Les langues vivantes sont-elles à un très haut niveau?
Pour les langues anciennes j'ai déjà la réponse : le latin que je pratiquais en L2 de philosophie était à plus haut niveau que le latin pratiqué par des amies en L3 de lettres modernes.
Je précise que ceci est valable pour la faculté de Dijon :
- Chacun choisit le niveau qu'il veut suivre en latin : débutant - surtout avec de la civilisation et assez peu de pratique de la langue ; débutant avec pratique latin et avancé qu'il est possible de suivre avec les lettres classiques. C'est vraiment chacun qui choisit son niveau.
- De même pour les langues vivantes, il est possible de suivre les langues à différents niveaux : il y en a trois également. Souvent regroupé par niveau.
Pour la faculté de Metz - assez petite vu que tout le monde va sur Nancy :
- Le latin est intensif uniquement avec les lettres classiques.
- Les langues vivantes sont avec deux niveaux de difficultés.
C'est vrai que c'est bien philosophique, il parle du nominalisme et tout en disant que le nom ne peut pas désigner l'objet, mais je crois que c'est une reflexion commune à la littérature et la philo justement ces spéculations sur le langage. J'aime beaucoup ce thème d'ailleurs.
Mais justement Guillaume, c'est encourageant, ça veut dire que je vais pouvoir revaloriser mes capacités acquises en philosophie si je tombe sur de pareils sujets, même carrément!
En plus il y a même une référence à Hegel dans le sujet!
Oui mais bon, tu traites pas ce sujet en faisant dialoguer les philosophes. Il faut surtout avoir lu beaucoup de... poésie !
Marc, le bac de philo n'est pas significatif, je connais même quelqu'un qui a eu 20/20 alors que c'était sa première dissert' (et il est loin d'être fou de philo) à l'inverse je connais des gens très bons qui se sont rétamés.
Une fille qui est aujourd'hui majeure de Khâgne a ainsi eu 4 au bac de français, personne n'a jamais su pourquoi, elle qui n'avait que des 18 et elle-même a renoncé à demander sa copie à cause des démarches mais n'a jamais compris où elle s'était planté : pareil pour moi qui a obtenu 9 au bac de français...pas compris pourquoi.
A l'inverse un pote qui peinait à fond a eu 14 on s'est demandé s'ils avaient pas tout mélangés, mais sincèrement! C'était bizarre les notes dans ma classe, l'année du bac de français, ça illustrait vraiment bien la phrase biblique "les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers."
J'ai eu un petit 13 en philo mais j'étais dans de très mauvaise conditions : malade comme un chien, passé la nuit à gerber et à trembler, arrivé en retard après que le sujet aie été distribué...bref. (Tiens d'ailleurs c'était justement un sujet sur le langage.)
Ah et une dissert de bac ou de terminale n'a absolument rien à voir avec les disserts de philo de la fac et la manière dont elles sont notés. Au niveau universitaire il faut faire des liens et être très rigoureux sur la méthode.
J'ai ri à gorge déployée l'autre jour en relisant une dissert que j'avais faite en terminale (ma deuxième) à laquelle le prof m'avait mis 12 : honnêtement c'était une pure merde bourrée de formulation hasardeuses et sans aucune rigueur méthodologique.
"Ais-je un corps ou suis-je mon corps?"
Phrase d'accroche "nous avons tous un corps qui constitue notre apparence physique et notre existence materielle" ...ouais super!
C'est vrai que c'est bien philosophique, il parle du nominalisme et tout en disant que le nom ne peut pas désigner l'objet, mais je crois que c'est une reflexion commune à la littérature et la philo justement ces spéculations sur le langage. J'aime beaucoup ce thème d'ailleurs.
Mais justement Guillaume, c'est encourageant, ça veut dire que je vais pouvoir revaloriser mes capacités acquises en philosophie si je tombe sur de pareils sujets, même carrément!
En plus il y a même une référence à Hegel dans le sujet!
Oui mais bon, tu traites pas ce sujet en faisant dialoguer les philosophes. Il faut surtout avoir lu beaucoup de... poésie !
