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Sujets du bac de français 2014 (Liban)

Bonjour !
Cet après-midi ont eu lieu les épreuves du bac de français au Liban. J'ai en ma disposition le sujet des L, et j'ai pensé le partager avec vous pour ceux qui souhaiteraient s'entraîner
Je parviendrai probablement à poster le sujet des séries S et ES dans les prochains jours.
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[*]Sujet de la série L[/*]
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Objet d'étude : La question de l'homme dans les genres de l'argumentation, du XVIème siècle à nos jours.
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[*]Sujet des séries S et ES[/*]
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Objet d'étude : Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours.
Bon courage ! :rolleyes:
Edit : Ajout du deuxième sujet.
Cet après-midi ont eu lieu les épreuves du bac de français au Liban. J'ai en ma disposition le sujet des L, et j'ai pensé le partager avec vous pour ceux qui souhaiteraient s'entraîner

Je parviendrai probablement à poster le sujet des séries S et ES dans les prochains jours.
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[*]Sujet de la série L[/*]
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Objet d'étude : La question de l'homme dans les genres de l'argumentation, du XVIème siècle à nos jours.
Fénelon, Les Aventures de Télémaque, Cinquième livre, 1699.
Télémaque, fils d'Ulysse, voyage avec la déesse Athéna, qui, sous l'apparence du vieux Mentor, s'occupe de son éducation. Les deux compagnons arrivent en Crète où les habitants sont réunis pour choisir leur nouveau roi. Télémaque fait partie des prétendants au trône, qui doivent répondre à trois questions devant une assemblée de sages. Il raconte cette épreuve.
La première question est de savoir qui est le plus libre de tous les hommes. Les uns répondirent que c'était un roi qui avait sur son peuple un empire absolu et qui était victorieux de tous ses ennemis. D'autres soutinrent que c'était un homme si riche, qu'il pouvait contenter tous ses désirs. D'autres dirent que c'était un homme qui ne se mariait point, et qui voyageait pendant toute sa vie en divers pays, sans être jamais assujetti aux lois d'aucune nation. D'autres s'imaginèrent que c'était un Barbare, qui, vivant de sa chasse au milieu des bois, était indépendant de toute police et de tout besoin. D'autres crurent que c'était un homme nouvellement affranchi, parce qu'en sortant des rigueurs de la servitude il jouissait plus qu'aucun autre des douceurs de la liberté. D'autres enfin s'avisèrent de dire que c'était un homme mourant, parce que la mort le délivrait de tout et que tous les hommes ensemble n'avaient plus aucun pouvoir sur lui. Quand mon rang fut venu, je n'eus pas de peine à répondre, parce que je n'avais pas oublié ce que Mentor m'avait dit souvent.
- Le plus libre de tous les hommes - répondis-je - est celui qui peut être libre dans l'esclavage même. En quelque pays et en quelque condition qu'on soit, on est très libre, pourvu qu'on craigne les dieux et qu'on ne craigne qu'eux. En un mot, l'homme véritablement libre est celui qui, dégagé de toute crainte et de tout désir, n'est soumis qu'aux dieux et à sa raison.
Les vieillards s'entre-regardèrent en souriant et furent surpris de voir que ma réponse fût précisément celle de Minos.
Ensuite on proposa la seconde question en ces termes : "Quel est le plus malheureux de tous les hommes ?"
Chacun disait ce qui lui venait dans l'esprit. L'un disait : "C'est un homme qui n'a ni biens, ni santé, ni honneur." Un autre disait : "C'est un homme qui n'a aucun ami." D'autres soutenaient que c'est un homme qui a des enfants ingrats et indignes de lui. Il vint un sage de l'île de Lesbos, qui dit : "Le plus malheureux de tous les hommes est celui qui croit l'être ; car le malheur dépend moins des choses qu'on souffre que de l'impatience avec laquelle on augmente son malheur !"
A ces mots, toute l'assemblée se récria ; on applaudit, et chacun crut que ce sage Lesbien remporterait le prix sur cette question. Mais on me demanda ma pensée, et je répondis, suivant les maximes de Mentor :
- Le plus malheureux de tous les hommes est un roi qui croit être heureux en rendant les autres hommes misérables. Il est doublement malheureux par son aveuglement ; ne connaissant pas son malheur, il ne peut s'en guérir ; il craint même de le connaître. La vérité ne peut percer la foule des flatteurs pour aller jusqu'à lui. Il est tyrannisé par ses passions ; il ne connaît point ses devoirs ; il n'a jamais goûté le plaisir de faire le bien, ni senti les charmes de la pure vertu. Il est malheureux et digne de l'être : son malheur augmente tous les jours ; il court à sa perte, et les dieux se préparent à le confondre par une punition éternelle.
