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Antithèse

Une antithèse consiste à rapprocher, dans le même énoncé, deux pensées, deux expressions, deux mots opposés pour mettre en valeur un contraste fort.
À la différence de l’oxymore, l’antithèse est une figure macrostructurale1.

Exemples :

  • Hugo, Ruy Blas (1838), II, 2 :

Elle déplie la lettre résolument et lit.
« Madame, sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ;
Qui souffre, ver de terre amoureux d’une étoile ;
Qui pour vous donnera son âme, s’il le faut ;
Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. »
Elle pose la lettre sur la table.

  • Voltaire, La Henriade, chant septième : « Triste amante des morts, elle hait les vivants. »

Dans Les Figures du discours2, Pierre Fontanier écrit :

[…] Au reste, il ne faut pas prendre pour antithèse toute façon quelconque d’exprimer une opposition d’idées : ce serait singulièrement se tromper. L’antithèse exige, dit Laharpe, que les tournures se correspondent en opposant les idées […].

(Dialectique) L’antithèse est également l’une des parties du plan dialectique dans une dissertation.


Notes

1 À propos de la différence entre l’antithèse et l’oxymore, Nicole Ricalens-Pourchot écrit que « l’antithèse a un sens plus large que l’oxymoron [oxymore est la forme francisée du mot oxymoron] qui, lui, concerne seulement l’alliance de deux mots en général juxtaposés dont les sens paraissent incompatibles et qui appartiennent à des catégories grammaticales différentes. » (Lexique des figures de style, A. Colin, 2e édition, page 26)
2 Les Figures du discours, Flammarion, 1977.

Voir aussi