N'empêche c'est ultra philosophique et forcément moi je le vois avec mes connaissances philosophiques et du coup je me demande si je pourrais m'adapter aux lettres, en fait c'est ça ma vraie question.
Tu me fais beaucoup penser à moi lors de ma première année à la fac Spartacus. J'étais en double licence lettres modernes / philosophie et il m'était difficile en L1 d'avoir deux manières de disserter totalement différentes. Le problème avec la formation philosophique c'est qu'on a tendance à utiliser les philosophes à outrance, chose qui n'est pas primordiale en Lettres. Pour te donner un exemple j'ai dû utiliser La Naissance de la tragédie de Nietzsche dans toutes mes dissertations sur le théâtre,mais les Lettres attendent un travail précis sur la forme et c'est cela qu'il va falloir accentuer. Etre capable de montrer une référence à Schopenhauer dans un texte de Maupassant c'est bien mais ce n'est pas ce qu'on te demande en licence. Après tu auras sûrement des facilités dans les matières de théories littéraires qui demandent une certaine compréhension des concepts ( dans une moindre mesure qu'en philosophie bien entendu) mais je t'avais déjà dit dans une autre discussion il me semble que la nouveauté sera l'apprentissage des matières techniques comme l'ancien français ou la grammaire. Après sur l'apprentissage des langues je ne peux pas te dire, j'ai un ami qui est en L3 philo et qui passe le même examen en Latin que les L1 Lettres modernes mais je pense que c'est plus une exception qu'autre chose. Dans tous les cas, il faut bien que tu te mettes dans le crâne que l'année prochaine tu vas devoir aborder les textes avec une approche différente. Maintenant lire de la philosophie n'est pas proscrit, au contraire, cela peut t'aider à cerner davantage une époque, un mouvement ou tout simplement à te faire gamberger
Mais le fait que tu fasses des références philosophiques, ce n'était pas mal vu quand même?
J'ai peur d'avoir du mal à travailler sur la forme pur d'un texte, savoir la repérer ect...c'est vrai qu'en philo on nous demande juste de rendre compte des articulations du texte.
En fait, je ne veux pas refaire la même "erreur" qu'il y a deux ans, en me lançant dans une licence sans en connaître les difficultés et matières.
Non ce n'était pas mal vu mais on m'avait reproché d'avoir privilégié l'analyse du fond au détriment de la forme. Maintenant, les références philosophiques sont un bon moyen pour créer une ouverture à la fin d'une conclusion, mais il ne faut pas fonder tous ses propos à partir des philosophes. Je dis ça mais tu peux utiliser des citations pour appuyer un argument littéraire, des philosophes comme Cioran ou Bachelard ont analysé finement la Littérature,mais parler d'Auguste Comte pour analyser Jules Verne, cela ne me parait pas nécessaire.
Je pensais surtout aux existentialistes pour analyser les personnages de roman : exemple : Heidegger et Kierkegaard pour parler du phénomène de l'angoisse.
On peut, mais il ne faut pas trop en faire. Tout est question de mesure. Il ne faut pas oublier qu'étudier la littérature, c'est aussi (et surtout) analyser les modes d'écriture: comment ce qui est dit est dit, et pourquoi est-ce fait ainsi?
Tu comprends donc bien que si tu t'attaches uniquement à expliquer le phénomène de l'angoisse représenté par les textes en faisant appel à toutes tes connaissances philosophiques, on risque de te reprocher d'oublier que tu travailles un texte littéraire, qui ne peut se réduire aux idées qu'il transmet.
En revanche, en master, tu peux choisir de croiser un philosophe et un auteur, et dans ce cas tu es beaucoup plus libre de mettre à profit ta culture philosophique. Il y en a par exemple qui travaille sur Nietzsche et Stendhal, d'autres sur l'influence de Schopenhauer sur la théorie de la rédemption de Wagner, et il y a encore beaucoup d'autres sujets qui manifestent un réel croisement des disciplines.
