Grammaire du français

Quelle est la différence entre une métonymie et une synecdoque ?

Bonsoir à tous et à toutes !

Je souhaite consacrer ce sujet aux problèmes de signification de certains mots. J'ai beau lire mon dictionnaire, je ne vois pas les différences. Voici donc pour commencer deux mots - enfin quatre - que je n'arrive pas à distinguer :
1) quelle est la différence entre un alibi et un motif ?
2) Quelle est la différence entre une métonymie et une synecdoque ?

Merci à vous ;)
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Réponses

  • EdyEdy Membre
    Bonsoir, Jérémy !

    Tout d'abord, merci de votre message affectueux.

    ALIBI. MOTIF
    Si je les mets dans un contexte identique, je peux dire simplement :
    * J'ai été mis en prévention ou en accusation pour tel MOTIF d'inculpation pénale.
    * Heureusement, je dispose d'un ALIBI : je suis en mesure de prouver que je n'étais pas sur les lieux. (En latin, alibi signifie ailleurs.)

    METONYMIE. SYNECDOQUE
    Dans le Gradus de Dupriez, j'ai trouvé une demi-page qui explique la différence, mais je n'ai pas compris grand-chose.
    J'ai au moins retenu que "distinguer métonymie et synecdoque paraît plus ardu".
    Si vous le voulez, je veux bien vous en faire une copie.
  • Merci Edy et je crois qu'il est venu l'heure si vous le voulez de me tutoyer ;)

    Pour la copie, ce ne serait pas de refus mais je peux comprendre que la démarche soit embarrassante, donc ne vous y sentez pas obligé.
    Si j'ai bien compris la différence entre alibi et motif, l'alibi est une preuve irréfutable qui nous disculpe et nous lave totalement de tout soupçon, alors que le motif est une preuve sur laquelle on peut douter, n'est-ce pas ?
    En réalité, je doute encore pour la définition du "motif"... Je doute qu'il soit une "preuve" ; en revanche, je crois que c'est plus clair chez moi pour la définition de "alibi"
  • Bonjour

    Vu que c'est pour un genre de lexique, voici les définitions que j'ai trouvées:
    ALIBI.
    DROIT : Preuve qu’un suspect donne de sa présence à un autre lieu qu’à celui du délit dont on l’accuse. Avoir un alibi.
    Figuré : Prétexte, excuse.
    MOTIF
    Raison d’agir d’ordre intellectuel. Motif valable, plausible.
    Partie du jugement où le juge exprime les raisons de sa décision.
    Ornement simple, souvent répété, inspiré d’un thème. Motif fleuri, étoilé.
    [BEAUX-ARTS] Paysage servant de modèle à une œuvre.
    Dessin mélodique ou rythmique remarquable d’une œuvre musicale. Motif dramatique.
    METONYMIE.
    [RHÉTORIQUE] Figure consistant à exprimer un sens au moyen d’un terme désignant un autre sens qui lui est lié par une relation nécessaire. Dans la phrase Toute la maison se mit à crier, l’expression toute la maison signifie tous les occupants de la maison et constitue donc une métonymie.
    MÉTONYMIE : Rhétorique. Figure par laquelle on prend la cause pour l'effet, le sujet pour l'attribut, le contenant pour le contenu, etc., comme dans ces exemples : Il vit de son travail, c. à. d. du fruit de son travail, Il vit de ce qu'il gagne en travaillant.
    "L'armée navale était de cent voiles; c. à. d. de cent vaisseaux
    ."Toute la ville est allée au devant de lui; c. à. d. tous les habitants, etc.

    Synonyme : synecdoque
    SYNECDOQUE. Figure par laquelle on fait entendre le plus en disant le moins, ou le moins en disant le plus; on prend le genre pour l'espèce, ou l'espèce pour le genre, le tout pour la partie, ou la partie pour le tout.
  • D'accord, merci Henry ; et j'ai une autre distinction à vous demander, elle est cette fois grammaticale et j'ai honte :(
    Je me jette à l'eau, tant pis : quelle est la différence entre un attribut et une épithète ? :rolleyes:

    (et quels sont les "hussards noirs de la république ?" )
  • Bonjour

    Jérémy vous vous moquez, non, vous voulez me jauger !

    Je crois qu'Edy va rugir et vous l'aurez mérité.
    L'adjectif par définition sert à qualifier un mot, à lui apporter une information complémentaire.

    Si cet adjectif accompagne le nom on dit qu'il est épithète : le train jaune serpente dans la verte vallée.

    Si cet adjectif est séparé du nom par un verbe d'état (appelé "copule") il est attribut : le train semble vert et il serpente dans une vallée qui est verte.

    brièvement exposé
  • Merci. On peut effacer mes questions en attendant :D

    Que j'ai honte :mad: ; nous dirons que cette honte était salvatrice.
  • EdyEdy Membre
    Bonsoir Jérémy !

    Je regrette, mais j’ai pour principe de ne tutoyer personne sur aucun site, afin de ne pas faire de différences. Cela n’infirme pas les sentiments de sympathie que vous avez suscités chez moi, notamment en raison de votre curiosité intellectuelle et de votre disponibilité enjouée.

    Notre ami Henry vous a donné avec raison un autre sens de motif : celui des décisions judiciaires. Vous n’êtes pas sans savoir que légalement elles doivent énoncer les motifs qui étayent le « dispositif » du jugement, à savoir la partie finale qui tranche le débat.
    Ces motifs et ce dispositif constituent des preuves, puisque les décisions bénéficient de l’autorité de la chose jugée : « res judicata pro veritate habetur » (le jugement est tenu pour vrai), sous réserve d’être éventuellement réformées en appel ou exceptionnellement cassées en cassation. Je dis exceptionnellement, parce que la Cour de Cassation ne peut plus rejuger l’affaire quant aux faits et doit seulement s’assurer que le jugement ou l’arrêt est conforme à la loi, y compris quant à la régularité de la procédure.
    A condition d’être prouvé, un alibi est un motif de disculpation ou d’acquittement.
    Est-ce que c’est clair maintenant ?

    Je vous enverrai donc l’extrait du Gradus sur les deux figures de style. J’espère que vous comprendrez mieux que moi, qui ne suis pas vraiment un littéraire.

    Quant à l’épithète et à l’attribut, Henry vous a dit l’essentiel. Moi aussi, je suis un peu surpris de votre doute. La question étant importante, je me propose d’y revenir plus longuement dans l’intérêt de tous, malgré (nonobstant, disent les juristes) la qualité de l’article affiché sur notre site.

    Bonne soirée !
    Edy Voilà Jérémy !
    Les tropes principaux, métaphore, métonymie et synecdoque, examinés et enseignés depuis quelque vingt-cinq siècles, ont peut-être constitué un ensemble logique, mais ils se définissent aujourd’hui plus aisément en extension qu’en compréhension.
    Notons avec le groupe mu, Le Guern et Morier, que dans la métaphore certains classèmes sont mis hors jeu parce qu’ils évoquent une isotopie incompatible avec celle du texte.
    Distinguer métonymie et synecdoque paraît plus ardu.
    Le Guern (Sémantique de la métaphore et de la métonymie) fait remonter la confusion à Quintilien.
    Du Marsais voit la synecdoque comme une espèce de métonymie.
    La plupart cependant considèrent la relation entre le terme propre et le terme figuré comme plus étroite dans la synecdoque que dans celui de la métonymie.
    Fontanier parle de connexion. Genette de contiguïté. Morier d’inclusion.
    Partant du principe de l’analyse des sèmes, le groupe mu (Rhétorique générale, p.102 et suivantes) a redéfini la synecdoque de façon large mais efficace. La synecdoque serait le trope minimal. Par elle, le terme figuré est pris à un nœud de l’arbre sémique à un niveau différent de celui du terme propre (niveau plus général ou plus particulier). L’épée sera dite l’arme ou la pointe. Le chat deviendra l’animal ou la fourrure.
    Ils montrent ensuite que la métonymie consiste en deux synecdoques successivement inverses sans changement d’isotopie. Ex. : O mon fils, ô ma joie, parce que mon fils fait partie de ma vie (synecdoque généralisante) et que, dans ma vie, celui-ci a introduit de la joie (synecdoque particularisante).

    Je vous donne en plus quelques exemples extraits du livre.

    METONYMIE
    * Le phallus en ce siècle devient doctrinaire. (Michaux)
    * Un sentiment tricolore intense. (Claudel)
    * Avoir les yeux plus grands que le ventre.
    * Le second violon.

    SYNECDOQUE
    * Un arbre par dessus le toit / Berce sa palme. (Verlaine)
    * La Seine (la France) a des Bourbons.
    (Si la Seine signifiait les habitants de Paris, ce serait une métonymie.)

    METAPHORE
    * Je parle un langage de décombres où voisinent les soleils et les plâtras. (Aragon)
    * Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie. (Cendrars)
    * Le sabre et le goupillon.
  • Merci à vous Edy, il va falloir que je le relise plusieurs fois :D
  • VictorVictor Membre
    Bonjour à tous,

    Je suis actuellement en pleine révision pour le BAC de Français (même si je suis en S) et en relisant mes cours, je m'apercois d'une définition un peu ambigue.

    Je connais pas en fait la différence entre synecdoque et métonymie, d'après moi la synecdoque c'est donner à un mot un sens plus ou moins étendu que son sens habituel (> La voile pour le bateau) ou la matière pour l'objet (ex: le verre). Pour la métonymie, j'ai comme définition "Il s'agit de désigner quelque chose par le nom d'un élément du même ensemble (ex : la salle applaudit)

    Or, pour l'histoire de la voile, ça me semble un peu identique...

    Si quelqu'un peut m'aider
    Merci,
    Victor Finalement, j'ai trouvé tout seul,
  • j'aurais voulu savoir si une maillot jaune pour désigner un cycliste est une métonymie? https://www.etudes-litteraires.com/forum/topic5789-maillot-jaune-estce-une-metonymie.html
  • Bonjour!

    À propos de "métonymie" et de "synecdoque", voici ce qu'on nous apprend à l'école (copié ici depuis ce lexique en ligne):
    Synecdoque n. f.
    C'est un cas particulier de métonymie :
    On prend le tout pour la partie ou la partie pour le tout.
    [...]
    Plus précisément, on nous dit que la synecdoque ets une métonymie particulière qui consiste à prendre une partie pour le tout ou, "à la limite", "à l'extrème limite", (grimace du professeur) le matériau pour l'objet. Et je viens de découvrir sur ce lexique que certains considèrent qu'on peut aussi la prendre dans le sens inverse: "le tout pour la partie".


    Je ne retrouve plus la page, mais j'avais trouvé une explication sémantique plus intéressante qui légitimait la différenciation, à savoir que, "contrairement à la métonymie, la synecdoque n'identifiait pas, mais donnait une vision fragmentée", ou quelque-chose comme cela… Je l'écrierai si je le retrouve…


    Pour Fredebo, oui, c'est une métonymie.


    À bientôt…
  • salut à tous, je suis nouvelle et j'aurais une petite question ? s'il vouus plait
    Sur les figures de style : je ne comprends pas ce que c'est qu'une métonymie, une synecdoque, ainsi que la différence qu'il y a entre les deux !
    merci à ceux qui pourront et voudront m'aider !
  • Bonjour,

    Je te conseille d'aller voir les fiches sur le site : ici et ou même ce sujet.
  • Merci beaucoup Polo pour ta réponse !
    J'avais déjà vu les deux premiers lien et que je suis en train de lire le troisième.
    IL y a cependant quelquechose que je ne comprend pas.
    Henry dit : METONYMIE.
    [RHÉTORIQUE] Figure consistant à exprimer un sens au moyen d’un terme désignant un autre sens qui lui est lié par une relation nécessaire. Dans la phrase Toute la maison se mit à crier, l’expression toute la maison signifie tous les occupants de la maison et constitue donc une métonymie.
    Je ne comprend pas que "Dans la phrase Toute la maison se mit à crier" soit une métonymie.
    Selon moi, dans cette phrase, il s'agit d'un ensemble : le fait que, dans la maison, il y ai des gens qui crient, et/ou des choses qui font beaucoup de bruit.
    Pour moi c'est un ensemble, la maison et les choses bruyantes, et on a tiré dans la phrase donné l'élément "la maison", en occultant les choses bruyantes, et donc, par définition, ceci est une synecdoque.

