Bonjour à tous,
En classe de Seconde nous devons étudier un extrait de
Notes nouvelles sur Edgar Allan Poe de Baudelaire.
J'ai commencé mon analyse, bien avancé sur la thèse et les procédés de persuasion -et à me documenter sur l'auteur et la théorie des Correspondances-, j'aimerais bien que l'on m'éclaire sur quelques points qui me semblent encore un peu flous, aux intéressé(e)s, je vous laisse découvrir l'extrait:
La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même ; elle ne peut pas en avoir d’autre, et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le
plaisir d’écrire un poème.
Je ne veux pas dire que la poésie n’ennoblisse pas les mœurs, — qu’on me comprenne bien, —
que son résultat final ne soit pas d’élever l’homme au-dessus du niveau des intérêts vulgaires ; ce
serait évidemment une absurdité. Je dis que, si le poète a poursuivi un but moral, il a diminué
sa force poétique ; et il n’est pas imprudent de parier que son œuvre sera mauvaise. La poésie
ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s’assimiler à la science ou à la morale ; elle n’a
pas la Vérité pour objet, elle n’a qu’elle-même. Les modes de démonstration de vérité sont autres
et sont ailleurs.
C’est cet admirable, cet immortel instinct du beau qui nous fait considérer la terre et ses
spectacles comme un aperçu, comme une correspondance du Ciel. La soif insatiable de tout ce qui est au delà, et que révèle la vie, est la preuve la plus vivante de notre immortalité. C’est à la fois par la poésie et à travers la poésie, par et à travers la musique, que l’âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau ; et, quand un poème exquis amène les larmes au bord des yeux, ces larmes ne sont pas la preuve d’un excès de jouissance, elles sont bien plutôt le témoignage d’une mélancolie irritée, d’une postulation des nerfs, d’une nature exilée dans l’imparfait et qui voudrait s’emparer immédiatement, sur cette terre même, d’un paradis révélé.
Ainsi, le principe de la poésie est strictement et simplement l’aspiration humaine vers une beauté supérieure
Où j'en suis dans les points qui me posent problème...
-présence du pronom "on" à deux reprises
premier "qu' on veuille descendre en soi-même": valeur d'indéfini (?), désigne le locuteur et les destinataires (est-ce trop vague?)
deuxième"qu' on me comprenne bien" dans le deuxième paragraphe qui utilise un raisonnement concessif: valeur de substitut(?), correspond à quelques destinataires en accord avec sa thèse.
-rapprochement de "on" et "me", souligne une volonté de créer un sentiment d'intimité entre poète et lecteur.
-pronom"nous": correspond aux poètes et à Baudelaire qui soutiennent " la poésie pour la poésie".
-"notre": désigne tous les Hommes.
-(le pronom "je" qui apparaît à deux reprises mérite-il un développement? je ne sais pas quoi en tirer)
- Le vocabulaire évaluatif et termes modalisateurs:
-Présence soutenue de termes mélioratifs, des expressions élogieuses... (je cite et je commente)
-par contre, j'ai du mal avec la notion de termes modalisateurs, je sais qu'ils montrent le degré de conviction du locuteur (pour nuancer, réfuter, défendre...), je n'arrive pas à les identifier.
Lorsque Baudelaire parle d'une Correspondance du Ciel et des splendeurs situées derrière le tombeau... faut-il s'interroger sur la notion de spiritualité, de transcendance?
-La "nature exilée dans l'imparfait", Baudelaire, comme dans l'Albatros, parle-t-il ici du poète incompris?
- Valeur de "ainsi" dans la dernière phrase:
Dans le sens contextuel du texte, je n'arrive pas à trouver la valeur, pourriez-vous me donner quelques pistes?
Merci d'avance!