Infinitif de narration

dans Langue française
Bonjour,
J’aimerais savoir pourquoi a-t-on le droit d’écrire :
« - Hélas, c’est toujours ainsi, l’interrompit M. L.
Et de retourner à lire son livre. »
Il ne faut pas conjuguer le 2nd verbe (retourner, sans de) aussi ?
Merci.
J’aimerais savoir pourquoi a-t-on le droit d’écrire :
« - Hélas, c’est toujours ainsi, l’interrompit M. L.
Et de retourner à lire son livre. »
Il ne faut pas conjuguer le 2nd verbe (retourner, sans de) aussi ?
Merci.
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Réponses
1 Ce n'est pas un discours indirect mais un discours direct :
a- les paroles sont rapportées telles quelles, sans être introduites par un verbe déclaratif tel que "Il me dit. Il m'a dit."
b- "l'interrompit M.L." est une phrase incise qui indique l'auteur des paroles.
Dans un discours indirect, vous auriez :
* M.L. l'interrompit en disant que malheureusement c'était toujours ainsi.
2 Et DE retourner à lire son livre.
C'est un infinitif de narration, introduit par DE, comme dans :
* Et flatteurs d'applaudir. (La Fontaine)
→ Et les flatteurs se mirent à applaudir.
l'infinitif de narration peut-il parfois équivaloir à autre chose qu'un passé simple?
par ailleurs,
pourquoi le trouve-t-on si souvent accompagné de la conjonction de coordination "et"?
Pour la fréquence du "et", c'est dû à la valeur consécutive de l'IN.
Auriez-vous un exemple (si possible littéraire) d'infinitif de narration employé avec l'indice "à" ?
Il me semble que cela n'existe plus de nos jours.
L'infinitif de narration est toujours introduit par de.
Mais le livre donné en lien dans l'un des messages précédents (L'INFINITIF DIT DE NARRATION, d' Annick Englebert) signale quelques cas, très minoritaires, en ancien français, à la page 47. Notamment une citation de Gautier d'Arras.
Toujours dans le même lien, au bas de la page 48, est cité Saint-Simon (qui n'employait l'infinif de narration qu'avec la préposition à) : Deux autres exemples du même auteur sont cités page 75, [66a] et [66b].
Muriel
Je m'interroge sur une tournure grammaticale que je rencontre régulièrement et qui ne me parait pas juste.
Voici des exemples de phrases qui suivent ce modèle :
Qu'en pensez-vous ? Trouvez-vous ces tournures correctes ?
J'ai déjà demandé l'avis d'une amie devenue très récemment professeur de Français, mais elle n'a pas su me répondre.
Si vous pouviez me donner des éclaircissements, je vous en serais reconnaissant ! (Hé oui, je n'en dors pas la nuit !
PS : Ces phrases sont extraites du site VDM. Ce sont des exemples sélectionnés parmi beaucoup d'autres. Ne faites pas attention au sens car ce sont des extraits hors contexte ! :P
Cette tournure est très correcte, et même littéraire.
Tu pourras l'apprendre à ton amie prof de français; elle se nomme infinitif de narration.
Dans un récit, elle sert à remplacer un indicatif passé et permet d'exprimer avec vivacité la conséquence immédiate d'un fait. Exemple fameux de La Fontaine :
"Ainsi dit le renard, et flatteurs d'applaudir."
J'ai du mal à saisir les subtilités stylistiques des phrases du type : "Et qqun/qqch de + infinitif" en écho à la phrase précédente.
Ex :
Je ne vois pas bien ce qu'apporte cette structure par rapport à la formulation "triviale" :
Est-ce que cela permet de mettre l'accent sur ce que dit la mère ?
Y a-t-il des règles d'emploi particulières ? Comment utiliser cette structure à bon escient ? N'est-elle pas un peu "clichée" ? (très usitée dans le répertoire journalistique... Je la trouve personnellement moche.)
J'ai longtemps cru que cette structure était journalistique, mais je me rends compte qu'elle apparaît finalement dans de nombreuses œuvres littéraires.
Merci d'avance
Infinitif de narration.
Merci beaucoup !
Ne peut-on imaginer qu'ici d'ajouter est délibérément mis en échos à d'être ?
J'ai fait quelques recherches du coup (avec l'appellation c'est plus facile
D'ailleurs le site etudes-litteraires le précise à la page dédiée : Pour moi, c'est donc plutôt à éviter dans un texte littéraire. Me trompe-je ?
Selon R. L. Wagner et J. Pinchon, dans Grammaire du français classique et moderne, « [l’infinitif de narration] est propre à la langue écrite ; [ce tour] a, en français moderne, une couleur un peu archaïque. » (page 489)
Grevisse écrit, quant à lui, au paragraphe 901 (historique) du Bon Usage : « considéré comme familier au XVIIe siècle, [l’infinitif de narration] passe aujourd’hui pour élégant et pour un peu recherché. »
Lui-même, critique musicale à la plume acérée, il relate à son père les commentaires que son œuvre a suscités et, si la plupart des journaux l’ont encensé, deux d’entre eux l’ont désavoué : le Corsaire et le Constitutionnel. Et Berlioz d’expliquer qu’il s’agit là de mesquinerie, de vengeance, comme quoi, la musique n’adoucit pas toujours les mœurs.
Merci beaucoup.