Qu’est-ce qu’un classique ?

Bonjour,
permettez-moi de poster une question très large, mais pas inintéressante pour autant.
Cette question, qui me turlupine depuis la Première (ah, la douce époque pré-bac durant laquelle on nous encourageait - le terme est faible! - à cesser de lire Harry Potter, Artemis Fowl et autres Croisées des Mondes pour nous plonger dans l'univers des "Classiques"...)
Cette question, donc, c'est :
Qu'est-ce qu'un livre "classique"?
ou plutôt : qu'est-ce qui caractérise un "classique", qui permet de trier arbitrairement le domaine de la litérature en deux rubriques radicalement opposées : la Littérature-avec-un-grand-L, c'est-à-dire les ouvrages de référence, et ... le reste!
Après une courte réflexion, il me semble que les "classiques" ne sont pas nécessairement les ouvrages qui ont résisté au temps et qui, grâce à leur valeur, sont restés dans les mémoires, puisque souvent sont considérés comme "classiques" des livres très récents.
Comment, dès lors, poser cette frontière infranchissable entre ce-qui-est-classique et ce-qui-ne-l'est-pas ? Une réponse s'impose : selon leur qualité...mais c'est-à-dire? Quel est le point commun entre les oeuvres de Molière, Rousseau, Baudelaire, Sartre, C. Juliet, et bien d'autres?
permettez-moi de poster une question très large, mais pas inintéressante pour autant.
Cette question, qui me turlupine depuis la Première (ah, la douce époque pré-bac durant laquelle on nous encourageait - le terme est faible! - à cesser de lire Harry Potter, Artemis Fowl et autres Croisées des Mondes pour nous plonger dans l'univers des "Classiques"...)
Cette question, donc, c'est :
Qu'est-ce qu'un livre "classique"?
ou plutôt : qu'est-ce qui caractérise un "classique", qui permet de trier arbitrairement le domaine de la litérature en deux rubriques radicalement opposées : la Littérature-avec-un-grand-L, c'est-à-dire les ouvrages de référence, et ... le reste!
Après une courte réflexion, il me semble que les "classiques" ne sont pas nécessairement les ouvrages qui ont résisté au temps et qui, grâce à leur valeur, sont restés dans les mémoires, puisque souvent sont considérés comme "classiques" des livres très récents.
Comment, dès lors, poser cette frontière infranchissable entre ce-qui-est-classique et ce-qui-ne-l'est-pas ? Une réponse s'impose : selon leur qualité...mais c'est-à-dire? Quel est le point commun entre les oeuvres de Molière, Rousseau, Baudelaire, Sartre, C. Juliet, et bien d'autres?
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Réponses
Auteurs classiques français Sont-ils tous morts?
La période classique grecque est révolue depuis bentôt deux mille quatre cents ans ans, la Grèce a pourtant de grands classiques dans ses tiroirs contemporains...
Comme j'ai mauvais esprit je dirais volontiers que dans classique il y a classe... C'est mon opinion. Notre littérature actuelle comprend des auteurs "classe", classiques donc si vous voulez, et beaucoup de tout-venant que le temps oubliera.
Mais qui décide? La critique littéraire ne commençait qu'en fin du XVIIIe siècle....
"Grand", c'est à partir d'un mètre soixante-quinze?
Le Robert, Le Monde, Petitmangin, Gaffiot, Les Beattles, Le Canard Enchaîné, la dernière Circulaire Ministérielle, Littré, le Code Pénal, Grévisse, Tintin, Lalande, Raymond Devos, TF1, Lagarde et Michard,
Nicolas Sarkozy, Edith Piaf, Georges Bush, Charles Trénet et le Site de la Langue française ?
Je crois que j'en oublie quelques uns, dont Rotrou, Anatole France, Baïf, Carmontelle, Guez de Balzac, Albert Samain, Massillon, Florian, Philippe Sollers et Agatha Christie.
Y en aurait-il d'autres?
Trésor : (appliqué à tout écrivain consacré) Qui est digne d'accéder, par la qualité littéraire de ses écrits, au patrimoine culturel de son pays.
Académie française 1932 : qui est en usage dans les classes. Se dit spécialement des auteurs qui sont devenus des modèles dans une langue quelconque. Ouvrage que les hommes de goût regardent comme un modèle.
