dans Langues anciennes
Bonjour,
Ma grammaire traduit les optatifs présent et aoriste de λύειν par : Puissé-je délier. Aucune différence entre les deux.
Mais elle ne propose rien pour les optatifs futur et futur antérieur. Sous-entendrait - elle de conserver cette traduction pour tous les temps de l'optatif ?
Ma grammaire traduit les optatifs présent et aoriste de λύειν par : Puissé-je délier. Aucune différence entre les deux.
Mais elle ne propose rien pour les optatifs futur et futur antérieur. Sous-entendrait - elle de conserver cette traduction pour tous les temps de l'optatif ?
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Réponses
Quant à l'optatif "futur antérieur", je ne sais pas si une de ses formes est attestée. Si vous avez un futur antérieur dans vos tableaux de conjugaison, même à l'indicatif, sachez que c'est une forme inventée par les auteurs de votre manuel. Les seules formes résiduelles sont indiquées dans le Bailly, et vous n'avez pas le droit de "fabriquer" des formes non attestées.
INDICATIF :
λελύσομαι
λελύσει
λελύσεται
λελυσόμεϑα
λελύσεσϑε
λελύσονται
OPTATIF :
λελυσοίμην
λελύσοιο
λελύσοιτο
λελυσοίμεϑα
λελύσοισϑε
λελύσοιντο
INDICATIF :
λυϑήσομαι
λυϑήσει
λυϑήσεται
λυϑησόμεϑα
λυϑήσεσϑε
λυϑήσονται
OPTATIF :
λυϑησοίμην
λυϑήσοιο
λυϑήσοιτο
λυϑησοίμεϑα
λυϑήσοισϑε
λυϑήσοιντο
- un futur utilisant le suffixe -thè (ou è), que l'on peut toujours employer,
- un futur à redoublement pour quelques verbes.
Ce futur à redoublement est une ancienne forme moyenne considérée à tort comme issue du parfait, bien que l'analogie des deux radicaux ait joué dans la création de certains "futurs antérieurs" actifs comme ἑστήξω (chez Aristophane) et τεθνήξω (chez Eschyle).
Attention d'autre part à l'analogie forcée que les grammaires anciennes établissent entre les temps du grec et ceux du latin ou du français. Ni le plus-que-parfait ni les deux ou trois formes de futurs "antérieurs" ne marquent fondamentalement l'antériorité, mais plutôt des états passés ou futurs résultant de faits antérieurs souvent sous-entendus ; dans la valeur de ces temps, c'est le résultat qui compte, non la chronologie des faits. Il en résulte que beaucoup de plus-que-parfait, temps assez rare au demeurant, se traduisent par des imparfaits, quant à ἑστήξω, il signifie, non pas "je me serai levé", mais "je me tiendrai debout" ; τεθνήξω, lui signifie "je serai mort", futur antérieur en français aussi, mais exprimant nettement un état, non une antériorité.
Je termine la première partie de mon cours, centrée sur les déclinaisons, et aborde la deuxième partie centrée sur les conjugaisons. Vu le nombre de modes et de temps, j'ai de quoi m'occuper pour tout l'hiver et bien plus...
Je viens de tomber sur la forme : ἐστήξοι dans Le Banquet de Platon (220d), dans une complétive interrogative indirecte. Il semblerait que ce soit bien un optatif futur antérieur...
Est-ce que vous pouvez me le confirmer ?
Cordialement,
F.
Je me suis référée à Ragondin
https://en.wiktionary.org/wiki/%E1%BC%B5%CF%83%CF%84%CE%B7%CE%BC%CE%B9
Mais si Jacques passe par là, il nous donnera la solution.
Pour l'anecdote, j'ai trouvé ça dans un texte d'exercice du manuel ἕρμαιον (p.321); hé bien, figurez-vous qu'il n'y a aucune note explicative pour cette forme (alors que de nombreuses autres sont annotées par ailleurs). C'est assez étonnant pour une rareté pareille...