Je ne connais pas d'autre terme que "verbe invariable", mais il serait étonnant que les linguistes n'en aient pas imaginé un qui soit plus savant... et plus obscur.
Merci beaucoup Edy pour la précision. J'espère aussi ne pas m'être trompé dans mes exemples au niveau de l'accord (Elle s'est laissé aller... etc. Souvenirs des verbes pronominaux n'est-ce pas ? )
Pierre, je suis justement tombé à l'instant sur un autre verbe invariable apparemment grâce à Aragon. Extrait d'Aurélien : "Il en éprouvait un engourdissement bizarre, et non point la joie qu'il aurait cru".
Il faut croire que croire reste invariable.
Attends : non, c'est un autre cas. En général, je remets dans l'ordre pour tester. "Il aurait cru" - quoi ?
le vrai COD est implicite : "éprouver la joie" ou "qu'il eût pu éprouver la joie."
Donc là, ça ne s'accorde pas.
On ne dit pas "il aurait cru la joie".
Par contre, si ça avait été : "Il détestait Nicolas ; et non Ségolène, qu'il aurait crue." Là, c'est tout différent. Puisqu'on "croit une personne", qui est le COD du verbe.
---
En fait, c'est la question sur les "double-verbes avec participe passé" qui pose problème, comme dans les cas : "Elle s'est fait avoir. Elle s'est laissé faire."
Ceux-là ne s'accordent jamais, à la différence des autres, du style : "Sa fille, qu'il a entendue jouer." (qui s'accordent lorsque les deux verbes sont liés au même sujet, pas comme dans : "la musique, qu'il a entendu jouer.")
J'essaie d'en construire une avec "croire", mais je sèche. Est-ce seulement possible ?
Vous avez raison, Jérémy, je vais essayer d'être plus précise :
1 - elle s'est laissé aller : sera toujours exacte
Idem pour : elle les a laissé jouer, etc
2 - Avec le verbe laisser on peut quand même appliquer la règle du p.passé suivi d'un infinitif et donc écrire également:
elle s'est laissée aller
Car dans cet exemple précis le sujet de l'infinitif est également le COD du verbe au P.Passé (c'est ce que j'ai été vérifier dans le dico....)
Par contre fait suivi d'un infinitif est Toujours invariable
Je pense qu’il y a une confusion entre les quelques verbes qui sont toujours invariables (été, plu, complu, déplu, ri, pu, outre les verbes et formes impersonnels comme « il a plu » ou « il s’est produit » ; j’en oublie peut-être) et ceux qui le sont par l’application des règles de l’accord du participe passé.
J’ajouterais encore volontiers le premier participe des formes surcomposées.
* Quand je les ai EU ROULÉS comme des actionnaires, j’ai perdu le sommeil à compter la recette.
Mais EU est éventuellement variable.
* Il y a peu de femmes dont la conversation plaise encore après qu’on les a EUES. (Rey)
FAIRE et LAISSER s’accordent régulièrement :
* La vacherie qu’il m’a FAITE.
* Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont FAITES celles qui l’ont précédée. Ce n’est pas la peine de leur donner des idées. (Sacha Guitry)
* La nature nous a FAITS frivoles pour nous consoler de nos misères. (Voltaire)
* Les clefs que je lui ai LAISSÉES sont celles du septième ciel.
Mais il en va autrement quand ils sont SUIVI D’UN INFINITIF : FAIT est toujours invariable et LAISSÉ peut l’être à titre de tolérance grammaticale.
* La voiture que j’ai FAIT réparer.
* A quatre vous les avez LAISSÉ(S) faire. - Nous aurions été cinq si vous n’aviez pas fui…
* Elle s’est LAISSÉE aller à pleurer. (On a appliqué la règle et non la tolérance.)
Cette tolérance n’existe pas pour les verbes de PERCEPTION. Personnellement, je suis fidèle à la tradition, parce qu’elle permet de bien baliser les termes de l’énoncé.
