Pour une réforme du participe passé
dans Langue française
Bonjour à tous !
Non-linguiste mais passionné de linguistique, j'ai réalisé un travail conséquent sur le problème du participe passé. Vous pouvez le consulter intégralement en cliquant sur le lien suivant :
(Voir lien sur la page de mon profil)
Mais comme ce document est un peu long (67 pages), je vais essayer de le résumer ici : un excellent exercice ! Ce sont en fait des propositions pour simplifier les accords du participe passé, mais sur une base rationnelle. La plupart des grammairiens reconnaissent en effet qu'ils sont trop byzantins, même incohérents. Mes propositions fondamentales sont à la page 31. Les voici, un peu simplifiées :
A) L'auxiliaire Avoir des temps composés, à la voix active, indique une action en soi. Le participe passé précise cette action, prend donc une valeur adverbiale et reste invariable.
L'auxiliaire Être des temps composés indique le résultat d'une action, se traduisant par un attribut participe passé. Dans une phrase active, cet attribut à valeur adjectivale s'accorde avec l'agent de l'action : le sujet grammatical.
C) L'auxiliaire Être de la voix passive indique aussi le résultat d'une action, se traduisant par un attribut participe passé. Dans une phrase passive, cet attribut à valeur adjectivale s'accorde avec le patient de l'action : le sujet grammatical.
S'agissant des formules B et C, pourquoi ne pas établir tout de suite que le PP doit s'accorder avec le sujet ? C'est qu'il n'a à priori aucune raison de s'accorder davantage avec le sujet qu'avec le complément. Par contre, que le PP s'accorde avec l'agent de l'action dans une phrase active, avec le patient de l'action dans une phrase passive, cela parait quand même assez logique. Comme dit Grevisse, l'accord doit s'effectuer avec l'élément attirant le plus l'attention. Et si après, cet agent ou ce patient de l'action correspondent toujours au sujet grammatical, ce n'est qu'un effet secondaire.
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, voici à présent les avantages que je vois à ces trois formules :
1) Sur un plan strictement théorique, ces formules valent manifestement bien les règles actuelles. Il est de toute façon difficile de faire pire ! On peut même considérer mes formules comme plus cohérentes, car ne faisant aucune concession aux usages, contrairement aux règles actuelles : invariabilité du PP avec le support situé après.
2) Bien que ne s'occupant pas du tout des usages oraux, mes formules les suivent beaucoup mieux que les règles actuelles. Cela dit, je ne prétends pas que la correspondance soit parfaite. Il y aura de toute façon toujours un certain décalage entre les langages écrit et oral.
3) Mes formules aboutissent donc à une simplification radicale des accords du participe passé, sur des bases théoriques solides qui plus est. L'interprétation des auxiliaires Avoir (action en soi) et Être (résultat d'action) est en particulier tout-à-fait classique. Vous la trouverez aussi bien chez Grevisse que des sites Internet sur notre belle langue. On ne peut pas dire que je sois très original ici !
4) Cerise sur le gâteau : mes formules sont très compréhensibles par des enfants scolarisés, premiers bénéficiaires d'une réforme du participe passé. Il me parait en effet évident qu'on ne pourra pas leur imposer des pages entières d'équations grammaticales… D'où l'intérêt de formules courtes, percutantes et quand même logiques : par exemple, les miennes !
Cela dit, pour suivre mes formules, il faut radicalement changer d'optique : ne plus considérer le PP comme un élément recherchant de manière individualiste son support d'accord, mais comme un composant verbal solidaire de l'auxiliaire. Ces deux conceptions du PP sont par ailleurs très classiques. Je me suis contenté de pousser jusqu'au bout la deuxième. Bref, ce n'est vraiment pas une révolution dans notre grammaire !
Je profite de l'occasion pour signaler que l'association ÉROFA mène des études pour simplifier sur une base rationnelle l'orthographe et la grammaire françaises.
Que pensez-vous de ces propositions sur le participe passé ? Le débat est lancé…
Non-linguiste mais passionné de linguistique, j'ai réalisé un travail conséquent sur le problème du participe passé. Vous pouvez le consulter intégralement en cliquant sur le lien suivant :
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Mais comme ce document est un peu long (67 pages), je vais essayer de le résumer ici : un excellent exercice ! Ce sont en fait des propositions pour simplifier les accords du participe passé, mais sur une base rationnelle. La plupart des grammairiens reconnaissent en effet qu'ils sont trop byzantins, même incohérents. Mes propositions fondamentales sont à la page 31. Les voici, un peu simplifiées :
A) L'auxiliaire Avoir des temps composés, à la voix active, indique une action en soi. Le participe passé précise cette action, prend donc une valeur adverbiale et reste invariable.

C) L'auxiliaire Être de la voix passive indique aussi le résultat d'une action, se traduisant par un attribut participe passé. Dans une phrase passive, cet attribut à valeur adjectivale s'accorde avec le patient de l'action : le sujet grammatical.
S'agissant des formules B et C, pourquoi ne pas établir tout de suite que le PP doit s'accorder avec le sujet ? C'est qu'il n'a à priori aucune raison de s'accorder davantage avec le sujet qu'avec le complément. Par contre, que le PP s'accorde avec l'agent de l'action dans une phrase active, avec le patient de l'action dans une phrase passive, cela parait quand même assez logique. Comme dit Grevisse, l'accord doit s'effectuer avec l'élément attirant le plus l'attention. Et si après, cet agent ou ce patient de l'action correspondent toujours au sujet grammatical, ce n'est qu'un effet secondaire.
Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, voici à présent les avantages que je vois à ces trois formules :
1) Sur un plan strictement théorique, ces formules valent manifestement bien les règles actuelles. Il est de toute façon difficile de faire pire ! On peut même considérer mes formules comme plus cohérentes, car ne faisant aucune concession aux usages, contrairement aux règles actuelles : invariabilité du PP avec le support situé après.
2) Bien que ne s'occupant pas du tout des usages oraux, mes formules les suivent beaucoup mieux que les règles actuelles. Cela dit, je ne prétends pas que la correspondance soit parfaite. Il y aura de toute façon toujours un certain décalage entre les langages écrit et oral.
3) Mes formules aboutissent donc à une simplification radicale des accords du participe passé, sur des bases théoriques solides qui plus est. L'interprétation des auxiliaires Avoir (action en soi) et Être (résultat d'action) est en particulier tout-à-fait classique. Vous la trouverez aussi bien chez Grevisse que des sites Internet sur notre belle langue. On ne peut pas dire que je sois très original ici !
4) Cerise sur le gâteau : mes formules sont très compréhensibles par des enfants scolarisés, premiers bénéficiaires d'une réforme du participe passé. Il me parait en effet évident qu'on ne pourra pas leur imposer des pages entières d'équations grammaticales… D'où l'intérêt de formules courtes, percutantes et quand même logiques : par exemple, les miennes !
Cela dit, pour suivre mes formules, il faut radicalement changer d'optique : ne plus considérer le PP comme un élément recherchant de manière individualiste son support d'accord, mais comme un composant verbal solidaire de l'auxiliaire. Ces deux conceptions du PP sont par ailleurs très classiques. Je me suis contenté de pousser jusqu'au bout la deuxième. Bref, ce n'est vraiment pas une révolution dans notre grammaire !
Je profite de l'occasion pour signaler que l'association ÉROFA mène des études pour simplifier sur une base rationnelle l'orthographe et la grammaire françaises.
Que pensez-vous de ces propositions sur le participe passé ? Le débat est lancé…
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Réponses
On trouve quelques exemples au milieu de beaucoup de redites...
A) L'auxiliaire Avoir des temps composés, à la voix active, indique une action en soi. Le participe passé précise cette action, prend donc une valeur adverbiale et reste invariable.
Voici maintenant quelques exemples, pour lesquels vous pouvez constater que les résultats s'écartent complètement des règles actuelles :
1) Toutes ces sportives, je les ai vu fatiguées.
2) Cette terre, le soleil l'a rougi depuis longtemps.
3) Toutes ces questions difficiles, je les avais prévu.
4) Les efforts que nous avons fait ont été fructueux.
Voici une nouvelle série d'exemples, concernant des verbes pronominaux. Seul le dernier fait intervenir l'un des 22 verbes non pronominaux (tomber) formant les temps composés avec l'auxiliaire Être. Dans tous les exemples choisis pour les verbes pronominaux, les résultats ne suivent pas du tout les règles actuelles. Seul l'exemple 14 (tomber) concorde dans cette liste.
5) Cette permission, Jacques se l'est offert.
6) Cet ordinateur, Patricia se l'est offerte.
7) Marie s'est offerte un très beau bijou.
8) Chantal s'est payée de longues vacances.
9) Sylvie s'est attirée les foudres de son père.
10) Catherine s'est blessée les doigts.
11) Jacqueline s'est coupée du pain.
