Méthode commentaire Méthode dissertation

Un théâtre sans convention n’a pas d’espoir...

Je n'ai pas passé le capes mais j'ai trouvé le sujet de cette année très intéressant et je partage ici mon introduction . Est-ce convaincant ? J'aimerais le passer un jour pour essayer mais je ne sais pas si mon argumentation est au niveau des autres candidats

VOICI LE SUJET : "Un théâtre sans convention n'a pas d'espoir. La convention c'est cette pure entrée dans l'imaginaire, sans les antichambres de l'intelligence, les salons mondains de l'élégance, etc. Le public populaire se saisit toujours plus vite d'une convention que le public savant (lequel voudrait inlassablement de la vraisemblance, de la logique psychologique, de la profondeur, de la dialectique, du parlé vrai, tout ce qui tente de se soustraite à l'architecture des conventions théâtrales).

Le public enfantin des guignols joue avec les conventions du genre comme peu de critiques savent le faire. Car il s'agit non pas de juger l'oeuvre mais de jouer avec, de se jouer, de faire jouer son imaginaire, d'utiliser les conventions théâtrales pour animer son jardin intérieur."

Olivier Py, Les Mille et une définitions du théâtre, Actes Sud, 2013.

Vous analyserez et discuterez ces propos en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à votre culture théâtrale

VOICI MON INTRO AVEC SA PROBLEMATIQUE MAIS SANS PLAN POUR L'iNSTANT :

Fort de son expérience de metteur en scène et de directeur de l’Odéon et du Festival d’Avignon, Olivier Py livre,dans ces quelques lignes, sa pensée sur la nécessite de l’illusion au théâtre. Y chercher le vrai ne serait pas l’ambition de cet art de la représentation malgré les reproches de la critique savante, laquelle tente de distiller le réel dans chacune des scènes jouées, comme si le réalisme était gage de perfection. Quant au public, il serait moins prompt à chercher une once de réalité, là ou l’illusoire pourrait s’immiscer allègrement, car jouer avec les données du monde sensible fait aussi l’intérêt du spectacle théâtral. L’auteur d ’Orlando ou l’impatience affirme d’emblée qu’un théâtre sans convention est vain car celui-ci est avant tout un jeu entre comédiens mais aussi avec les spectateurs qui acceptent, d’entrée de jeu, des règles qui le transportent parfois hors de son quotidien, de tout monde connu. La rationalité est hors des salles, il ne faut pas « juger » mais « jouer, se jouer» du monde en développant son imaginaire. Il y a donc une passivité assumée du spectateur, « un enfant », le temps d ’une pièce qui accepte de se faire mener par la main quand le critique, lui, se veut responsable de son intellect et ne peut consentir à ne pas se retrouver soi -même dans le personnage incarné sur scène. Olivier Py réanime ainsi un contentieux lointain qui date de la période classique, période elle-même irriguée par les enseignements théâtraux aristotéliciens de la mimesis qui portent sur l ’intérêt de mettre le réalisme sur le devant de la scène . Les épanchements fantasques de la période baroque froidement réprimés à coup de règles théoriques par la période classique ont fini par exsuder le reste de leurs sucs dans l’art théâtral moderne puis contemporain, du théâtre du boulevard à des mises en scène contemporaines exubérante en passant par le théâtre de l’absurde. Ainsi, aller au théâtre, est-ce nécessairement dévêtir le spectateur de sa chape de sens commun pour lui donner à voir un monde dénué de vraisemblance, où l ’anarchie de l’insensé régnerait sans contestation ?

Réponses

  • J'aime bien le sujet ! :)
  • J'ai passé le capes et votre introduction me semble très bonne. Cependant, vous passez à côté de quelque chose. Sur le plan méthodologique, il faut définir les termes importants du sujet. Le mot <convention> intervient à six reprises. Il est donc nécessaire d'y consacrer quelques lignes.
    Par ailleurs, j'avoue ne pas bien comprendre votre problématique. Pourtant, vous avez bien vu qu'il s'agissait d'une charge contre La Poétique d'Aristote et ses conséquences sur le théâtre classique.
    Puisque je ne connaissais rien d'Olivier Py, je n'ai rien pu en dire. Mais vos références feraient mouche. Cela séduit le correcteur de connaître l'auteur de la citation.
    A présent, je serais curieux de connaître votre plan ainsi que les œuvres théâtrales évoquées. Je vous dévoilerai le mien.

    Au plaisir de vous lire,
  • J'ai aussi pris le sujet du point de vue du spectateur .... Peut on réellement prévoir les attentes et les réactions de tous spectateurs ? Le théâtre n'est il pas l'endroit où le spectateur, même s'il peut aimer y retrouver des codes (codes ou conventions - comme les enfants au guignols ) cherche aussi à être surpris , ou déstabilisé ou heurté ?
    J'ai trouvé que py donnait une définition très limitative du public 'savant'...... Celui ci ne cherche pas que la vraisemblance ....

    Bref j'ai trouvé ce sujet plein de paradoxes c'est ce qui le rendait plus complexe qu'il n'en a l'air ....
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.