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Sujet de dissertation du Capes de lettres modernes (session 2014)

Évoquant sa propre vie en utilisant une énonciation à la troisième personne, Annie Ernaux écrit :
« Ce que ce monde a imprimé en elle et ses contemporains, elle s’en servira pour reconstituer un temps commun, celui qui a glissé d’il y a si longtemps à aujourd’hui – pour, en retrouvant la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle, rendre la dimension vécue de l’Histoire.
Ce ne sera pas un travail de remémoration, tel qu’on l’entend généralement, visant à la mise en récit d’une vie, à une explication de soi. Elle ne regardera en elle-même que pour y retrouver le monde […] ».
Vous analyserez et discuterez ces propos en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures.
Annie Ernaux, Les Années, éditions Gallimard, 2008, page 239.
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Réponses
Personnellement , je pense l'avoir complètement foiré cette dissert^^
Le sujet paraissait simple , (bien plus simple que le fameux sujet de l'an dernier et sa transsubstantiation) mais il fallait bien cerner le propos d'Annie Ernaux .
Pour ma part j'ai d'entrée de jeu opposé : en grand I. les écrivains qui se servaient des mémoires dans un but de création de mémoire collective , tel un travail d'historien (d'Aubigné) , avec en grand II. , ceux qui n'ont absolument pas cette perspective ( Proust et l'épanchement du "moi" ) et dans une dernière partie j'ai expliqué que dans tous les cas pour faire un bon travail d'écrivain de mémoires , il fallait garder les deux , à la fois le récit d'une vie réfuté par Ernaux et à la fois la mémoire collective.
Sauf qu'en réalité je mesuis rendu compte trop tard en relisant le sujet le soir , qu'Annie Ernaux ne réfute pas le récit d'une vie mais au contraire le valorise du moment qu'il est au service de l'Histoire. Donc voila on verra bien si c'est considéré comme un hors sujet..
Bref comme dirait l'autre "alea jacta est" ^^
Quant à moi, j'ai essentiellement axé ma réflexion sur l'idée de la subjectivité des propos et sur l'incapacité quasiment inévitable des auteurs à retranscrire une version impartiale de l'Histoire à laquelle ils prennent part.
J'ai été plutôt inspirée et j'en suis sortie confiante ( en tout cas bien davantage que le lendemain, après les études grammaticales !
Mais bon, après coup - comme toujours - des doutes insupportables viennent nous taquiner et l'on remet tout en question ...
L'attente va être interminable pour nous tous alors j'espère que vous avez trouvé de quoi occuper vos esprits impatients jusqu'au mois de mai.
Amitiés solidaires,
EL.
Quand j'ai vu le sujet, j'étais triste. Je voulais un sujet sur le théâtre et je n'aime pas vraiment l'autobiographie. Heureusement, j'avais travaillé dessus au cas où deux semaines avant (un sentiment prémonitoire peut-être). En planchant dessus j'ai trouvé ce sujet très intéressant, il permettait de réfléchir sur de nombreuses choses.
Bien sûr maintenant que j'y repense, il y a certaines choses que j'aurais changé ou dit mieux mais je suis satisfaite. J'ai fait le maximum et j'espère que ça rattrapera l'épreuve de langue. Ma partie de didactique était ratée car j'ai manqué de temps (même si j'ai écrit l'essentiel, je n'ai pas eu le temps de faire toutes les remarques pédagogiques nécessaires) et j'ai été déstabilisée par l'ancien-français, notamment par la question de morphologie.
Maintenant place à la préparation des oraux et à l'attente des résultats d'admissibilité !
En effet , pour la dissertation , j'ai aussi parlé dans ma 3ème partie de la subjectivité de l'écrivain et donc de l'impossibilité d'une impartialité complète .
Je pense qu'on a tous plus ou moins fait le même plan dans l'ensemble donc au moins on peut se dire qu'à priori on ne sera pas hors sujet c'est déjà ça
Et sinon pour la deuxième journée , pour l'épreuve de Didactique , étant donné qu'il s'agit d'une épreuve complètement nouvelle , je pense que le jury sera quand même assez indulgent , enfin j'espère en tout cas.
On croise les doigts
Je suis parti sur l'idée de porosité entre roman et autobiographie dans la mesure où le projet littéraire que pose Annie Ernaux se démarque de l'autobiographie traditionnelle par une énonciation de type romanesque : mise à distance du personnage par l'utilisation de la P3, etc.
Le sujet était à la fois simple à comprendre et difficile. Difficile parce que la littérature de la mémoire et l'autobiographie ne sont pas les genres les plus étudiés en fac et en prépa CAPES...
On verra bien...