C'est exactement ce que j'ai fait cette année pour mon mini-mémoire de licence 2 de philo!
J'ai fait se rencontrer Nietzsche et Bernardin de Saint-Pierre, mon prof de philo morale qui a haussé les sourcils en entendant mon sujet m'a dit lors de ma présentation que je l'avais finalement convaincu de la pertinence du rapprochement, il m'a juste reproché le fait qu'on sentait que c'était encore un peu "en chantier" dans ma tête.
En fait j'ai voulu prendre un auteur littéraire, justement en vue de cette éventuelle ré-orientation et je pense que je ferais ça aussi quand je serais en master (car j'y arriverais un jour ou l'autre! ). Tant que j'y pense : apparemment les intros demandées ne sont pas du tout de la même "carrure" que celles qu'on nous demande en philo : en philo l'intro est cruciale et doit être developpée autant que possible (+ d'une page de préférence avec annonce du plan obligatoire et inscription dans une problematique plus générale en soulevant ensuite toutes les implications et enjeux et en dégageant déjà les différents moments du texte si c'est un texte ou en justifiant déjà sa démarche si c'est une dissertation) d'après mes discussions avec des étudiants en lettres, celle de la dissertation ou de l'explication de texte littéraire doit au contraire être brêve.
Est ce bien cela?
Edit : Oh my god! J'ai été voir sur le site et ils disent 10 à 15 lignes pour 5-6 pages de devoir!
Déjà que l'autre jour, en partiel, j'ai fait une intro de 45 lignes et je me suis dit "punaise elle est trop courte, il va pas du tout aimer"
C'est vraiment différent alors, nous l'intro c'est un quart de la note et les profs disent qu'au niveau L2 si elle fait moins d'une page (l'idéal étant une page et demi) c'est déjà mauvais signe.
Je ne sais pas dans quelle fac tu es mais une introduction que ce soit en L1 ou en L3 doit être nourrie et est primordiale. D'ailleurs lorsqu'on nous demande un plan détaillé l'introduction et la conclusion sont nécessairement rédigées. J'ai l'impression que tu cherches tous les moyens pour te dire que ta licence de philosophie est infiniment plus complexe qu'une licence de Lettres, ce qui n'est pas le cas. Les lettres demandent un apprentissage rigoureux, une dissertation n'est pas une envolée lyrique où l'étudiant énonce les principes idéaux du Beau ou je ne sais quoi. Comme en Histoire et en Philosophie notre démarche est avant tout scientifique, on s'attache à des concepts, à des outils liés à notre discipline. Je te conseille de lire les Figures de Genette ou des essais de Barthes et tu verras que la littérature peut prendre une tournure réflexive très importante qui n'a rien à envier aux théories philosophiques.
Hum.. pour donner un exemple de philosophie / lettres modernes. J'ai étudié Proust autant en français qu'en philosophie cette année ( en hypokhâgne - je ne suis donc pas en double licence). Mais... a chaque fois... les démarches; les conclusions; les analyses sont totalement différentes bien que ça soit le même auteur et le même passage pratiquement! ( A chaque fois la Madeleine évidemment ). Oui on trouve des points communs, mais bon... Ce n'est pas du tout les mêmes attentes. J'ai étudié Proust sur mes leçons sur le roman et en philosophie c'était sur le langage des sens.
Et une introduction de 10 lignes, sachant qu'il faut recopier intégralement la citation donnée... je ne vois pas comment c'est possible sauf si tu écris vraiment très petit. . C'est la même longueur que ça soit en philo / français / histoire; plus courte par contre en géographie c'est vrai.
Je suis d'accord avec toi Paige. Etudier le passage de la madeleine, le processus de la mémoire involontaire c'est une manière utile pour aborder un champs ontologique pour la Philosophie mais en Littérature ce qui va compter c'est le style proustien. Si on commence à faire des liens avec Bergson dans une dissertation littéraire on risque d'être hors-sujet assez vite.
