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Bac français 2014, série L - Commentaire

Bac de français 2014, série littéraire - Commentaire
Objet d’étude : Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours.

☑️ Corrigé du commentaire : Stendhal, La Chartreuse de Parme, partie II, chapitre 18 (par Jean-Luc)
Objet d’étude : Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours.
Vous commenterez l’extrait de La Chartreuse de Parme de Stendhal :Il courut aux fenêtres ; la vue qu’on avait de ces fenêtres grillées était sublime : un seul petit coin de l’horizon était caché, vers le nord-ouest, par le toit en galerie du joli palais du gouverneur, qui n’avait que deux étages ; le rez-de-chaussée était occupé par les bureaux de l’état-major ; et d’abord les yeux de Fabrice furent attirés vers une des fenêtres du second étage, où se trouvaient, dans de jolies cages, une grande quantité d’oiseaux de toute sorte. Fabrice s’amusait à les entendre chanter, et à les voir saluer les derniers rayons du crépuscule du soir, tandis que les geôliers s’agitaient autour de lui. Cette fenêtre de la volière n’était pas à plus de vingt-cinq pieds de l’une des siennes, et se trouvait à cinq ou six pieds en contrebas, de façon qu’il plongeait sur les oiseaux.
Il y avait lune ce jour-là, et au moment où Fabrice entrait dans sa prison, elle se levait majestueusement à l’horizon à droite, au-dessus de la chaîne des Alpes, vers Trévise. Il n’était que huit heures et demie du soir, et à l’autre extrémité de l’horizon, au couchant, un brillant crépuscule rouge orangé dessinait parfaitement les contours du mont Viso et des autres pics des Alpes qui remontent de Nice vers le Mont-Cenis et Turin ; sans songer autrement à son malheur, Fabrice fut ému et ravi par ce spectacle sublime. « C’est donc dans ce monde ravissant que vit Clélia Conti ! avec son âme pensive et sérieuse, elle doit jouir de cette vue plus qu’un autre ; on est ici comme dans des montagnes solitaires à cent lieues de Parme. » Ce ne fut qu’après avoir passé plus de deux heures à la fenêtre, admirant cet horizon qui parlait à son âme, et souvent aussi arrêtant sa vue sur le joli palais du gouverneur que Fabrice s’écria tout à coup : « Mais ceci est-il une prison ? est-ce là ce que j’ai tant redouté ? » Au lieu d’apercevoir à chaque pas des désagréments et des motifs d’aigreur, notre héros se laissait charmer par les douceurs de la prison.

☑️ Corrigé du commentaire : Stendhal, La Chartreuse de Parme, partie II, chapitre 18 (par Jean-Luc)
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Réponses
I/ un paysage état-d'âme
-> la beauté du monde révèle la gaieté du perso
II/ Un texte réaliste
-> description minutieuse, noms propres...
III/ Eloge paradoxal d'une prison
-> surprise de découvrir un endroit charment s'éloignant de la représentation classique que nous avons d'une prison.
Et j'ai fais une ouverture sur les caractéristiques du romantisme présentes dans le texte. Vu les corrigés mis en ligne, je suis déçue de ne pas en avoir fait carrément une sous partie... Vous en pensez quoi de ce plan ?
I) La description du paysage.
1) L'horizon qui s'étend.
2) Une fenêtre sur la vie.
II) Un personnage émerveillé.
1) Une nature et un monde magnifiés.
2) L'oubli de soi.
Vous en pensez quoi ?
Comment cette description parvient-elle à expliciter la psychologie du personnage de Fabrice ?
I - La description réaliste d'un lieu idéal
a) Un lieu réaliste
> précisions géographiques, dans les lieux, détails réalistes, cadre spatio-temporel ...
b) Un lieu idéal
> adjectifs mélioratifs pour le caractériser, proximité avec la femme aimée, les oiseaux > atmosphère merveilleuse
II - Une vision paradoxale de ce lieu
a) Une prison ?