12) Elles se sont plues immédiatement.
13) Pierre et Jean se sont mentis avant-hier.
14) Elle est tombée dans l'escalier ce matin.
C) L'auxiliaire Être de la voix passive indique aussi le résultat d'une action, se traduisant par un attribut participe passé. Dans une phrase passive, cet attribut à valeur adjectivale s'accorde avec le patient de l'action : le sujet grammatical.
Cette formule ne s'écarte pas en fait des règles actuelles. Voici quand même deux exemples :
15) Elle seront reçues bientôt par le ministre.
16) Les braqueurs ont été poursuivis par les flics.
En revanche, je ne comprends pas la logique de la proposition B. Dans la phrase 5, "Cette permission, Jacques se l'est offert", je ne vois pas comment on peut considérer "offert" comme attribut du sujet "Jacques" : ce n'est pas Jacques qui est offert mais la permission. Si l'on veut analyser "offert" comme un attribut, ce n'est pas un attribut du sujet mais du COD. Je trouverais donc plus logique d'écrire "offerte", comme dans la règle actuelle, ou de rendre le participe passé invariable dans ce cas pour suivre la règle A.
Oui, exactement. L'auxiliaire Avoir indique une action en soi, précisée par le participe passé. Celui-ci acquiert donc une valeur adverbiale et reste invariable. Il n'a donc pas à s'accorder avec le complément d'objet direct, même placé avant.
Mais dans les exemples 1 à 4, le participe passé se prononce toujours de la même façon, que ce soit avec les règles officielles ou les miennes. Prenons cet exemple :
--- Ces vacances, Jacques les a offert à Sylvie.
Là, la différence est sensible à l'oreille. Mais cela ne choque pas particulièrement non plus. Dans une conversation, l'invariabilité domine largement avec l'auxiliaire Avoir.
Comment vous expliquer ? Là, vous posez la question habituelle : qu'est-ce qui est participe passé ? Mais cette question n'est valable que pour la conception individualiste du participe, le considérant comme un élément séparé de l'auxiliaire.
Dans ma conception hiérarchique, l'auxiliaire Être indique le résultat d'une action. Et celle-ci se traduit logiquement par un attribut participe à valeur adjectivale. Le participe passé n'est plus alors qu'un composant verbal. Vous me suivez bien, je pense ?
On a dès lors le choix entre deux solutions :
A) Soit faire accorder l'attribut participe, résultat d'action, avec l'agent de cette action.
Comme la phrase 5 est active, il parait alors logique de choisir la solution A. En effet, dans une phrase active, l'agent de l'action attire plus l'attention que le patient de cette action. Je suis ici le principe de Grevisse, pour qui l'accord doit s'effectuer avec l'élément attirant le plus l'attention. Par exemple, on écrira "Une foule de gens est entrée" ou "Une foule de gens sont entrés" selon qu'on accorde la priorité à "foule" ou à "gens".
Mais quelle que soit la solution choisie (A ou
Bref, c'est une autre logique. Elle n'est pas forcément supérieure aux règles actuelles, ni inférieure d'ailleurs, mais différente. Je précise par ailleurs que mes principes d'accord sont ceux pratiqués en espagnol et en italien, d'autres langues d'origine latine (romane).
Pourriez-vous également donner des exemples en espagnol et en italien ?
Tandis que la conception traditionnelle (même relue par Wilmet) est selon lui "individualiste"... Parce que là, toujours selon lui, le participe-adjectif choisit son support et se "marie" à qui il veut.
Tout ceci est très anthropomorphe... Et, disons-le, un poil idéologique.
Mais rassurons-nous, selon l'auteur, ce serait simplement de l'humour. Pourquoi pas ?
Dans ma conception hiérarchique, l'auxiliaire indique donc au participe le cadre général dans lequel il doit travailler : action en soi avec l'auxiliaire Avoir, résultat d'action avec l'auxiliaire Être. Pour la démonstration complète, je vous renvoie à ma section 3, le passage cité par Jehan étant dans la section 4. Vous trouverez aussi bien ces notions chez Grevisse (sérieux à priori) que sur des sites Internet relatifs au français.
Avec une action en soi (auxiliaire Avoir), le participe précise cette action, prend donc une valeur adverbiale et reste invariable.
Le résultat d'une action (auxiliaire Être) se traduit logiquement par un attribut participe à valeur adjectivale. S'agissant d'une action, faut-il alors considérer son agent ou son patient pour accorder le participe ? Cela dépend de la phrase considérée. Si elle est à la voix active, l'agent de l'action sera logiquement privilégié. Et à la voix passive, ce sera par contre le patient de l'action. Mais dans tous les cas, il s'agira du sujet grammatical. Élémentaire, Docteur Watson !
