Bonjour,
j'ai un devoir à faire sur Montaigne sur le chapitre de l'institution des enfants (I, 26). J'ai trouver mon plan, mais j'ai vraiment du mal à trouver des arguments pour mes parties...pourriez vous m'aidez s'il vous plait? vous serez peut être plus inspiré que moi.
voilà mon plan:
I. Un essai polémique
a) Montaigne contre une éducation "étouffante"
b) Refus du pédantisme
c) un rejet de l'éducation par la science
II. Un essai sur une nouvelle forme d'éducation
a) un apprentissage individuel (rôle du précepteur où je fais une étude croisée avec Gargantua de Rabelais)
b) un apprentissage par la philosophie
c) un apprentissage vers un esprit critique (par la nature)
Si vous trouvez des idées afin que je puisse étoffer un peu mon devoir seraient vraiment les bienvenues. merci d'avance.
je vous laisse le passage que je dois étudier:
"Qu'il ne lui demande pas seulement compte des mots de sa leçon, mais du sens et de la substance. Et qu'il juge du profit qu'il aura fait, non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie. Que ce qu'il viendra d'apprendre, il le lui face mettre en cent visages, et accommoder à autant de divers sujets, pour voir s'il l'a encore bien pris et bien fait sien, prenant l'instruction à son progrès, des pédagogismes de Platon. C'est témoignage de crudité et indigestion que de regorger la viande comme on l'a avalé : l'estomac n'a pas fait son opération, s'il n'a fait changer la façon et la forme, à ce qu'on lui avait donné à cuire.
Notre âme ne branle qu'à crédit, liée et contrainte à l'appétit des fantaisies d'autrui, serve et captivée sous l'autorité de leur leçon. On nous a tant assubjetis aux cordes, que nous n'avons plus de franches allures : notre vigueur et liberté est eteinte.
Nunquam tutelæ suæ fiunt.
Je vis privément à Pise un honnete homme, mais si Aristotelicien, que le plus général de ses dogmes est : Que la touche et règle de toutes imaginations solides, et de toute vérité, c'est la conformité à la doctrine d'Aristote : que hors de là, ce ne sont que chimères et inanité : qu'il a tout vu et tout dit. Cette sienne proposition, pour avoir eté un peu trop largement et iniquement interprétée, le mit autrefois et tint long temps en grand accessoire à l'inquisition à Rome.
Qu'il lui face tout passer par l'étamine, et ne loge rien en sa teste par simple autorité, et à crédit. Les principes d'Aristote ne lui soient principes, non plus que ceux des Stoïciens ou épicuriens : Qu'on lui propose cette diversité de jugements, il choisira s'il peut : sinon il en demeurera en doute.
Che non men che saper dubbiar m'aggrada.
Car s'il embrasse les opinions de Xenophon et de Platon, par son propre discours, ce ne seront plus les leurs, ce seront les siennes. Qui suit un autre, il ne suit rien : Il ne trouve rien : voire il ne cherche rien. "Non sumus sub rege, sibi quisque se vindicet." Qu'il sache, qu'il sait, au moins. Il faut qu'il s'emboive leurs humeurs, non qu'il apprenne leurs préceptes : Et qu'il oublie hardiment s'il veut, d'où il les tient, mais qu'il se les sache approprier. La vérité et la raison sont communes à un chacun, et ne sont non plus à qui les a dites premièrement, qu'à qui les dit après. Ce n'est non plus selon Platon, que selon moi : puis que lui et moi l'entendons et voyons de même. Les abeilles pillotent deçà delà les fleurs, mais elles en font après le miel, qui est tout leur ; ce n'est plus thym, ni marjolaine : Ainsi les pièces empruntées d'autrui, il les transformera et confondra, pour en faire un ouvrage tout sien : à savoir son jugement, son institution, son travail et étude ne vise qu'à le former.
Qu'il céde tout ce duquel il a été secouru, et ne produise que ce qu'il en a fait. Les pilleurs, les emprunteurs, mettent en parade leurs bâtiments, leurs achats, non pas ce qu'ils tirent d'autrui. Vous ne voyez pas les épices d'un homme de parlement : vous voyez les alliances qu'il a gagnées, et honneurs à ses enfants. Nul ne met en compte publique sa recette : chacun y met son jacquets.
Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage.