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Questions sur le théâtre - Didascalies internes et externes, répartie, double énonciation, etc.

hello voila j'ai quelques questions pour me préparer a ma compo de lundi [ sur le théâtre ] =)

pouvez vous m'expliquer :

-la différence entre les didascalies internes et externes
- " il n'est pas rare de voir des scènes où il y a plus de didascalies que de texte, mais cela vise surtout à montrer l'absurdité du théâtre " . Je ne vois pas le rapport avec l'absurde ..?
- qu'est ce que la répartie? la non communication? la double énonciation? la parabase ?

voila merci d'avance !

Réponses

  • une didascalie externe est une indication scénique donnée par l'auteur (en général en italique et/ou entre guillemets et en italique)

    une didascalie interne est dite par un personnage dans une réplique et donne des indications scéniques (exemple :
    Personnage : prenez cette chaise = sa réplique indique qu'il y a une chaise et qu'il va y avoir un mouvement)

    l'absurde entre autres montre l'incommunicabilité, l'absurdité du langage : l'absence de réplique au profit de didascalie s'incrit dans cette idée

    la non communication : des personnages dialoguent (en général dans l'absurde, ils sont dépourvus d'identité : exemple : le professeur (dans la leçon de Ionesco ou encore mr smith - nom le plus courant en angleterre dans la cantatrice chauve) mais ils dialoguent sans se parler ; il y a absence de véritable échange

    la double énonciation est une des particularités théâtrales : il y a deux récepteurs dans la communication : un personnage s'adresse à un (ou plusieurs) autre personnage ET au public (on peut parler du cas de l'aparté où le personnage ne s'adresse qu'à l'un ou qu' à l'autre (en générale au public qu'il fait son complice)

    bon courage
  • Lilo28Lilo28 Membre
    A propos des didascalies internes, je m'embrouille un peu.
    Je vois certaines personnes dire que ce sont les didascalies insérées dans le texte entre deux répliques, d'autres disent plutôt que ce sont les informations fournies par les personnages.
    Que croire ?
  • La solution la plus logique: interne, à l'intérieur des répliques des personnages ; externe, à l'extérieur de ces mêmes répliques. Sur la question de l'incommunicabilité, on pourra retenir cette phrase de Beckett, qui résume bien la question: "Et si jamais je me tais, c'est qu'il n'y a plus rien à dire, même si tout n'est pas dit, même si rien n'a été dit". Le théâtre de Beckett est fondamentalement un théâtre de la non-parole, un théâtre dans lequel les didascalies revêtent une importance primordiale (il écrit du reste des Actes sans paroles). Ionesco, tout en gravitant autour du même thème dans bon nombre de ses pièces (La Leçon et la Cantatrice chauve sont de bons exemples, rajoutons Macbett), fait le choix du procédé inverse: la non communication par saturation de la parole. Le mot à retenir est celui de "logorrhée" ("logo", la parole et "rhée", le flux).

    Concernant la parabase, il s'agit-là d'une notion technique et relativement ancienne, je m'étonne que tu en aies besoin dans la mesure où tes précédentes questions laissaient plutôt supposer que tu t'intéressais au théâtre moderne (l'absurde, les limites du langage). La parabase renvoie au théâtre antique (et particulièrement au théâtre grec). Il faut savoir que le théâtre à cette époque et au confluent de différents arts: le chant, la danse, la poésie. Le choeur était chargé d'apporter à la pièce un support chanté ; ses membres étaient eux-mêmes déguisés et incarnaient des personnages secondaires du récit (le peuple, les vieillards, les femmes, etc...). Au sein de ce Choeur, il y avait une personne, nommée Coryphée, qui en plus du chant pouvait être amené à prendre la parole. Il pouvait soit s'adresser aux personnages au nom du Choeur, soit s'adresser au public au nom de l'auteur (à l'époque on parlait de poète et non pas d'auteur): c'est ce dernier cas que l'on qualifie de Parabase. Ce procédé peut nous surprendre aujourd'hui, mais il était courant à l'époque: les pièces commençaient souvent d'ailleurs par une apostrophe du Prologus (prologue) dont le but pouvait être de présenter l'argument de la pièce, ou bien de défendre les considérations esthétique du poète (très courant chez Térence). Racine lui-même reprend le principe du Choeur et de son Coryphée dans ses pièces religieuses: Athalie et Esther.
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