* Maître (une avocate), je vous ai ENTENDUE plaider, mais vous vous êtes trompée de client. (C’est elle qui a plaidé. → ° Je vous ai entendue plaidante.)
* Les soupirs que j’ai ENTENDU pousser dans cet hôtel, je ne te dis pas… (J’ai entendu pousser des soupirs. Pas possible de dire : ° Je les ai entendus poussants.)
* Les hommes que j’ai VUS draguer. (Ce sont eux qui draguent.)
* Les hommes que j’ai VU draguer. (Ce sont eux que l’on drague.)
* Ces arbres, que j’ai VU planter et que j’ai VUS grandir, les uns, je les ai VUS s’abattre et les autres, je les ai VU abattre. (Je pense que vous ferez facilement l’analyse.)
Vous me direz qu’à l’oral, cela ne s’entend pas ou guère et que donc le signal est faible. C’est vrai, mais il reste quand même l’écrit. Et, à propos de la drague précitée, il importe que ce soit clair.
Quant à « cru » (+ pensé, dit, dû, etc.), l’invariabilité peut être admise si l’on sous-entend un verbe attributif, un autre infinitif ou une proposition.
* Une O.P.A. que personne n’avait CRU (être) possible.
* Il m’a donné tous les renseignements que j’aurais VOULU (avoir).
* La mer n’est pas la solitude qu’il avait CRU (trouver). (P. Mille)
Mais :
* Il débita des histoires que nous n’avons pas CRUES.
J’aurais voulu parler aussi des propositions imbriquées, mais cela nous conduirait trop loin.
Bonjour,
Je suis en train de rédiger mon rapport de stage et j'ai des questions pur l'accord de certains participes passés :
** Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont aidé (je suis une fille) → Dois-je mettre un 's' et/ou un 'e' à 'aidé' ?
** Madame J qui m'a aidé et suivi (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'aidé' et 'suivi' ?
** les enseignants pour l'aide qu'il m'ont fournie (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'fourni' ?
Merci beaucoup.
les enseignants pour l'aide qu'ilS m'ont fournie (je suis une fille)"
Sujet : enseignants.
COD : aide.
COI : M'
J'ai une autre question :
"Et quelle question lui a-t-on posée" (é ou ée ?)
C'est un peu comme la phrase d'avant
quelle question : COI (on a posé QUOI ? quelle question)
lui : COI
on : sujet
t : cheville phonétique pour éviter le hiatus a/on
Donc COD antéposé, féminin ; accord du PP posé : POSÉE
Un vieux truc, encore et toujours, de mes chères instits : remplacer les verbes des 1er et 2ème groupes par une verbe du 3ème
Quelles questions lui a-t-on FAITES, DITES, etc
On entend alors l'accord
Je précise, pour la petite histoire, que la suppression de cet accord idiot, parce que justifié par aucune logique, avait été proposé pour la réforme de l'ortho. Des gens stupides ont cru bon de la refuser à cause de l'habitude des "dites, faites" etc. Alors qu'il aurait suffi de faire de ces verbes très courants en effet, dezs exceptions ; et de supprimer l'accord pour tous les cas où on n'entend rien, qui sont majoritaires
Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont aidée."
Deux propositions, car deux verbes conjugués ; donc deux sujets
JE sujet de souhaite
Qui, mis pour personnes, pronom relatif toujours sujet, ici du verbe aider au passé composé
Personnes, COD du verbe remercier
Miss Prairie
dans la phrase
Les enseignants pour l'aide qu'il m'ont fournie (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'fourni' ?
le fait que tu sois une fille, n'a rien à voir avec l'accord du PP
En effet M' est COI (ou selon certains compl d'attribution) répondant à la question À QUI ? à M', mis pour moi, miss Prairie. L'accord du PP ne se fait pas avec le COI
Le COD est QU' (pour que) pronom relatif toujours complèment mis pour AIDE ; aide étant fém sing fournir au PP s'accorde avec le COD antéposé
Si tu étais un garçon, tu serais Mister Champs et l'accord se ferait quand même
Réponses
Il faut croire que croire reste invariable.
Attends : non, c'est un autre cas. En général, je remets dans l'ordre pour tester. "Il aurait cru" - quoi ?
le vrai COD est implicite : "éprouver la joie" ou "qu'il eût pu éprouver la joie."
Donc là, ça ne s'accorde pas.
On ne dit pas "il aurait cru la joie".
Par contre, si ça avait été : "Il détestait Nicolas ; et non Ségolène, qu'il aurait crue." Là, c'est tout différent. Puisqu'on "croit une personne", qui est le COD du verbe.
---
En fait, c'est la question sur les "double-verbes avec participe passé" qui pose problème, comme dans les cas : "Elle s'est fait avoir. Elle s'est laissé faire."
Ceux-là ne s'accordent jamais, à la différence des autres, du style : "Sa fille, qu'il a entendue jouer." (qui s'accordent lorsque les deux verbes sont liés au même sujet, pas comme dans : "la musique, qu'il a entendu jouer.")
J'essaie d'en construire une avec "croire", mais je sèche. Est-ce seulement possible ?
Merci de l'avoir mentionné bien plus haut ! :
Elle s'est laissée aller à pleurer
trouvée dans le Robert.... ce qui s'explique d'ailleurs par le fait que elle est le sujet de aller....
1 - elle s'est laissé aller : sera toujours exacte
Idem pour : elle les a laissé jouer, etc
2 - Avec le verbe laisser on peut quand même appliquer la règle du p.passé suivi d'un infinitif et donc écrire également:
elle s'est laissée aller
Car dans cet exemple précis le sujet de l'infinitif est également le COD du verbe au P.Passé (c'est ce que j'ai été vérifier dans le dico....)
Par contre fait suivi d'un infinitif est Toujours invariable
Je pense qu’il y a une confusion entre les quelques verbes qui sont toujours invariables (été, plu, complu, déplu, ri, pu, outre les verbes et formes impersonnels comme « il a plu » ou « il s’est produit » ; j’en oublie peut-être) et ceux qui le sont par l’application des règles de l’accord du participe passé.
J’ajouterais encore volontiers le premier participe des formes surcomposées.
* Quand je les ai EU ROULÉS comme des actionnaires, j’ai perdu le sommeil à compter la recette.
Mais EU est éventuellement variable.
* Il y a peu de femmes dont la conversation plaise encore après qu’on les a EUES. (Rey)
FAIRE et LAISSER s’accordent régulièrement :
* La vacherie qu’il m’a FAITE.
* Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont FAITES celles qui l’ont précédée. Ce n’est pas la peine de leur donner des idées. (Sacha Guitry)
* La nature nous a FAITS frivoles pour nous consoler de nos misères. (Voltaire)
* Les clefs que je lui ai LAISSÉES sont celles du septième ciel.
Mais il en va autrement quand ils sont SUIVI D’UN INFINITIF : FAIT est toujours invariable et LAISSÉ peut l’être à titre de tolérance grammaticale.
* La voiture que j’ai FAIT réparer.
* A quatre vous les avez LAISSÉ(S) faire. - Nous aurions été cinq si vous n’aviez pas fui…
* Elle s’est LAISSÉE aller à pleurer. (On a appliqué la règle et non la tolérance.)
Cette tolérance n’existe pas pour les verbes de PERCEPTION. Personnellement, je suis fidèle à la tradition, parce qu’elle permet de bien baliser les termes de l’énoncé.
* Maître (une avocate), je vous ai ENTENDUE plaider, mais vous vous êtes trompée de client. (C’est elle qui a plaidé. → ° Je vous ai entendue plaidante.)
* Les soupirs que j’ai ENTENDU pousser dans cet hôtel, je ne te dis pas… (J’ai entendu pousser des soupirs. Pas possible de dire : ° Je les ai entendus poussants.)
* Les hommes que j’ai VUS draguer. (Ce sont eux qui draguent.)
* Les hommes que j’ai VU draguer. (Ce sont eux que l’on drague.)
