Je pense que Bayard a plutôt voulu dire : le pronom relatif peut-il être complément d'un verbe....
Oui c'est en effet de cela qu'il s'agit!
Du coup, que pont-on conclure de ces multiples exemples? Qu'une même construction peut être parfois fautive, et parfois correcte? Ça me paraît un peu bizarre...
Je pense que Bayard a plutôt voulu dire : le pronom relatif peut-il être complément d'un verbe...
A cette question je crois qu'on peut répondre oui.
Toutes les phrases citées par Lamaneur semblent correctes.
(Mais dans les exemples donnés, les verbes en question ne sont pas les noyaux d'une proposition circonstancielle, mais de simples compléments circonstanciels.)
Nous avons déjà eu l'occasion de constater que l'acceptabilité d'une relative imbriquée variait et que certains les considéraient même comme agrammaticales.
Voici la définition que donne Riegel des relatives imbriquées: quand le relatif a une fonction non par rapport au verbe principal de la relative, mais par rapport au verbe de la complétive complétant celui-ci, comme par exemple Partons pour Venise, que je veux que tu visites avec moi.
Or, dans les phrases de Bayard ou de Lamaneur, pas de complétive complétant le verbe principal de la relative : juste des compléments prépositionnels à noyau infinitif, le relatif complétant cet infinitif. Je n'y vois donc pas d'imbriquées stricto sensu...
Dans le cas où le GN à relativiser est autre que le sujet, il prend la forme pronominale prévue par les règles déjà décrites et se place entête du bloc, qu'il s'agisse :
• du COD d'un infinitif ou d'une conjonctive
Il est parti pour la ville qu'il veut visiter.
Écoute la mélodie que je lui ai entendu chanter.
C'est bien le prix qu'il pensait pouvoir en obtenir.
Partons pour Venise que je veux que tu visites avec moi.
Ce qui est navrant, c'est de voir qu'on ne peut pas trouver de logique pour cette histoire de pronom relatif complément du l'infinitif circonstanciel.
Cela semble parfois correct, parfois faux, sans explications
Et pourtant, il me semble qu'une construction est soit correcte, soit grammaticalement fausse. Sa validité ne peut pas dépendre du contexte, normalement.
J'aurais malgré tout tendance à penser que cette construction est fautive.
En effet, dans l'expression "des travaux qu'il faudra des siècles pour accomplir", on rattache naturellement le "que" au verbe de la proposition relative, qui a déjà un COD.
Qu'en pensez-vous?
Attention : "des siècles" n'est pas COD, mais sujet réel de l'impersonnel "il faudra".
Le verbe falloir n'a jamais de COD.
Et le qu' est pour sa part COD de "accomplir".
Absolument. On pourrait d'ailleurs tourner la phrase ainsi : "des travaux que des siècles seront nécessaires pour accomplir"
qui me paraît également douteuse.
Mais du coup, cela sème le doute dans mon esprit.
Je m'explique: dans une phrase telle "Il y avait des gens que j'étais particulièrement heureux de voir", là aussi le relatif complète un infinitif prépositionnel qui ne fait pas partie du verbe principal de la relative. Et pourtant, est-ce faux pour autant?
Un infinitif adjectif ? ! Tu veux dire un infinitif complément d'adjectif, je suppose.
Donc cela ne concerne que les adjectifs pouvant avoir un tel complément, et pas n'importe quel adjectif. Difficile de dire si c'est correct dans tous les cas, mais a priori, cela doit être fréquemment possible.
Bonsoir
je voudrai bien savoir si mon analyse est logique:
2- Hier, c'était dimanche, ma famille était venue me voir. (c'est clair que "hier" est un complément circonstanciel de temps/ mais "c’était dimanche" je pense qu'on va l'analyser de la manière suivante:
* c’était: présentatif (ce: pronom démonstratif ayant la fonction de sujet du verbe "était")
* dimanche: le vrai sujet de la phrase
=> "c’était dimanche" nous donne une indication sur le temps, mais ce n'est pas un complément circonstanciel de temps
3- Le soleil de trois heures était agréable.
* le soleil: GN sujet du verbe "était"
* "de trois heures": est ce qu'on va le considérer comme un complément circonstanciel de temps vu qu'il nous donne une indication exacte sur le temps , ou un complément du nom?
4- au bout de quelques heures, la mère avait commencé à paniquer.
* "au bout de quelques heures": GN ayant la fonction d'un complément circonstanciel de temps marquant la durée du procès
5- nous nous sommes regardés pendant un moment.
* "pendant un moment": complément circonstanciel de temps marquant la durée, il est introduit par l'adverbe "pendant"
6- À partir de ce moment, je n'avais plus de sentiments pour lui.
* "à partir de ce moment": GN introduit par la préposition "à" ayant la fonction d'un complément circonstanciel de temps
7- c'était bon d’apprécier la nuit d'été qui nous enveloppait.
* "la nuit d'été": complément d'objet direct du verbe "apprécier"
Hier, c'était dimanche, ma famille était venue me voir.
Deux verbes conjugués, donc deux propositions. "c'était dimanche" est ce qu'on appelle une proposition incidente, un simple commentaire accessoire.
On aurait pu également l'écrire entre tirets ou entre parenthèses. Elle n'a aucune fonction grammaticale par rapport au reste de la phrase.