Toute l'assemblée avoua que j'avais vaincu le sage Lesbien, et les vieillards déclarèrent que j'avais rencontré le vrai sens de Minos.
Pour la troisième question, on demanda lequel des deux est préférable : d'un côté, un roi conquérant et invincible dans la guerre ; de l'autre, un roi sans expérience de la guerre, mais propre à policer sagement les peuples dans la paix.
Texte B : Voltaire, Zadig ou la Destinée, Chapitre X, 1748.
A la suite de diverses péripéties, Zadig, jeune Babylonien sage et fortuné, et son valet, se retrouvent esclaves du marchand Sétoc.
Sétoc, le marchand, partit deux jours après pour l'Arabie déserte avec ses esclaves et ses chameaux. Sa
tribu habitait vers le désert d'Horeb. Le chemin fut long et pénible. Sétoc, dans la route, fesait bien plus
de cas du valet que du maître, parceque le premier chargeait bien mieux les chameaux; et toutes les
petites distinctions furent pour lui. Un chameau mourut à deux journées d'Horeb: on répartit sa charge sur
le dos de chacun des serviteurs; Zadig en eut sa part. Sétoc se mit à rire en voyant tous ses esclaves
marcher courbés. Zadig prit la liberté de lui en expliquer la raison, et lui apprit les lois de l'équilibre. Le
marchand étonné commença à le regarder d'un autre oeil. Zadig, voyant qu'il avait excité sa curiosité, la
redoubla en lui apprenant beaucoup de choses qui n'étaient point étrangères à son commerce; les
pesanteurs spécifiques des métaux et des denrées sous un volume égal; les propriétés de plusieurs
animaux utiles; le moyen de rendre tels ceux qui ne l'étaient pas; enfin il lui parut un sage. Sétoc lui
donna la préférence sur son camarade, qu'il avait tant estimé. Il le traita bien, et n'eut pas sujet de s'en
repentir.
Texte C : Jean-Pierre Claris de Florian, Fables, "Le vieux Arbre et le Jardinier", 1792.
Un jardinier, dans son jardin,
Avait un vieux arbre stérile ;
C'était un grand poirier qui jadis fut fertile :
Mais il avait vieilli, tel est notre destin.
Le jardinier ingrat veut l'abattre un matin ;
Le voilà qui prend sa cognée.
Au premier coup l'arbre lui dit :
Respecte mon grand âge, et souviens-toi du fruit
Que je t'ai donné chaque année.
La mort va me saisir, je n'ai plus qu'un instant,
N'assassine pas un mourant
Qui fut ton bienfaiteur. Je te coupe avec peine,
Répond le jardinier ; mais j'ai besoin de bois.
Alors, gazouillant à la fois,
De rossignols une centaine
S'écrie : épargne-le, nous n'avons plus que lui :
Lorsque ta femme vient s'asseoir sous son ombrage,
Nous la réjouissons par notre doux ramage ;
Elle est seule souvent, nous charmons son ennui.
Le jardinier les chasse et rit de leur requête ;
Il frappe un second coup. D'abeilles un essaim
Sort aussitôt du tronc, en lui disant : arrête,
Ecoute-nous, homme inhumain :
Si tu nous laisses cet asile,
Chaque jour nous te donnerons
Un miel délicieux dont tu peux à la ville
Porter et vendre les rayons :
Cela te touche-t-il ? J'en pleure de tendresse,
Répond l'avare jardinier :
Eh ! Que ne dois-je pas à ce pauvre poirier
Qui m'a nourri dans sa jeunesse ?
Ma femme quelquefois vient ouïr ces oiseaux ;
C'en est assez pour moi : qu'ils chantent en repos.
Et vous, qui daignerez augmenter mon aisance,
Je veux pour vous de fleurs semer tout ce canton.
Cela dit, il s'en va, sûr de sa récompense,
Et laisse vivre le vieux tronc.
Comptez sur la reconnaissance
Quand l'intérêt vous en répond.