Dans cette conception hiérarchique, un hiatus ne peut donc exister entre l'auxiliaire et le participe pour les accords. Par exemple, on ne pourra écrire "Ces vacances, Jacques se les est offertes", avec l'auxiliaire au singulier et le participe au pluriel. Il faudra plutôt écrire "Ces vacances, Jacques se les est offert". Le participe est alors un composant verbal solidaire de l'auxiliaire, forme un tout avec lui.
L'espagnol suit intégralement cette conception hiérarchique. En effet, le participe passé reste toujours invariable avec l'auxiliaire Avoir (haber) : "Los caminos que hemos recorrido..." Avec les deux auxiliaires Être (ser, estar), il s'accorde par contre toujours avec le sujet : "Los enemigos fueront vencidos"...
L'italien suit aussi cette conception hiérachique pour l'auxiliaire Être (essere). C'est pourquoi je l'avais mentionné ici, Métis ne se posant des questions que pour les verbes pronominaux. Le participe passé s'accorde alors toujours avec le sujet.
Pour l'auxiliaire Avoir (avere), la situation est par contre contrastée : invariabilité avec les verbes intransitifs, transitifs indirects et transitifs directs (nom ou groupe nominal), accord avec le complément d'objet direct pour certains pronoms (pas tous). L'invariabilité est plus fréquente en tout cas que pour le français.
Je peux donc affirmer que l'espagnol suit intégralement ma conception hiérarchique, l'italien en grande partie. Mais cela n'implique évidemment pas que cette conception hiérarchique soit mentionnée dans leurs grammaires respectives.
Vous pouvez constater en tout cas que je suis assez bien documenté. Et il en faudra un peu plus pour me démolir ! Pour gagner du temps, je ne peux en tout cas que vous conseiller de lire intégralement mon document : du début à la fin, non en prenant un passage ici ou là, même s'il vous parait amusant. Page 33, je viens par ailleurs de rajouter l'espagnol parmi les langues illustrant ma conception hiérarchique.
Cela dit, ce n'était quand même pas fondamental dans mon exposé ! Essayez de voir les choses un peu plus largement, et moins superficiellement par la même occasion...
Cela dit, je ne comprends pas les différences que vous faites dans l'utilisation des auxiliaires. Je ne vois pas de différence entre "Hier, je me suis cassé la jambe" et "Hier, j'ai cassé un verre" que l'on parle de l'action ou de son résultat. Et comme c'est la base de votre raisonnement...
Les temps composés expriment tout d'abord une relation entre deux faits : auxiliaire pour le plus récent, participe passé pour le fait antérieur. Soit le fait antérieur n'est pas trop éloigné, soit ses résultats se poursuivent encore. Dans le premier cas, il s'agirait de l'auxiliaire Avoir des temps composés, dans le second cas de l'auxiliaire Être des mêmes temps composés. Ces perceptions sont bien entendu subjectives, non objectives.
De manière plus précise, Grevisse mentionne un nombre impressionnant de verbes possédant un sens différent selon qu'ils se conjuguent avec l'auxiliaire Avoir (action en soi) ou l'auxiliaire Être (résultat d'action). Et il ajoute que sa liste n'est pas exhaustive ! Par exemple : "La voiture a passé à six heures" (action en soi) versus "La voiture est passée depuis dix minutes" (résultat d'action). Par extension, nous pourrions alors distinguer ces deux auxiliaires par les critères sémantiques en question.
Maintenant, vous me dites que vous ne voyez pas de différence entre "Hier, j'ai cassé un verre" et "Hier, je me suis cassé la jambe". Pour "Hier, j'ai cassé un verre", il s'agit manifestement d'une action en soi, par ailleurs à la voix active.
Pour "Hier, je me suis cassé la jambe", la perception de l'auxiliaire Être résultat d'action est par contre brouillée par le fait que cette phrase est à la voix active. Mais reconnaissons d'abord que le sujet y subit bien le résultat de l'action, comme patient donc : cela suggèrerait la voix passive, mais seulement dans un deuxième temps. Le sujet est en effet d'abord l'agent de cette action (voix active), comme dans "Hier, j'ai cassé un verre" (action en soi). Pour les voix active et passive des verbes pronominaux, voyez ma section 2.
