Fiches méthode Bac de français 2021
Bonjour,
nous commencons une séq. Poésie en Français, et nous travaillons pas mal sur les syllabes. Cependant j'ai quelques doutes...
Pourriez-vous me rappeler les règles essentielles, surtout pour les petits "pièges"?
comme Par exemple France, est-ce 1 syllabe? ou 2? France? ou Fran-ce
Et pour Muse? Muse, ou Mu-se...
Merci ça pourrait vraiment m'aider.
nous commencons une séq. Poésie en Français, et nous travaillons pas mal sur les syllabes. Cependant j'ai quelques doutes...
Pourriez-vous me rappeler les règles essentielles, surtout pour les petits "pièges"?
comme Par exemple France, est-ce 1 syllabe? ou 2? France? ou Fran-ce
Et pour Muse? Muse, ou Mu-se...
Merci ça pourrait vraiment m'aider.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.
Réponses
Comment compter les syllabes ?
? Le problème du « e » muet : un « e » de fin de mot ne se prononce pas en fin de vers ni devant une voyelle.
Ex : Dans l’ombre transparent(e), indolemment il rôd(e).
(Heredia, Les Trophées)
? Synérèse et diérèse : lorsque deux voyelles se suivent dans un même mot, la synérèse les groupe en une seule syllabe et la diérèse les dissocie, mettant ainsi le mot en relief.
Ainsi hier peut compter pour une syllabe dans la synérèse et deux dans la diérèse.
On ne dit pas des syllabes, mais des pieds. (C'est pourquoi on parlera de vers "boîteux")
Il y a belle lurette qu'on ne compte plus en "pieds". Les pieds étaient des groupements de syllabes comprenant des voyelles brèves et/ou longues. Système de compte qui a commencé à être modifié dès le IVe siècle après J.C., avec l'apparition du bas-latin.
Muriel, aidée (pour la date) de son Que sais-je ? 1377 sur la versification.
Mais je suis d'accord avec toi, le terme "pied" est inapproprié puisqu'il renvoie à des notions de vers scandés qui existent dans la poésie grecque et pas dans la poésie française.
On a de nos jours de plus en plus tendance à remplacer le mot" pieds" par le mot "syllabe" Je trouve dommage de perdre cette distinction entre la prose et la poésie métrée-rimée
La poésie classique demande d’avoir un rythme régulier. Les vers les plus chantants sont ceux composés d’un nombre de pieds « pair ». Pour rappel, chaque syllabe prononcée compte pour un pied, y compris les « e ». Les « e » muets doivent être élidés. Les longueurs de vers les plus courantes sont : l’octosyllabe (8 pieds), le décasyllabe (10 pieds) et l’alexandrin (12 pieds).
Poètes.com, rédigé par un professeur de français, n'utilise que "pied"
Wikipedia donne les deux termes "pieds ou syllabes"
Larousse (du XIXème) "c'est improprement que l'on dit que le vers français est composé de douze pieds" : improprement, sans doute, mais on le dit
Robert, plus récent, "on ne doit pas parler des pieds d'un vers, mais de syllabes" (ce qui signifie bien qu'il y a erreur, mais qu'elle est entérinée par l'usage)
On compte les E pour une syllabe
du poèmEU, plus que le premier sera proche
ellEU vient, Dieu sait par quels détours, vers vous deux
ellEU vient: d'un à l'autrEU mot tu es plus vieux.
Et ici tu as bien 12 syllabes et pas 13
Ne crois pas qu'elle aillEU s'endormir sous des branches
la pirEU soif, la doucEU bouche avec ses cris
Donc ici, en fin de vers, 4.
Comme te dit pertinnement JSC, on ne compte jamais les E dits “muets” en fin de vers ; il faut donc les trouver à l'intérieur du vers ; ce qui est fait.
Tu peux faire confiance aux poètes pour leur nombre de syllabes
Y a t-il une diérèse à :
"De cloches et d'oiseaux" (pour faire 6 pieds)
De-clo-ches-et-d'oi-seaux ?
Parce que il y a le E de "et" devant !
Merci
Ton vers est extrait de Lorsque l'enfant paraît de Hugo.
Il n'y a pas de diérèse. Il faut prononcer le E de "cloches" (et faire la liaison) parce qu'il est au pluriel : De cloches (z) et d'oiseaux = six syllabes. (De/clo/ches/Zé/d'oi/seaux.)
Muriel
Exemple (fictif) : Sois/ tran/qui/ll(e) et/ cal/me/ (6 syllabes)
Dans ce rondeau en octosyllabes de Charles d'Orléans
En la forêt de Longue Attente
Chevauchant par divers sentiers
M'en vais, cette année présente,
Au voyage de Desiriers.
il faut bien dire
M'en vais, cet/tEU année présente,
Deux E prononcés chez Ronsard
décasyllabes
Ange divin, qui mes plai/ EU embaume,
Le truchement et le héraut des dieux,
De quelle porte es-tu coulé des cieux,
Pour soulager les peines de mon âme ?
alexandrins
Ah longues nuicts d'hyver de ma vi/EU bourrelles,
Donnez moy patience, et me laissez dormir,
Vostre nom seulement, et suer et fremir
Me fait par tout le corps, tant vous m'estes cruelles.
(ici il y a bien diérèse à pa/ti/ence)
Par contre, il élide les E devant voyelle
Donc "an-née" et pas "an-né-e".
Et "de quel-le por-té-tu-cou-lé-des-cieux", pas "por-te-es-tu".
Pas claire la règle.
Les vers de Charles d'Orléans sont toujours des octo, on ne peut pas faire la diérèse à sentiers, même si la rime paraît bancale avec destriers. D'ailleurs dans la prononciation courante, on dit un sen/tier ; un des/tri/yer. On a une rime yé/yé qui est suffisante.
Je t'accorde le E final de année ici
M'en vais, cette anné/EU présente
Les EU dits muets ne sont en effet pas muets en poésie, ni dans le sud de la France (même si dans le sud, avec le laminoir de la télé, ces E ont tendance à devenir caduques)
Charles d'Orléans écrivait dans le mètre d'alors des balades, l'octosyllabe ; ce mètre était toujours régulier (pas d'exception de neuf vers) Pourquoi dis-tu qu'on ne peut ignorer la diérèse ? sentier peut sans problèmes être prononcé sen/tié ou sen/ti/yé