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[*]Questions : 1. Identifiez et caractérisez dans ces trois textes les personnages qui révisent leur jugement.
2. Comment ces personnages sont-ils amenés à modifier leur manière de penser et d'agir ?[/*]
[*]Commentaire : Vous commenterez la fable de Florian, "Le vieux Arbre et le Jardinier" (texte C).[/*]
[*]Dissertation : Dans les genres de l'argumentation, la fiction vous semble-t-elle particulièrement efficace pour forger le jugement ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les œuvres littéraires étudiées en classe ainsi que sur votre culture personnelle.[/*]
[*]Invention : Dans Les Aventures de Télémaque, les sages proposent une troisième question à Télémaque et à l'habitant de l'île de Lesbos : « Lequel des deux est préférable : d'un côté, un roi conquérant et invincible dans la guerre ; de l'autre, un roi sans expérience de la guerre, mais propre à policer sagement les peuples dans la paix ? ».
Devant l'assemblée des sages, l'habitant de Lesbos (que vous nommerez Polémos) défend la première conception, Télémaque la deuxième. Rédigez ce débat argumenté.[/*]
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[*]Sujet des séries S et ES[/*]
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Objet d'étude : Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours.
Jacques Réda, Retour au calme, « La Maison Rouge », 1989.
Le poème « La Maison Rouge » se compose de trois sections, intégralement reproduites ici : « LA VISITE », « MAI SOMBRE » et « LES BRETELLES ÉTOILÉES ».
LA VISITE
Par un novembre obscur englouti sous les feuilles mortes
Qu'on amasse en marchant pour en mâcher l'odeur
(Et ma mère disait : tu vas abîmer tes chaussures,
Et mon père comme toujours ne disait pas un mot),
Au bout d'une avenue déserte où l'unique repère
Était, brune et rose, une usine de cacao,
Un dimanche on alla visiter la nouvelle maison.
Elle était haute et rouge, en brique avec des coins de pierre,
Pareille au château d'un poème étrange que j'avais lu,
Mais château de banlieue où devait pourrir ma jeunesse,
Comme entravé dans son étable un bouc irrésolu.
Et, dignement, avant les allées venues machinales,
Les éclats par-dessus la rampe et les portes claquant,
On remonta, redescendit l'escalier en spirale
Qui s'enfonçait jusqu'au sous-sol vers un jardin étroit.
Je m'émerveillai d'y trouver, tout au long de l'allée,
Si tardives et parfumées, quelques fraises des bois.
Sur le mur courait une vigne, et la grille rouillée
Donnait sur la berge du fleuve. On le sentait de loin
Qui roulait dans l'air mou d'automne un remugle de vase ;
On entendait rire et glousser au fil des remous
Son corps abandonné hâtif à des lueurs sournoises.
En face, une île toute en prés avec un pavillon
Un peu chinois et malfaisant comme le lieu du crime
Et, sur de forts appontement épaissis de bitume,
Un peu plus loin le pont roulant d'un hangar à charbon.
Muet à ce moment sous les arbres sourds et les brume
(Mais j'allais aimer la douceur rauque de sa chanson),
Sur la sauvagerie à villas, entrepôts, légumes,
Il s'élevait comme un signal dans l'entre chien et loup,
La nuit tombant sur mon enfance - et je devinais tout.
MAI SOMBRE
Tout au fond du jardin chantait l'araignée à fourrure
Et le soleil de mai tissait sa toile sur les eaux.
J'écoutais le trop-plein de bleu brûler dans les orties
Et le souffle animal d'une locomotive
Veiller sur la solitude des dieux.
Alors en haut d'un arbre ou dans l'ombre d'un mur,
Je fus le moyeu, les rayons et le bord de la roue
Accélérant.
Et si c'est un malheur de vivre, il est moins grand
Pour qui dure en vieux mur de mousse sous les nuages,
Ouvrant toujours sa cavité sombre au soleil de mai
Nerveux comme un tueur entre le fleuve et le sentier ;
Ombrageant des fleurs dont la tige aérienne prolonge
Une jambe de ciel ou d'enfant dans l'abricotier
Qui dérive à présent loin des jardins, loin des nuages.
LES BRETELLES ÉTOILÉES
Il y eut quand même des matins où, je ne peux pas dire,
même en hiver, mais enfin surtout au printemps, l'été
(sans oublier l'automne dont le déclin est apothéose),
oui, des matins où tout allait pour de bon commencer.