> spectacle sublime, mot "prison" lui-même pas trop mentionné
b) Un lieu pour se libérer
> paradoxe : la prison est un lieu où Fabrice se libère des contraintes, il est épanoui, il est heureux, ignore les geôliers, ne pense pas à s'enfuir
III - Fabrice, un personnage complexe
a) Un personnage naïf et ingénu
> comique de situation, ironie de l'auteur, personnage attachant, manichéen, drôle, proche d'un personnage d'un roman de pastoral, charmé par la nature. Il semble être un personnage de conte aussi, pur, joyeux. Personnage romantique.
b) Un personnage fait de contradiction
> les paradoxes et les contradictions permettent de mieux comprendre sa psychologie, visions du monde contradictoires, différence entre > réalité évoquée par l'auteur (prison) et ce que voit le personnage
Voilà. Je regrette d'avoir mis l'aspect "romantique" un peu en marge
Qu'est-ce que vous pensez de ce plan ?
- Pour la beauté du monde j'ai évoqué le vocabulaire mélioratif de la description, le contact avec la nature (soleil, lune oiseaux), la douceur et la tranquillité du paysage (->comparaison "comme dans des montagnes solitaires"), la beauté de l'architecture ("joli palais")
- J'ai justifié la gaieté du personnage par l'excitation des sens, sa joie face à la découverte des lieux, la focalisation interne qui permet d'accéder aux pensées du perso...
- Pour le réalisme dans le texte j'ai appuyé mon analyse sur les adverbes de temps, de lieux, les noms propres, le narration anonyme...
- Pour l'éloge paradoxal j'ai parlé de la jalousie qu'il éprouvait pour Clélia qui elle, a passé plusieurs années dans cet environnement (mauvaise interprétation..)
- Le personnage est surpris d'y découvrir un endroit charment qui lui permet d'oublier sa condition de prisonnier. J'ai mentionné le lyrisme des sentiments, les hyperboles, la phrase au discours indirect libre, les oiseaux symboles de liberté (->surprenant dans une prison). Le lecteur, est selon moi, surpris par cette vision de la prison qui est habituellement associée à la laideur, l'insécurité, la solitude, l'absence de liberté...
Voilà à peu près les idées que j'ai développé sous forme de parties et sous parties bien évidemment.
@Pixsid : je trouve ton plan très correct, bravo d'avoir pensé au caractère naïf du perso ! Je suis du même avis que toi en ce qui concerne l'aspect romantique. On m'a toujours répété que Stendhal est un réaliste pur et dur : eh bien j'ai pu constater les nuances à apportées aujourd'hui...
J'ai également mis qu'il opérait dans sa tête un inversement quand en évoquant le grand palais du gouverneur il dise "Mais ceci est une prison" j'ai mis qu'on ne sait si cette inversement entre la situation du gouverneur et la sienne était consciente ou inconsciente. Après j'ai mis des figures de style personnification lune "se levait" synecdoque "parlait à mon âme" et rythme binaire qui traduit le paradoxe "au lieu d'apercevoir (...) notre héros..."
Sa fille ? C'est la femme qu'il aime, Clélia Conti.
Ouais j'en ai parlé. J'étais pas sûr pour la synecdoque mais je l'ai mentionnée quand même.
I- Le personnage de Fabrice: Un antihéros.
1) L'excitation et l'enthousiasme de Fabrice. ( comportement parfois enfantin etc..)
2) Un héros naïf.
3) L'ironie et les interventions de l'auteur face à son héros.
II- Une scène d'enfermement.
1) La prison.
2) ... en opposition avec la liberté (où j'ai mis les oiseaux)
3) Contexte spatio-temporel= réaliste. ( je n'avais presque plus de temps)
Du coup je sais pas trop si c'est bon car je n'ai pas vraiment parlé du romantisme
"En quoi la vision méliorative de Fabrice sur la prison, permet a Stendhal de faire une critique du romantisme en révélant la nature contradictoire de son personnage ?"
I - " Les douceurs de la prison " : un portrait mélioratif.
a) Ambiguïté entre les décors et la psyché : la focalisation interne.
b) La nature contradictoire de Fabrice : critique d'un personnage romantique.
II - Idéalisation de l'être aimé : la figure obsédante de Clélia.
a) Le désir de connivence.
b) L'amour d'un fantôme / d'une idée : Mystification.
Voilà, si quelqu'un veut me poser une question s'il n'a pas compris, ou qu'un autre désir que je complète mes sous-partis par mes argument il suffit de demander.