Bref, pour "Hier, je me suis cassé la jambe", nous avons des interférences en sens contraire. Pour certains, ce serait alors plutôt une action en soi, comme pour l'auxiliaire Avoir. D'autres verraient par contre le résultat d'une action, propre donc à l'auxiliaire Être. Et enfin, certains n'arriveraient pas à se décider !
Ces interférences ont fait postuler à certains grammairiens l'existence d'une voix moyenne pour les verbes pronominaux. Mais ils mélangent alors (dixit Ludo Melis) des notions contradictoires : résultat d'action, voix active. Autant les reconnaitre que les fusionner artificiellement !
Page 27 de mon travail, je donne ces trois phrases. Elles ont fondamentalement le même sens, mais avec des points de vue différents. La deuxième (B) est bien sûr pronominale :
A) Auxiliaire Avoir / Voix active : "Jacques a rasé lui-même". L'auxiliaire Avoir est alors perçu comme exprimant une action en soi. Jacques est aussi agent par rapport à lui-même (voix active).
C) Auxiliaire Être / Voix passive : "Jacques a été rasé par lui-même". Il s'agit alors incontestablement du résultat d'une action. Jacques est aussi patient par rapport à lui-même (voix passive).
Bref, les situations sont claires pour les situations extrêmes A et C. Mais dans la situation intermédiaire B, la voix active brouille la perception de l'auxiliaire Être comme exprimant le résultat d'une action.
Mais ce ne sont justement que des interférences, pas des phénomènes à l'état pur. Si nous essayons d'isoler ceux-ci, l'auxiliaire Avoir indique bien une action en soi, l'auxiliaire Être le résultat de cette action.
Il faut seulement considérer pour cela les situations extrêmes A et C, mais pas celle intermédiaire B. Comparez par exemple :
A) "Les flics poursuivent (ont poursuivi) le braqueur" : action en soi (auxiliaire Avoir), à la voix active. L'auxiliaire Avoir (ont) indique alors un temps composé, pas la voix active. Celle-ci, voix par défaut en français, ne requiert en effet aucun auxiliaire.
C) "Le braqueur est poursuivi (a été poursuivi) par les flics" : résultat d'action (auxiliaire Être), à la voix passive. Pour "a été", remarquons ici que l'auxiliaire Avoir (a) indique juste un temps composé, pas la voix passive comme l'auxiliaire Être (été).
Dans ces deux phrases, il ne se produit alors aucune interférence brouillant nos perceptions respectives des auxiliaires Avoir et Être. Rien de semblable à la situation intermédiaire B décrite plus haut : résultat d'action, mais aussi voix active.
Pour conclure, les significations des deux auxiliaires me semblent bien établies : action en soi pour Avoir, résultat d'action pour Être. Mais il faut reconnaitre que l'action en soi présente surtout des affinités avec la voix active, le résultat d'action avec la voix passive. Quand ces deux aspects divergent comme pour les verbes pronominaux, c'est alors la confusion : voix active au départ (agent privilégié), mais résultat d'action (auxiliaire Être) s'appliquant à l'agent devenu patient.
Certains ne distinguent plus alors le résultat d'action de l'action en soi, d'autres postulent une voix moyenne entre les voix active et passive... Cela montre bien que notre perception est globale, de type gestaltiste. Elle ne discerne pas bien des aspects pris séparément.
C'est en effet ce qui m'est immédiatement venu à l'esprit! Mais la seule différence, c'est qu'en italien, les finales s'entendent! Ce n'est donc pas qu'une question d'orthographe! Tout le problème est là.
Attention d'autre part au français: La pizza, j'en ai mangé!!!
Mais ce n'est pas bien grave, et je te dis cela tout à fait amicalement!
Ce n'est quand même pas un sujet sur l'italien !
C'est par exemple le cas de Marc Wilmet en 2009 dans un fascicule du Conseil International de la Langue Française (CILF) : "Penser l'orthographe de demain", page 29, annexe 2. Ces règles ont par ailleurs failli être adoptées par la commission ayant élaboré la petite réforme orthographique de 1990. Et je répète qu'elles sont suivies intégralement en espagnol, presque intégralement en italien : d'autres langues d'origine latine (romane).
Mon mérite, si j'ose dire, est de justifier la réforme envisagée en termes compréhensibles par des personnes n'ayant aucune connaissance linguistique. Cela me parait important pour des enfants scolarisés. On ne pourra pas en effet leur imposer des pages entières d'équations grammaticales ! D'où mes trois formules déjà expliquées, à la page 31 de mon document.