Et d'un point de vu personnellement, - mais après je pense que c'est très différent d'une personne sur l'autre - je trouve la philosophie plus facile qu'en français. En philosophie, on attend pas de choses précises: on attend pas la citation ultime de Barthes / Valery / Mallarmé qui permet de comprendre la citation de Eunesco qu'on a sous le nez. Philosophie c'est plus général, on élabore son champ d'étude, sa vision avec ses connaissances. En français, c'est plus un travail de détective je trouve : on a des indices et on doit reconstituer un puzzle en avançant avec minutie. [ A l'aide du célèbre Toursel dans notre cas... je ne sais pas si certains connaissent? Une véritable Bible au sens de notre professeur ]
Après c'est très personnel... en philosophie j'arrive à décrocher entre 11 et 14 alors qu'en français ma meilleure note de l'année est 8. ( je parles pour les dissertations, les notations de kholles étant plus facile je trouve )
Après c'est peut-être un dé-clique que je n'ai pas eu avec français je pense... mais je trouve ça plus complexe tout de même.
Tout à fait Paige, le problème avec la Philosophie c'est qu'on a tendance à avoir des discours un peu trop " universel". On va parler du romantisme dans les grandes lignes sans s'appuyer sur des exemples précis mais seulement sur l'Esthétique d'Hegel. Connaître un mouvement littéraire c'est s'appuyer sur des exemples particuliers et non des considérations générales souvent évasives.
Je ne sais pas dans quelle fac tu es mais une introduction que ce soit en L1 ou en L3 doit être nourrie et est primordiale. D'ailleurs lorsqu'on nous demande un plan détaillé l'introduction et la conclusion sont nécessairement rédigées. J'ai l'impression que tu cherches tous les moyens pour te dire que ta licence de philosophie est infiniment plus complexe qu'une licence de Lettres, ce qui n'est pas le cas.
Chez nous, un professeur, ayant échoué à l'Agreg de philo, passa l'Agreg des Modernes parce que c'est plus facile, et enseigne aujourd'hui la littérature en prépa...
Sinon, mêmes tranches de note que Paige de mon côté mais profond désaccord. La philosophie demande une extrême minutie et une maîtrise conceptuelle et d'oeuvres assez subtile. C'est en fait toujours très concret, en un sens (rien de plus concret que la philosophie, lire Hegel). Quant au français, la dissertation est difficile en ce sens qu'elle demande une certaine élévation par rapport à son parcours de lecteur, et une réflexion précise sur les enjeux de l'écriture. Ce qui explique, a fortiori, qu'elle ne se ferme jamais et doit toujours avancer vers le souci de la non-définition. Peu nombreux les professeurs qui demandent la citation de Barthes, Mallarmé, etc. Pour dire, je lis peu de critiques, et quand je les lis, je n'en apprends que rarement des passages...
Je ne pense pas que ton prof soit une généralité malheureusement. Après il est vrai que l'agrégation de Philosophie est plus difficile en raison du nombre de postes ( 43 en 2011) mais je trouve ça absurde de rabaisser une discipline par rapport à l'autre car elles demandent chacune des qualités différentes. Etant donné qu'il est bon de prendre des exemples de notre vie personnelle j'en citerai un: j'ai un ami docteur en Philosophie, professeur à l'Université qui a fait quelques travaux sur Flaubert et pourtant jamais je ne lui demanderai de m'enseigner la littérature médiévale ou encore le Nouveau Roman, malgré sa culture et son intelligence il en serait incapable. L'agrégation est un concours qui demande de solides connaissances, on ne saute pas d'une discipline à une autre comme ça avec autant de facilités, surtout qu'un agrégatif de philo n'étudie ni l'ancien français ni le Français moderne
En espérant que mon commentaire n'aura pas été si inutile.
mais c'est sur CE site (Etudes littéraires) que c'est marqué ça dans la méthodologie (10-15 lignes), je l'ai pas inventé et j'étais le premier surpris alors je vois pas pourquoi vous me faites une leçon de morale et me prêtez des propos que je n'ai pas tenus. :mad:
Edit : en fait c'est la methodologie de la dissertation de français de lycée.