Pourriez-vous me donner votre avis s.v.p ? j'ai peur d'avoir fait un hors-sujet ou d'être passer à côté de quelque chose d'incontournable.
Merci.
Personnellement, j'ai fait:
Problématique:
Comment le personnage parvient-il à savourer un cadre qu'il considère idyllique dans un environnement -tel que la prison- qui ne le permet pourtant pas ?
Plan:
I.Un cadre naturel opposé à un cadre pénitencier.
a. Cadre naturel
b. Cadre pénitencier
II. Les diverses sentiments que ressent le personnage face à cette si belle nature.
a. De l'émerveillement
b. De l'admiration
J'ai l'impression que c'est assez léger...Un peu trop même quand je vois les autres plans. De plus, ma question de corpus je l'ai raté et je vais sûrement perdre des points pour l'orthographe...Enfin bref, qu'en pensez-vous de mon plan, ma problématique etc. ?
@Daniel: L'approche est très intéressante. Cependant, je ne m'avancerais à dire que cela est une "critique" du romantisme...
J'ai également fait une ouverture sur l'Education Sentimentale de Flaubert.
J'avais tout d'abord orienté ma problématique vers une description reflétant les pensées du personnage.
J'ai organisé mon plan ainsi :
I - Une description picturale
A) Traits et couleurs
C) Dimensions
II - Portrait psychologique de Fabrice
A) Un personnage rêveur...
III - La prison n'est-elle pas, ici, synonyme de liberté ?
A) Fixation sur l'âme
Pas totalement convaincu de certains points que j'ai abordé après mûre réflexion, mais bon, ce qui est fait est fait. Disons que j'ai surtout insisté sur la liberté intérieure du personnage.
Le XIXe s est considéré en France comme l'âge d'or du roman. Partagé entre plusieurs mouvements tels que le romantisme, le réalisme et le naturalisme ; le réalisme a pour volonté de décrire minutieusement chaque élément du récit. Stendhal affirme d'ailleurs qu' "un roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin", ses propos illustrant ainsi le but des auteurs de cette école qui est de rendre compte du réel. Henri Beyle, ou sous son nom de plume, Stendhal, est une figure de proue du réalisme. Ses oeuvre telles que Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme dont est extrait ce texte, en témoignent. Dans cet extrait, l'importance du détail et donc de la description du paysage qui entoure le personnage peut nous amener à nous demander en quoi elle permet de traiter de manière originale le thème de l'emprisonnement.
Pour répondre à cette problématique, nous analyserons les éléments qui font de cette description celle d'un paysage idéalisé pour ensuite étudier de quelle manière la thématique de la prison semble s'effacer.
SON PLAN:
I- Un paysage idéalisé
A) Utilisation registre epidictique
- abondance dans le lexique d'adjectifs mélioratifs et adverbes "majestueusement" "parfaitement"
- éléments de la nature qui donnent un côté merveilleux et exotique "oiseaux de toute sorte" mais ancre aussi le récit dans la réalité : mention des Alpes
- focalisation interne : pensées du personnage
- personnage amoureux : il voit le paysage à travers un filtre ; il découvre ce que connait sa bien aimée "palais du procureur" : son père
- influence des humeurs sur ce qu'il perçoit
C) Description imposante
- nombre de lignes décrivant paysages nettement supérieur à celui de la cellule
II- Thématique de la prison effacée derrière le paysage
A) Effet d'attente et de surprise
- mention de la prison seulement 7 lignes après le début du texte et au travers du simple nom commun "les geôliers"
- Il se focalise sur le paysage
- métaphore des oiseaux dans leur cage : il pourrait se voir à travers eux, voir son état de prisonnier mais il décèle seulement le bon côté : ils observent eux aussi la splendeur du paysage
- dans ses questionnements : il minimise sa situation : adverbe d'intensité "tant" = exagération quant à ce à quoi il s'attendait. En vérité, sa condition lui est agréable
C) Système d'opposition où la nature est gagnante
- avec des locutions telles que "tandis que", "au lieu" qui opposent mauvais/bons cotés de sa prison
- arguments mauvais toujours contrebalancés par la merveille que représente le paysage
- fin sur terme quasi antithétique des "douceurs de la prison" : aucun désavantage il aime sa condition