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Études littéraires

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Bac français 2012, série L, corrigé de la question

Bac de français 2012, série L

Corrigé de la question

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Quelles qualités des peuples du Nouveau Monde les textes proposés mettent-ils en relief ?

Ce corrigé a été rédigé par Jean-Luc.

Pour plusieurs historiens, la Renaissance aurait eu son point de départ conventionnel en 1492 quand Christophe Colomb découvrit l’Amérique. Ce Nouveau Monde fut en effet un levier puissant pour faire évoluer le paradigme de la civilisation judéo-chrétienne et contribuer aux fondements de l’humanisme naissant. Les trois premiers textes du corpus se situent dans le siècle qui suivit la rencontre des Amérindiens : Jean de Léry relate quelques-unes de ses expériences dans l’Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil de 1578. Michel de Montaigne, dans le chapitre « Des coches » tiré des Essais, dix ans après, nous livre ses réflexions sur le choc des civilisations. Le dernier a été écrit quatre cents ans plus tard. Claude Lévi-Strauss manifeste dans Tristes Tropiques, paru en 1955, son empathie d’ethnologue pour des peuples abîmés. Toutes ces pages délivrent une appréciation des populations autochtones que les Européens civilisés d’alors appelaient avec condescendance des « sauvages ». Ces extraits sont remarquables en ce qu’ils prennent le contre-pied du jugement courant. Quelles qualités des peuples du Nouveau Monde les textes proposés mettent-ils donc en relief ?

Les auteurs s’accordent à apprécier les indigènes non dans l’absolu, mais par comparaison avec les vieilles nations civilisées de l’Europe. Ils sont frappés par leur naturel. Les Tupinambas de Léry se laissent aller à leur curiosité ; en grands enfants, ils se livrent à d’étonnantes démonstrations d’intérêt pour leurs visiteurs en essayant certaines pièces de leurs vêtements. Léry sait dépasser sa surprise et reconnaît qu’ils « reçoivent fort humainement les étrangers ». De même Montaigne porte à leur crédit « la curiosité de voir des choses étrangères et inconnues », ainsi que leur « amitié et […] bonne foi » qui les a laissés démunis face à l’avidité des colonisateurs. Les Nambikwaras forcent l’admiration de Lévi-Strauss : sans fausse pudeur, les époux savent se témoigner leur affection et copulent en toute innocence. Cette transparence, cette candeur traduisent une « immense gentillesse, une profonde insouciance, […] l’expression la plus émouvante et la plus véridique de la tendresse humaine. » Ces êtres vivent en accord avec leur milieu naturel. Léry reconnaît implicitement qu’ils se contentent de leur pain quotidien sans chercher à surexploiter les ressources environnantes, sans thésauriser. Montaigne et Lévi-Strauss leur accordent une absence d’esprit de lucre, Léry les voit honnêtes. Montaigne apprécie en outre leur rectitude morale, leur sens religieux, leur générosité. Cette naïveté bienveillante n’est pas pour autant stupidité. Léry admet le bon sens de son interlocuteur qui « n’était nullement lourdaud », Montaigne souscrit également à ce que « [ces hommes] n’[…]étaient nullement inférieurs en clarté d’esprit naturelle et en justesse [d’esprit] ». Il les crédite en outre d’un sens artistique et d’une grande « habileté » artisanale. De même il admire leur « courage » face à l’adversité qui supporte sans peine la comparaison avec les stoïciens de l’Antiquité. Ainsi pour l’essentiel les Amérindiens manifestent-ils un autre système de valeurs profondément humain alors même que leur « franchise » les a « trahis ».

Les trois auteurs éprouvent une honte diffuse ou déclarée pour ces colonisateurs qui ont saccagé des civilisations frustes ou brillantes, mais toujours vraies. On sent poindre chez eux une culpabilité chrétienne, la « nostalgie d’une unité perdue », le regret d’un paradis. Léry et Montaigne ont ainsi contribué à façonner le mythe du bon sauvage, à alimenter le débat entre nature et culture. Renouvelant le mythe de l’âge d’or, ils ont intensifié ce regret d’un ailleurs qui aurait échappé à la faute originelle.

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