* Ces arbres, que j’ai VU planter et que j’ai VUS grandir, les uns, je les ai VUS s’abattre et les autres, je les ai VU abattre. (Je pense que vous ferez facilement l’analyse.)
Vous me direz qu’à l’oral, cela ne s’entend pas ou guère et que donc le signal est faible. C’est vrai, mais il reste quand même l’écrit. Et, à propos de la drague précitée, il importe que ce soit clair.
Quant à « cru » (+ pensé, dit, dû, etc.), l’invariabilité peut être admise si l’on sous-entend un verbe attributif, un autre infinitif ou une proposition.
* Une O.P.A. que personne n’avait CRU (être) possible.
* Il m’a donné tous les renseignements que j’aurais VOULU (avoir).
* La mer n’est pas la solitude qu’il avait CRU (trouver). (P. Mille)
Mais :
* Il débita des histoires que nous n’avons pas CRUES.
J’aurais voulu parler aussi des propositions imbriquées, mais cela nous conduirait trop loin.
Je suis en train de rédiger mon rapport de stage et j'ai des questions pur l'accord de certains participes passés :
** Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont aidé (je suis une fille) → Dois-je mettre un 's' et/ou un 'e' à 'aidé' ?
** Madame J qui m'a aidé et suivi (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'aidé' et 'suivi' ?
** les enseignants pour l'aide qu'il m'ont fournie (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'fourni' ?
Merci beaucoup.
Pour te répondre :
"Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont aidée."
COD : M' ; Sujet ? : personnes
"Madame J qui m'a aidée et suivie (je suis une fille) "
COD : m' ; Sujet : madame J
"les enseignants pour l'aide qu'ilS m'ont fournie (je suis une fille)"
Sujet : enseignants.
COD : aide.
COI : M'
J'ai une autre question :
"Et quelle question lui a-t-on posée" (é ou ée ?)
Merci !
Sujet : enseignants.
COD : aide.
COI : M'
J'ai une autre question :
"Et quelle question lui a-t-on posée" (é ou ée ?)
C'est un peu comme la phrase d'avant
quelle question : COI (on a posé QUOI ? quelle question)
lui : COI
on : sujet
t : cheville phonétique pour éviter le hiatus a/on
Donc COD antéposé, féminin ; accord du PP posé : POSÉE
Un vieux truc, encore et toujours, de mes chères instits : remplacer les verbes des 1er et 2ème groupes par une verbe du 3ème
Quelles questions lui a-t-on FAITES, DITES, etc
On entend alors l'accord
Je précise, pour la petite histoire, que la suppression de cet accord idiot, parce que justifié par aucune logique, avait été proposé pour la réforme de l'ortho. Des gens stupides ont cru bon de la refuser à cause de l'habitude des "dites, faites" etc. Alors qu'il aurait suffi de faire de ces verbes très courants en effet, dezs exceptions ; et de supprimer l'accord pour tous les cas où on n'entend rien, qui sont majoritaires
Merci Léah pour ces précisions. Quel est le sujet dans cette phrase ?
Quelle est la fonction de "personnes" et de "Je" ?
Deux propositions, car deux verbes conjugués ; donc deux sujets
JE sujet de souhaite
Qui, mis pour personnes, pronom relatif toujours sujet, ici du verbe aider au passé composé
Personnes, COD du verbe remercier
dans la phrase
Les enseignants pour l'aide qu'il m'ont fournie (je suis une fille) → Dois-je mettre un 'e' à 'fourni' ?
le fait que tu sois une fille, n'a rien à voir avec l'accord du PP
En effet M' est COI (ou selon certains compl d'attribution) répondant à la question À QUI ? à M', mis pour moi, miss Prairie. L'accord du PP ne se fait pas avec le COI
Le COD est QU' (pour que) pronom relatif toujours complèment mis pour AIDE ; aide étant fém sing fournir au PP s'accorde avec le COD antéposé
Si tu étais un garçon, tu serais Mister Champs
Mister champs c'est pas mal non plus !