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Agrippa d’Aubigné, Je veux peindre la France une mère affligée...

Bonsoir à tous, je suis nouveau ici et très heureux de me compter parmis vous. Je me permets dès maintenant de mettre à l'épreuve votre sens de l'entraide :P
Voilà, le travail que l'on me demande porte sur cet extrait :
Pour info, je suis en 1ère ES
Merci d'avance
Voilà, le travail que l'on me demande porte sur cet extrait :
Je dois montrer quels registres servent ici à l'engagement du poète...Or, les registres sont un des rares trucs que je ne maitrise pas trop en français (en toute modestie :cool:)..."Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. [...]
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.
Leur conflit se rallume et fait si furieux
Que d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants,
Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant.
Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle
Celui qui a le droit et la juste querelle,
Elle veut le sauver, l'autre, qui n'est pas las,
Viole en poursuivant, l'asile de ses bras.
Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ;
Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
Elle dit : " Vous avez, félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;
Or, vivez de venin, sanglante géniture,
Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture !"
Pour info, je suis en 1ère ES
Merci d'avance

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Réponses
Toutefois, regarde ici
car il y a une distinction semble-t-il entre “registres” et “niveaux” de langue (ah là là ces subdivisions !)
Merci pour le tuyau
la semaine dernière j'ai eu un commentaire composé à faire sur le poéme "France, mère affligée" d'Agrippa d'Aubigné ...
Je n'ai pas eu l'impression de l'avoir trop foiré .. mais personne n'a fait les mêmes axes que moi
Alors voilà le texte :
Moi j'ai mis comme axes :
I/ un récit épique
1) Jacob et Esau
2) un combat
2) Champs lexical de la souffrance
...
II/ une visée argumentative
1) la dénonciation des guerres de religion
2) les protestants, des victimes
3) paroles rapportées de la mère
4) la destruction ( ... voir une autodestruction )
Donc, sauf contenu délirant, ce sont de bonnes directions d'étude!
1)l'image allégorique de la mère
2)le registre épique(hyperbole, rythme du poème...)
3)l'utilisation de figures bibliques et ce qu'ils symbolisent(la dimension symbolique du poème) + la visée argumentative
D'ailleurs Agrippa d'Aubigné exprime son projet dès le début du poème: "je veux peindre la France une mère affligée"
Bon courage!
"Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux" est tout de même osé, du point de vue musical
Si quelqu'un pouvait m'éclairer ...
sur la littérature baroque ?
Merci à tous ceux qui prendront la peine de me répondre !
Les vers sont en alexandrins, c'est à dire 12 syllabes.
en minuscule : rime féminine
en majuscule : rime masculine
// = césure à l'hémistiche
Je pensais diviser le poème en trois parties (donnant à chacune un nom) puis les analyser une à une et ensuite dans un ensemble cependant je peine à trouver une spéaration équitable.. Je pensais peut-être à :
1. Description des jumeaux
2. La guerre des jumeaux
3. La mère déchirée
D'ailleurs pour les titres je ne sais pas si il est mieux de parler de "jumeaux" ou directement de catholicisme et protestantisme ? En tous cas si vous avez d'autres idées de séparation en trois partie et de "sous-titres" vos idées sont les bien-venues
Et si par hasard vous trouvez également des figures de style, c'est encore mieux
PS: Je précise que j'étudie en Suisse, je suis en première année du lycée
Tu peux résumer en disant que le poème est composé de trois dizains en alexandrins, avec alternance de rimes suivies masculines et de rimes suivies féminines, les rimes étant le plus souvent suffisantes ou pauvres.
Alors, j'ai moi-même travaillé sur ce texte cette année, et je n'y ai presque rien trouvé de commun entre ton analyse et la mienne.
J'ai fait un commentaire en trois axes personnellement:
I La personnification de la France
- Hypotypose : « peindre » + présent de narration et de description.
- 1ere personne singulier = artiste témoin de son temps.
- Personnification : « mère » ; « enfants » ; « tétins nourriciers »… Lexique maternité.
- Figure protectrice et féconde.
- Répétition de « deux » : même amour pour les 2 enfants champ lexical de la douleur.
- Anaphore : insensibilité des enfants. Allitération en « p » = gémissements de la mère.
- Gradation de la douleur de la mère. Agonie soulignée par antithèse. La violence des enfants, par le biais d’une attitude mimétive, est reproduite par la mère qui devient vindicative.
II La violence de la mère
- Allégorie = ambivalente, témoin d’une France aimante et violente opposition qui crée la dimension tragique de l’épisode.
- « lait » et « sang » = horrible union connotée par le blanc et le rouge.
- Prosopopée (faire parler une entité muette ou morte.). La prise de parole de la mère crée un grand effet oratoire qui donne de la force à l’imprécation finale.
III La responsabilité de tous
- Rassemblement de Jacob et Esaü dans la même responsabilité. Les deux frères sont responsables.
- Effet d’attente en qualifiant le personnage biblique avant de le nommer. Périphrase péjorative. Esaü représente les catholiques, il est violent et destructeur.
- Allitérations en « d » et en « p », ce qui connote la violence.
- Irrespect des valeurs chrétiennes, le portrait moral d’Esaü est négatif, cela met son frère Jacob en valeur. L’auteur rend la colère de Jacob légitime.
Ce texte rappelle les guerres de religions du 16e siècle. Malgré son soutien pour les protestants, le poète accuse et condamne les deux forces antagonistes comme l’avait fait Ronsard qui était catholique en 1562 dans Continuation des discours des misères de ce temps :
« Je veux malgré les ans, au monde publier,
D’une plume de fer sur un papier d’acier,
Que ses propres enfants l’ont prise et dévêtue,
Et jusques à la mort violemment battue. »
J'ai eu 19 (j'ai dû relire trois fois la note pour être sûr, j'avais jamais eu cette note ^^') mais comme chaque texte, il n'y a pas UN plan particulier.