Le soleil de trois heures était agréable.
Il s'agit d'un simple complément de nom.
Au bout de quelques heures, la mère avait commencé à paniquer.
Ce CC de temps n'indique pas la durée du procès : elle n'a pas paniqué pendant quelques heures...
Il indique simplement quand a commencé le procès.
Nous nous sommes regardés pendant un moment.
C'est bien un CC de temps exprimant la durée.
Mais pendant n'est pas un adverbe, c'est bien sûr une préposition.
À partir de ce moment, je n'avais plus de sentiments pour lui.
C'est bien un CC de temps, composé de la locution prépositive "à partir de" et d'un GN.
C'était bon d’apprécier la nuit d'été qui nous enveloppait.
Il s'agit bien d'un COD du verbe "apprécier", verbe à l'infinitif.
Merci Jehan.
pour cette subordonnée circonstancielle: "quand nous nous sommes regardés, il était déjà parti"
le procès de la subordonnée a eu lieu postérieurement par rapport à la principale, non?
Réponses
Oui c'est en effet de cela qu'il s'agit!
Du coup, que pont-on conclure de ces multiples exemples? Qu'une même construction peut être parfois fautive, et parfois correcte? Ça me paraît un peu bizarre...
Toutes les phrases citées par Lamaneur semblent correctes.
(Mais dans les exemples donnés, les verbes en question ne sont pas les noyaux d'une proposition circonstancielle, mais de simples compléments circonstanciels.)
Or, dans les phrases de Bayard ou de Lamaneur, pas de complétive complétant le verbe principal de la relative : juste des compléments prépositionnels à noyau infinitif, le relatif complétant cet infinitif. Je n'y vois donc pas d'imbriquées stricto sensu...
Cela semble parfois correct, parfois faux, sans explications
Et pourtant, il me semble qu'une construction est soit correcte, soit grammaticalement fausse. Sa validité ne peut pas dépendre du contexte, normalement.
J'aurais malgré tout tendance à penser que cette construction est fautive.
En effet, dans l'expression "des travaux qu'il faudra des siècles pour accomplir", on rattache naturellement le "que" au verbe de la proposition relative, qui a déjà un COD.
Qu'en pensez-vous?
Le verbe falloir n'a jamais de COD.
Et le qu' est pour sa part COD de "accomplir".
"des travaux que des siècles seront nécessaires pour accomplir"
qui me paraît également douteuse.
Mais du coup, cela sème le doute dans mon esprit.
Je m'explique: dans une phrase telle "Il y avait des gens que j'étais particulièrement heureux de voir", là aussi le relatif complète un infinitif prépositionnel qui ne fait pas partie du verbe principal de la relative. Et pourtant, est-ce faux pour autant?
Donc cela ne concerne que les adjectifs pouvant avoir un tel complément, et pas n'importe quel adjectif. Difficile de dire si c'est correct dans tous les cas, mais a priori, cela doit être fréquemment possible.
je voudrai bien savoir si mon analyse est logique:
2- Hier, c'était dimanche, ma famille était venue me voir. (c'est clair que "hier" est un complément circonstanciel de temps/ mais "c’était dimanche" je pense qu'on va l'analyser de la manière suivante:
* c’était: présentatif (ce: pronom démonstratif ayant la fonction de sujet du verbe "était")
* dimanche: le vrai sujet de la phrase
=> "c’était dimanche" nous donne une indication sur le temps, mais ce n'est pas un complément circonstanciel de temps
3- Le soleil de trois heures était agréable.
* le soleil: GN sujet du verbe "était"
* "de trois heures": est ce qu'on va le considérer comme un complément circonstanciel de temps vu qu'il nous donne une indication exacte sur le temps , ou un complément du nom?
4- au bout de quelques heures, la mère avait commencé à paniquer.
* "au bout de quelques heures": GN ayant la fonction d'un complément circonstanciel de temps marquant la durée du procès
5- nous nous sommes regardés pendant un moment.
* "pendant un moment": complément circonstanciel de temps marquant la durée, il est introduit par l'adverbe "pendant"
6- À partir de ce moment, je n'avais plus de sentiments pour lui.
* "à partir de ce moment": GN introduit par la préposition "à" ayant la fonction d'un complément circonstanciel de temps
7- c'était bon d’apprécier la nuit d'été qui nous enveloppait.
* "la nuit d'été": complément d'objet direct du verbe "apprécier"
Deux verbes conjugués, donc deux propositions.
"c'était dimanche" est ce qu'on appelle une proposition incidente, un simple commentaire accessoire.
On aurait pu également l'écrire entre tirets ou entre parenthèses. Elle n'a aucune fonction grammaticale par rapport au reste de la phrase. Il s'agit d'un simple complément de nom. Ce CC de temps n'indique pas la durée du procès : elle n'a pas paniqué pendant quelques heures...
Il indique simplement quand a commencé le procès. C'est bien un CC de temps exprimant la durée.
Mais pendant n'est pas un adverbe, c'est bien sûr une préposition. C'est bien un CC de temps, composé de la locution prépositive "à partir de" et d'un GN. Il s'agit bien d'un COD du verbe "apprécier", verbe à l'infinitif.
pour cette subordonnée circonstancielle: "quand nous nous sommes regardés, il était déjà parti"
le procès de la subordonnée a eu lieu postérieurement par rapport à la principale, non?