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Pascal, Pensées - En quoi l’ennui est-il une manifestation de notre misère ?

Bonjour à tous,
j'essaie en vain de répondre à cette question au sujet des Pensées de Pascal, "en quoi l'ennui est-il une manifestation de notre misère ? "
Ce n'est pas un sujet à rendre mais juste un entrainement en vue du bac qui s'approche.
J'ai réfléchi à la question et j'ai trouvé plusieurs pistes qui sont les suivantes :
* ennui = expérience insupportable pour l'homme de sa misère, il plonge l'homme dans l'instabilité
* l'homme est confronté entre ce qu'il voudrait être et ce qu'il est
* l'hypothèse de l'homme "coincé" entre l'infiniment grand et l'infiniment petit
* inconstance = misère
* la liasse "ennui" suit la liasse "misère", telle une suite logique des choses, une fatalité.
Et deux / trois citations qui pourraient se caser facilement :
"qu'est-ce qu'un homme dans la nature ?"
" ... savoir certainement et d'ignorer absolument"
"c'est être malheureux que de vouloir et de ne pas pouvoir"
Je n'arrive pas à dégager un plan digne de ce nom, j'ai l'impression de répéter toujours les mêmes choses et de ne pas assez marquer la différence entre misère et ennui (l'un étant le résultat de l'autre). Je suis certainement passée à côté d'un point essentiel mais j'ai du mal à le voir.
Qu'en pensez-vous ?
Merci d'avance pour votre aide.
j'essaie en vain de répondre à cette question au sujet des Pensées de Pascal, "en quoi l'ennui est-il une manifestation de notre misère ? "
Ce n'est pas un sujet à rendre mais juste un entrainement en vue du bac qui s'approche.
J'ai réfléchi à la question et j'ai trouvé plusieurs pistes qui sont les suivantes :
* ennui = expérience insupportable pour l'homme de sa misère, il plonge l'homme dans l'instabilité
* l'homme est confronté entre ce qu'il voudrait être et ce qu'il est
* l'hypothèse de l'homme "coincé" entre l'infiniment grand et l'infiniment petit
* inconstance = misère
* la liasse "ennui" suit la liasse "misère", telle une suite logique des choses, une fatalité.
Et deux / trois citations qui pourraient se caser facilement :
"qu'est-ce qu'un homme dans la nature ?"
" ... savoir certainement et d'ignorer absolument"
"c'est être malheureux que de vouloir et de ne pas pouvoir"
Je n'arrive pas à dégager un plan digne de ce nom, j'ai l'impression de répéter toujours les mêmes choses et de ne pas assez marquer la différence entre misère et ennui (l'un étant le résultat de l'autre). Je suis certainement passée à côté d'un point essentiel mais j'ai du mal à le voir.
Qu'en pensez-vous ?
Merci d'avance pour votre aide.

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Réponses
Tes idées sont excellentes mais il faut peut être rattacher l'ennui au thème du divertissement.
En effet, en relisant la pensée 126 par exemple:
"Ainsi s'écoule la vie; on cherche le repos encombattant quelques obstacles et, si on les a surmontés, le reposdevient insupportable, par l'ennui qu'il engendre; il en faut sortir et mendier le tumulte."
L'ennui même est source de misère car il pousse (en quelque sorte) l'homme au divertissement.
Tes idées expliquent d'ailleurs pourquoi l'homme se détourne vers le divertissement.
C'est juste une petite idée.
Pour se rendre compte de ce que çà veut dire il faut imaginer qu'en se réveillant le matin on cherche ce qu'on a à faire (du point de vue de Dieu). On découvrira que c'est ce qu'il faut faire mais que personne ne fera si on ne le fait pas soi-même, et c'est tout différent de ce qu'on aurait fait sans se poser cette question.
Il me semble que j'avais déjà répondu et expliqué cela. Aurais-je oublié de poster le message ?
En complément du message très pertinent de Gbn, je commencerais par définir ce qu'est la misère de la condition humaine.
Pascal est un converti. Son adhésion totale au christianisme l'a poussé à disséquer sans complaisance ses errances de jeunesse. Il s'est rendu compte qu'il s'était étourdi dans les plaisirs, le "divertissement", pour échapper à l'ennui.
Ce terme doit être défini précisément : il s'agit de cette sorte de vide de l'âme qui donne la nausée. "Quand on se verrait même assez à l'abri de toutes parts [des misères], l'ennui, de son autorité privée, ne laisserait pas de sortir du cœur où il a des racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin". L'ennui résulte de la perception de notre misère ontologique. L'homme est une créature, or il voudrait être par lui-même, ne pas devoir son existence à un absolu qui le dépasse. Pourtant il sait bien que toute vie a sa fin dans la mort. A sa manière, il fait l'expérience nauséeuse de l'Ecclésiaste, "Vanité, tout est vanité". Une autre manière d'exprimer la misère est de considérer l'homme par la dualité de sa nature : être spirituel et être de chair, dont le divorce est patent. La misère est donc la conséquence du péché originel qui a fait survenir le désordre, le déséquilibre dans l'admirable création humaine.
Finalement, tant que l'homme ne saura affronter l'ennui de sa misère, et non le fuir, il ne peut envisager la nécessité du salut personnel apporté par le Christ. Pascal fait l'expérience du psalmiste : "Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur ; Seigneur, écoute mon appel !" Psaume 129
Il ne faut jamais oublier que les Pensées ont été écrites comme un ouvrage apologétique en faveur du christianisme, c'est l'ouvrage brûlant d'un converti.