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir, mais je crois que deux idées reviennent : celle du classique comme auteur-modèle, qui impose le respect, voire, que l'on imite ; et celle du classique comme auteur sélectionné, choisis pour être l'un des constituants d'un patrimoine culturel définis - d'où la "classe", puisque c'est cette culture définie, sélectionnée, que l'on enseigne, du moins jusqu'au lycée...
Il faudrait peut-être une partie entière pour traiter la définition, qui a une historicité. Ensuite, on pourrait passer à la question de savoir comment un auteur est-il un classique ? Où l'idée du modèle occuperait peut-être elle aussi une partie entière...
Ca a l'air bête, mais je ne connais pas plus juste définition.
Mais l'observation peut mener à la définition, parce qu'elle permet de dégager des constantes.
Un classique n'est-il pas toujours un sommet au milieu d'un champ intellectuel ou esthétique particulier, ayant une importance reconnue au sein d'un paysage culturel donné (souvent celui d'une nation)?
Par exemple, en France, Racine serait un "classique" parce qu'il représente le sommet du classicisme conçernant la tragédie.
Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, sont des "classiques" parce qu'ils représentent, chacun à leur manière, les quatre sommets de la "modernité poétique".
En revanche, Scarron représente peut-être le sommet du burlesque, mais on peut discuter qu'il soit un "classique" parce que ce mouvement peut être considéré comme relativement secondaire, dans le paysage culturel français.
En fait, je me demande si ma tentative de définition ne rapproche pas le "classique" d'un "paradigme esthétique"...
Je parle d'auteurs, mais je pense que le "classique" est surtout une oeuvre, et que c'est par une extension peut être injustifiée que l'on a tendance à parler d'"auteurs classiques" (je doute que les premières pièces de Racine soient dignes d'être des "classiques").
Selon mon professeur spécialisé XVIIème, c'est un historien, Alugelle, qui, dans les "Nuits attiques" au 1er siècle après J-C, a été le premier à utiliser le terme "classique" pour qualifier "les bons auteurs de la période précédante (à savoir Horace, Virgile, Ovide, mais aussi Cicéron et Sénèque, ou encore Lucrèce, ou bien même Tite-Live), les bons classiques".
Cette citation a eu le mérite de créer un conflit entre les "classiques-politiques" (la société romaine était divisée en classe, et la première, celle des hommes les plus riches, ceux qui payaient le plus d'impôt, comprenait ceux qu'on appelait les "classiques"), conflit, donc, entre les classiques-politiques qui avait le pouvoir par l'argent, et les "classiques" qui manipulaient la parole...
***C'est très vrai en musique où nombre de groupes refusent catégoriquement l'étiquette gothique. Hors sujet! Comme d'habitude. C'est un de mes travers...
PLus généralement, j'ai l'impression que le "classique" recouvre une oeuvre qui fait tout de même l'unanimité, et même si on peut se battre quant à savoir si telle ou telle oeuvre est un classique, en revanche, il a , à mon avis, des auteurs qui font consensus, je pense bien sûr à Zola, Molière, Hugo...
à mon sens, une oeuvre classique est aussi engagée, que ce soit sur le plan culturel, artistique, politique, social. c'est aussi un livre connu et reconnu.
c'est totalement subjectif, mais en ce qui me concerne voici ma vision du classique: ce sont les livres ou parchemins poussièreux que l'on peut trouver dans n'importe quelle caverne d'Ali Baba ou grenier de grand mère, ces oeuvres oubliées d'un temps par leur possesseur et qui tombent entre les mains de la descendance. Alors, on se perd entre les pages, on part dans un ailleurs inconnu pour que soudain un appel lointain du rez de chaussée résonne pour nous rappeller qu'il est l'heure d'aller à table.
En bref, le classique est pour moi le romanesque par excellence, ce terme débordant largement le cadre du roman et pouvant s'appliquer aussi bien à tous les genres littéraires. c'est ce qui nous transporte
mais voilà on ne peut pas tout citer
en tout cas j'ai l'impression que les classiques sont nombreux
encore un point de vue subjecfit, mais étant férue de littérature anglo saxonne voici mes petits chouchous outre manche et outre atlantique: Barrie, Lewis Carroll, et le grand Ada de Nobokov
mais il y a aussi les soeurs Brontë, FRankenstein, Shakespeare...
Plutôt Mary Shelley, non ?