Quand je dis tout, c'est tout. Il faut donc entendre : le monde
entier de partout jaillissant en tous sens comme une onde
ou comme une fille les poings aux hanches et rieuse : me voici.
Non que le monde n'eût pas existé la veille, l'avant-veille,
ou pendant les jours innombrables qui m'avaient précédé,
mais (et l'on s'expliquait alors une certaine distance,
une certaine incapacité de confiance ou de ferveur),
il y était resté pris sous la pure transparence
d'une très fine pellicule collant si juste à ses contours,
qu'on pouvait la plupart du temps omettre sa présence
comme celle du papier peint à fleurs dans la salle à manger.
On vivait cependant, mais comme sur la scène d'un théâtre
au décor circulaire planté pour l'ornement des jours,
pour une illusion de profondeur derrière les pensées et les êtres
non moins étroitement enfermés sur eux-mêmes tels des sourds.
Puis un matin l'enveloppe s'étant tout à coup déchirée,
on découvrait la vérité des formes, des couleurs.
Quelque chose remuait au fond du décor immobile
et, léger lambeau d'air plus tiède dans l'air, on était
traversé par les chants d'oiseaux hachés comme de la paille,
par les étincelles du fleuve et ses buissons d'odeurs.
Et chaque pas heurtait une corde tendue à se rompre,
fil soyeux de la trame qui tout entière alors vibrait
à la fois jusqu'au ciel dans l'écho d'un cristal sans voûte
et par tout l'espace de la terre en route dans sa grandeur.
Le plus beau, quand j'allais ainsi le long des berges,
c'était, près du débarcadère, le gros tas de charbon
brillant comme du diamant au-dessus de leur barricade en poutres,
et plus loin cette petite manufacture de chocolat
si rose, parfumant l'air avec sa cheminée de tôle
droite sous la colline où moussait l'écume des lilas.
La lumière dorait les entrailles noires de la planète,
et dans ma tête la corde vibrait bien au-delà des mers.
Je percevais même sans bouger le changement, la vitesse ;
les pylônes électriques à vastes enjambées passaient
en chantonnant d'un hémisphère à l'autre, et d'un moment
à l'autre on allait arriver mais partir. Je me rappelle :
en ce temps-là j'arborais d'assez extraordinaires bretelles,
pas très élastiques à vrai dire mais, sur un fond bleu nuit,
semées de minuscules étoiles qui semblaient me soulever de terre.
Et, bien que j'utilise à présent comme beaucoup une ceinture
qui tous les matins me repartage suivant l'ordre établi,
je suis resté flottant entre le charbon et les étoiles.
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[*]Question : Le poème « La Maison Rouge » se compose de trois sections, « LA VISITE », « MAI SOMBRE » et « LES BRETELLES ÉTOILÉES » : comment comprenez-vous la complémentarité entre ces trois sections ? Justifiez votre réponse en prenant appui sur l'ensemble du texte.[/*]
[*]Commentaire : Vous ferez le commentaire de « LA VISITE ».[/*]
[*]Dissertation : La poésie permet-elle seulement de porter un regard neuf sur le monde ?
Vous développerez votre réflexion en vous appuyant sur les textes du corpus, sur les œuvres littéraires étudiées en classe ainsi que sur votre culture personnelle.[/*]
[*]Invention : Un journaliste littéraire souhaite rédiger un article sur le travail des poètes. Il se rend sur les lieux qui ont inspiré « La Maison Rouge ». Il lui apparaît alors que la poésie de Réda a la capacité de transfigurer une réalité qu'il trouve peu poétique. Écrivez cet article.[/*]
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Bon courage ! :rolleyes:
Edit : Ajout du deuxième sujet.
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Réponses
Les correcteurs vont s'ennuyer.
premier axe: Souvenir triste et miserable
second axe: visite etrange et remarquable
1) premiere visite inoubliable
2) maison loin du monde renfermant la solitude
3) "chateau" hante
qu'en pensez vous de mon plan? J'aurais la moyenne?
Pondichéry : en avril
Liban (et Syrie ?) : fin mai
Amérique du Nord : fin mai début juin
Europe, Afrique (dont Madagascar et l'Île Maurice) et Proche Orient : mi-juin
Asie : mi juin- fin juin
Amérique du sud et hémisphère sud en général : début à mi-novembre