    Si tu es encore là, peux-tu m'expliquer s'il te plaît ? Et puis, si d'autres veulent m'expliquer, je vous demande votre aide s'il vous plaiit !!

    merci à tous !
  • si mes souvenirs sont bons
    la métonymie consiste à prendre le tout pour la partie - contenant pour contenu alors que la synecdoque prend l'inverse : partie pour tout - contenu pour contenant

    si l'on s'en tient à cette relativement simple définition :
    et qu'àon l'attache à quelques exemples :
    UN TROIS MATS (une partie pour le tout) donc SYN
    LA MAISON SE MET A CRIER (le tout pour la partie = les gens) donc MET

    J'espère t'avoir aidé
    la nuance est subtile !
  • En fait, sur le site, j'ai compris que la synecdoque consite à prendre le tout pour la partie ET la partie pour le tout.
    La métonymie est plus "générale", "vague", "vaste" hum hum, c'est juste remplacer un concept, un objet, etc, par un autre "qui serait en relation avec le premier mais qui lui serait quand même différent/étranger"
    du coup ton explication ne tient plus vraiment...

    Désolée, merci quand même de m'avoir aidé !
  • alors là je sèche !
    va falloir que tu attendes l'arrivée d'experts :P
  • eh eh
    le pire, c'est vraiment frustrant, parce que dans mon livre et sur différents sites, ils donnent plein de définitions avec des mots pas très simples, enfin des mots qui pourraient être plus simples, donc moi je les comprends bizarrement, et vu que je les comprends bizarrement, et bien ces définitions sont un peu des contre-sens les unes par rapport aux autres.
    si je devais conclure avec tout ce que j'ai appris aujourd'hui, la métonymie et la synecdoque sont exactement la même chose.
    Grrrrrr
  • Bonjour à tous!

    Tout d'abord, deux petites citations de Wikipédia (le but n'étant pas d'en comprendre chaque terme technique, mais d'avoir au-moins une vision d'ensemble...)...
    SYNECDOQUE

    La synecdoque (du grec sunekdokhê, « compréhension simultanée ») est une figure de rhétorique utilisée dans la langue française qui consiste à changer de niveau sur un arbre hiérarchique de généralité : prendre la partie pour le tout, le tout pour la partie, le genre pour l'espèce, l'espèce pour le genre, etc. À l’inverse de la métonymie qui lui est opposée et qui se base sur un rapport logique de conséquence, elle désigne un tout en nommant seulement une partie qui lui est liée par un rapport logique de hiérarchie.
    METONYMIE

    La métonymie (du grec metônumia, « changement de nom ») est une figure de rhétorique. C'est un cas particulier de la famille des figures que sont les tropes ou métasémèmes, figures par lesquelles un concept est dénommé à partir d'un mot désignant un autre concept. Dans le cas de la métonymie, cette substitution a lieu entre termes contigus à l'intérieur d'un même ensemble logique structuré en parties. La métonymie vise donc une relation privilégiée entre ces parties : la cause pour l'effet (dans un processus), ou le contenant pour le contenu (dans un ensemble), l'artiste pour l'œuvre, la nourriture typique pour le peuple qui la mange (dans une représentation idéologique de sa culture), la localisation pour l'institution qui y est installée.
    On comprend donc que la métonymie désigne un concept par autre-chose alors que la synecdoque ne fait que particulariser ou généraliser. Dans cette optique, c'est deux choses bien différentes.


    Mais il y a une autre conceptualisation, que l'on apprend plutôt que ce que je viens d'écrire. On attribue à "métonymie" l'ensemble de ces significations et on considère que la "synecdoque" est un cas particulier de métonymie, celle-ci qui désigne le tout par la partie ou la partie par le tout. Cela n'a rien de contradictoire, sauf que ça permet de tout désigner par "métonymie" et de se demander ensuite lesquelles sont des synecdoques...


    Qu'est-ce qui est si compliqué?
  • D'ailleurs, quelle différence entre la métonymie et la synecdoque ?
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