Ancien français
DAMOISELE
Étymologie
Ce mot est issu du latin tardif *domnicella (contraction de *dominicella), diminutif du latin classique domina, « maîtresse de maison, épouse », « amie, maîtresse » ou « souveraine ».
Ancienne langue
- Lorsque le mot désigne un animé humain :
– Le mot renvoie à une « jeune fille de rang social élevé ». Le substantif masculin qui lui correspond est damoisel. Par opposition à dame, damoiselle désigne un être jeune et non marié. D’autres nuances distinguent damoiselle et pucelle : alors que le mot damoiselle met l’accent sur la haute condition sociale, pucele insiste sur les traits de jeunesse et de virginité.
– En moyen français, l’idée de haute condition sociale l’emporte sur celle de jeunesse et de célibat. Par extension, ce terme peut alors désigner une « femme de petite noblesse » ou une « femme noble mariée à un bourgeois ».
– Par spécialisation et glissement sémantique, le terme peut désigner, au bas de la hiérarchie sociale, la « servante ». - Lorsque le mot désigne un inanimé, il s’agit alors d’une « sorte de table de toilette ».
Évolution jusqu’au français moderne
- Lorsque le mot désigne un animé humain :
– Il désigne une « femme non mariée », quel que soit son âge. On insiste donc sur la notion de célibat, contrairement à l’ancien français. Ce mot, d’abord réservé aux femmes d’un certain niveau social, étend ensuite son champ d’application à l’ensemble de la société.
– On retrouve l’idée de service de l’ancien français dans les expressions demoiselle suivante (« jeune fille attachée au service d’une dame ») et demoiselle d’honneur (« jeune fille attachée à une mariée »).
– Dans certains emplois particuliers, à partir du XIXe siècle, le terme a pu qualifier une « femme attachée à un établissement », par exemple dans l’expression demoiselle du téléphone.
– Le possessif ma et le substantif demoiselle se sont soudés au XVIe siècle pour former le mot mademoiselle, utilisé en apostrophe ou pour nommer quelqu’un. - Lorsque le référent1 est une chose ou un animal :
– Il a pu désigner, entre autres emplois techniques, l’« outil du paveur ».
– Par analogie d’aspect, il est également employé pour désigner la « libellule ».
Note
1 Le référent d’un mot est l’« objet du monde auquel un mot renvoie ». On parle aussi de signifié, par opposition aux mots, qui sont des signifiants.
Conseils de lecture
Voir aussi
- Ancien français : fiches de vocabulaire
- Dans le forum : Ancien français