J'aimerais éventuellement faire un mémoire sur le nouveau roman justement, c'est un courant littéraire qui m'interesse beaucoup ainsi que le surréalisme.
Le vent de la colère semble avoir tourné dans cette discussion alors que nous voulons seulement répondre au sujet de la manière la plus juste qui soit ( je me suis un peu emporté je l'admets ). Si mes propos ont pu te blesser Spartacus je m'en excuse, j'imagine tout à fait ce que tu dois vivre. Maintenant il est difficile de donner des éléments de comparaison entre les études philosophiques et celles de lettres. Ayant des matières aussi diverses et variées ces domaines offrent des champs de réflexion différents. Je ne pense pas que tu auras de difficultés à t'habituer aux cours de Littérature française ou comparée mais demande toi seulement si tu es prêt à suivre des cours de linguistique, d'ancien français...
Avant de songer à un mémoire... ( Tu parlais bien de doctorat de philosophie ) il serait déjà bien de songer à ta licence : savoir si elle va te correspondre.
Nous essayons de t'expliquer que c'est pas aussi facile que tu le pense. Que la philosophie - qui est pourtant ta passion - est pas aussi facile. Il faut que tu pèse bien le pour et le contre : faire des lettres modernes : mais pourquoi? Faire des études pour faire des études... ce n'est pas une bonne technique. En sachant au départ que ta passion c'est la philosophie et non la littérature.
Comme le dit justement Profitendieu, il y a des matières techniques qui peuvent être plus ou moins désagréables.
Réponses
Je précise que ceci est valable pour la faculté de Dijon :
- Chacun choisit le niveau qu'il veut suivre en latin : débutant - surtout avec de la civilisation et assez peu de pratique de la langue ; débutant avec pratique latin et avancé qu'il est possible de suivre avec les lettres classiques. C'est vraiment chacun qui choisit son niveau.
- De même pour les langues vivantes, il est possible de suivre les langues à différents niveaux : il y en a trois également. Souvent regroupé par niveau.
Pour la faculté de Metz - assez petite vu que tout le monde va sur Nancy :
- Le latin est intensif uniquement avec les lettres classiques.
- Les langues vivantes sont avec deux niveaux de difficultés.
Oui mais bon, tu traites pas ce sujet en faisant dialoguer les philosophes. Il faut surtout avoir lu beaucoup de... poésie !
Une fille qui est aujourd'hui majeure de Khâgne a ainsi eu 4 au bac de français, personne n'a jamais su pourquoi, elle qui n'avait que des 18 et elle-même a renoncé à demander sa copie à cause des démarches mais n'a jamais compris où elle s'était planté : pareil pour moi qui a obtenu 9 au bac de français...pas compris pourquoi.
A l'inverse un pote qui peinait à fond a eu 14
J'ai eu un petit 13 en philo mais j'étais dans de très mauvaise conditions : malade comme un chien, passé la nuit à gerber et à trembler, arrivé en retard après que le sujet aie été distribué...bref. (Tiens d'ailleurs c'était justement un sujet sur le langage.)
Ah et une dissert de bac ou de terminale n'a absolument rien à voir avec les disserts de philo de la fac et la manière dont elles sont notés. Au niveau universitaire il faut faire des liens et être très rigoureux sur la méthode.
J'ai ri à gorge déployée l'autre jour en relisant une dissert que j'avais faite en terminale (ma deuxième) à laquelle le prof m'avait mis 12 : honnêtement c'était une pure merde bourrée de formulation hasardeuses et sans aucune rigueur méthodologique.
"Ais-je un corps ou suis-je mon corps?"
Phrase d'accroche "nous avons tous un corps qui constitue notre apparence physique et notre existence materielle" ...ouais super!
N'empêche c'est ultra philosophique et forcément moi je le vois avec mes connaissances philosophiques et du coup je me demande si je pourrais m'adapter aux lettres, en fait c'est ça ma vraie question.
