Le niveau des universités en philosophie

Bonjour,

Tout d'abord, si le sujet a déjà été traité ou que ma question n'a rien à faire sur le forum, je prie un modérateur de la supprimer.

Actuellement étudiant à Lyon 3 en philosophie, j'ai pour projet de faire un master 1, 2 puis agreg et enfin doctorat. Habitant proche de Clermont-Ferrand, une question m'est donc venue à l'esprit : et si je faisais mes études de philosophie à Clermont ?

Le problème étant que Lyon 3 a le troisième plus gros département de philo de France et propose plusieurs masters. Autrement dit, la fac pèse et la qualité d'enseignement est tout aussi qualitative. J'ai donc peur, si je décidais d'aller à Clermont, de me retrouver avec des cours moins "qualitatifs", avec une moins bonne préparation à l'agrégation, avec des chances plus basses de trouver un directeur de thèse (le domaine qui m'intéresse est très spécifique, je suppose donc que j'aurais plus de chance de trouver un directeur avec un ""meilleur master"" que celui de Clermont).

Voici donc l'ultime question (oui, il y en a plusieurs) : y a-t-il une réelle différence de niveau entre les universités françaises dans le domaine de la philosophie ? De facto, y a-t-il plus de chance d'obtenir l'agrégation (je sais que ça reste du travail personnel) en étant dans une université considérée "meilleure" que les autres ? Les directeurs de thèse regardent-ils la qualité du master dans lequel était l'étudiant ? Est-il pénalisant de faire un master dans un petit département de philosophie comme celui de Clermont pour obtenir un poste en tant qu'enseignant-chercheur (ou équivalent etc...) ?

Je vous remercie par avance.

Réponses

  • Il y a d'excellents professeurs partout. En revanche, la pratique de la notation varie, et plusieurs "provinciaux" connaissent des déconvenues. Pour autant, l'un des meilleurs professeurs que j'ai eus est un ancien étudiant de Clermont, et c'est là-bas qu'il prépara l'agrégation. Vos craintes pour la thèse sont davantage fondées. Pour répondre à vos questions :

    Si par "niveau", il faut entendre "niveau des enseignants", je ne pense pas. S'il faut entendre "niveau des élèves", évidemment. Certes, un excellent étudiant peut avoir le concours en le préparant n'importe où ; pour autant, être dans une bonne université permet de se situer, et c'est d'importance : le cinquième de la Sorbonne devrait, sauf accident, être admis, ce que l'on ne peut pas dire du cinquième de Clermont. Je ne peux pas me prononcer pour la question suivante, mais j'imagine qu'ils s'intéressent tout de même à l'ensemble du parcours. Ce n'est pas pénalisant. Il existe cependant des manques pénalisants : mauvais classement à l'agrégation, dans une moindre mesure mémoire moyen je suppose, absence d'ENS sur le cv (tous mes professeurs sont normaliens (70% d'Ulm) ... le seul qui ne l'est pas peut arguer de sa place de major à l'agrégation), absence de contacts dans le monde universitaire... qu'il est plus simple de pallier en vivant à Paris.

    A titre personnel, je vous conseillerais de demander un master parisien, ou de rester à Lyon.

  • MazooMazoo Membre
    25 avril modifié

    Bonjour,

    Je me permets de relancer ce débat. Je suis totalement novice sur ces questions qui j'avoue me dépassent un peu. J'aurais besoin d'être déniaisé sur le sujet.

    Ce que vous dites, c'est que les universités parisiennes se détachent nettement.

    Y a t-il des universités de province qui se détachent malgré tout ?

    Et que penser des universités comme Nanterre ? De quel côté du périphérique intellectuel les placez-vous ? :)))

    Un grand merci pour votre éclairage sur ces sujets :)

  • MazooMazoo Membre
    25 avril modifié

    Ah et une dernière question. D'après ce que vous dites, sans l'ENS et/ou l'obtention éclatante de l'agreg, point de salut dans l'enseignement supérieur en philosophie, c'est bien cela ?

  • dinozordinozor Membre

    Il y a des exceptions, plus ou moins heureuses, mais, en philosophie du moins, oui, tout en sachant que le classement à l'agrégation n'est pas si décisif (seuls les enseignants reçus, en gros, dans les vingt premiers l'indiquent, et ce sont loin d'être les plus nombreux). Il est possible d'obtenir un poste dans des branches moins exigeantes (esthétique, politique ; bref, tout ce qui n'est pas la philosophie telle que les philosophes les plus établis la conçoivent), avec de la chance et une spécialité rare. A ma connaissance, un récent mcf dans l'un des domaines cités, ayant échoué plusieurs fois à l'agrégation, ne possède que le capes, et n'est pas non plus ancien élève de l'ENS, ce qui est un cas, sinon inouï, tout à fait rare.

    Quant aux universités, je n'ai rien à dire sur Nanterre, ni en bien ni en mal, mais je ne vois aucune raison d'en dire a priori du mal (honnêtement, ça dépend surtout des professeurs) et je n'ai fréquenté aucune université de province, donc je ne peux pas vous éclairer. Disons seulement que si j'avais à choisir une petite université pour préparer l'agrégation, j'irais probablement à l'université de Bourgogne.

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