origine d'aucune forme conjuguée française.
Quant à la périphrase verbale à l'origine de la forme du futur simple français, elle n'a pas au départ un pur sens de futur : j'ai à aimer, ce n'est pas tout à fait synonyme de j'aimerai.
Dès le bas-latin, des tournures concurrentes se créent, utilisant le gérondif ou le participe futur accompagnés de l'auxiliaire sum, dont on peut faire varier le temps.
C'est la valeur modale du futur (je ne peux pas développer) qui va entraîner peu à peu l'adoption de habere + infinitif. Chez Saint-Augustin, dans les textes téléologiques, elle est fréquente et le "futur du passé", futur conditionnel (mais bien plus tard car en AF, c'est encore le subjonctif qui assume bien souvent les valeurs hypothétiques au passé) va pouvoir se développer. L'auxiliaire, conformément à l'habitude du latin pour ce qui est de l'ordre des mots, se place normalement à la fin en tant que forme conjuguée. Il va devenir enclitique et donner les désinences du futur dans toutes les langues romanes.
Le futur est un mode plus qu'un temps : il ne "situe" pas une action dans l'avenir, mais marque une intentionnalité, une prophétie, une espérance : cela explique sa fragilité e tant que "temps". Certaines langues l'ignorent (le finnois), d'autres le forment au moyen d'un modal (les langues romanes en leur début, l'anglais), d'autres encore utilisent l'aspect (dans les langues slaves, le futur perfectif s'exprime au moyen du... présent de la forme perfective du verbe !), pour d'autres enfin, c'est un mode (le turc).
Vraiment, merci mille fois pour le temps que vous prenez pour éclairer les néophytes en mon genre. J'imagine que vous avez tous fait des études poussées de linguistique, jusqu'à faire de la recherche. Je vous suppose enseignants, à la fac, en khâgne ou à l'ENS... Bon je m'enflamme peut-être un peu mais tout cela me semble vraisemblable...
Je me découvre une passion, celle du langage et du fonctionnement de la grammaire française, et moi qui aime bien tendre indéfiniment vers l'exhaustivité, je suis bien tombé...
Oui, il y a beaucoup d'enseignants parmi nous, et aussi beaucoup de passionnés.
En ce qui me concerne, non, pas d'études poussées de linguistique, mais une passion pour la langue française dès mes jeunes années. Une carrière dans l'enseignement primaire. Et je suis maintenant instit à la retraite...
Autodidacte lecteur ?
(on est un peu HS mais on ne s'étendra pas plus que ça je pense).
Toutes mes félicitations.
Mais je suppose qu'on peut continuer à étendre ses connaissances par soi-même jusqu'après ses études, même si les fondements de la formation en tant que telle ont été apportés par une pléiade de maîtres.
Mais je me trompe peut-être.