J'ai peur d'avoir du mal à travailler sur la forme pur d'un texte, savoir la repérer ect...c'est vrai qu'en philo on nous demande juste de rendre compte des articulations du texte.
En fait, je ne veux pas refaire la même "erreur" qu'il y a deux ans, en me lançant dans une licence sans en connaître les difficultés et matières.
Tu comprends donc bien que si tu t'attaches uniquement à expliquer le phénomène de l'angoisse représenté par les textes en faisant appel à toutes tes connaissances philosophiques, on risque de te reprocher d'oublier que tu travailles un texte littéraire, qui ne peut se réduire aux idées qu'il transmet.
En revanche, en master, tu peux choisir de croiser un philosophe et un auteur, et dans ce cas tu es beaucoup plus libre de mettre à profit ta culture philosophique. Il y en a par exemple qui travaille sur Nietzsche et Stendhal, d'autres sur l'influence de Schopenhauer sur la théorie de la rédemption de Wagner, et il y a encore beaucoup d'autres sujets qui manifestent un réel croisement des disciplines.
J'ai fait se rencontrer Nietzsche et Bernardin de Saint-Pierre, mon prof de philo morale qui a haussé les sourcils en entendant mon sujet m'a dit lors de ma présentation que je l'avais finalement convaincu de la pertinence du rapprochement, il m'a juste reproché le fait qu'on sentait que c'était encore un peu "en chantier" dans ma tête.
En fait j'ai voulu prendre un auteur littéraire, justement en vue de cette éventuelle ré-orientation et je pense que je ferais ça aussi quand je serais en master (car j'y arriverais un jour ou l'autre!
Est ce bien cela?
Edit : Oh my god!
Déjà que l'autre jour, en partiel, j'ai fait une intro de 45 lignes et je me suis dit "punaise elle est trop courte, il va pas du tout aimer"
C'est vraiment différent alors, nous l'intro c'est un quart de la note et les profs disent qu'au niveau L2 si elle fait moins d'une page (l'idéal étant une page et demi) c'est déjà mauvais signe.
Et une introduction de 10 lignes, sachant qu'il faut recopier intégralement la citation donnée... je ne vois pas comment c'est possible sauf si tu écris vraiment très petit.
Après c'est très personnel... en philosophie j'arrive à décrocher entre 11 et 14 alors qu'en français ma meilleure note de l'année est 8.
Après c'est peut-être un dé-clique que je n'ai pas eu avec français je pense... mais je trouve ça plus complexe tout de même.
Sinon, mêmes tranches de note que Paige de mon côté mais profond désaccord. La philosophie demande une extrême minutie et une maîtrise conceptuelle et d'oeuvres assez subtile. C'est en fait toujours très concret, en un sens (rien de plus concret que la philosophie, lire Hegel). Quant au français, la dissertation est difficile en ce sens qu'elle demande une certaine élévation par rapport à son parcours de lecteur, et une réflexion précise sur les enjeux de l'écriture. Ce qui explique, a fortiori, qu'elle ne se ferme jamais et doit toujours avancer vers le souci de la non-définition. Peu nombreux les professeurs qui demandent la citation de Barthes, Mallarmé, etc. Pour dire, je lis peu de critiques, et quand je les lis, je n'en apprends que rarement des passages...
En espérant que mon commentaire n'aura pas été si inutile.
Edit : en fait c'est la methodologie de la dissertation de français de lycée.
J'aimerais éventuellement faire un mémoire sur le nouveau roman justement, c'est un courant littéraire qui m'interesse beaucoup ainsi que le surréalisme.
Nous essayons de t'expliquer que c'est pas aussi facile que tu le pense. Que la philosophie - qui est pourtant ta passion - est pas aussi facile. Il faut que tu pèse bien le pour et le contre : faire des lettres modernes : mais pourquoi? Faire des études pour faire des études... ce n'est pas une bonne technique. En sachant au départ que ta passion c'est la philosophie et non la littérature.
Comme le dit justement Profitendieu, il y a des matières techniques qui peuvent être plus ou moins désagréables.